Après une garde à vue prolongée de près de 96 heures, maximale selon la loi, quatre hommes suspectés d’avoir orchestré une expédition punitive à Rennes ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Les faits remontent au jeudi 17 avril, lors d’une fusillade sur la dalle Kennedy, dans le quartier Villejean, où des tirs de kalachnikov ont blessé quatre personnes.
Les quatre suspects, âgés de 21 à 23 ans, sont déjà connus des services de police pour des affaires liées au trafic de stupéfiants et à des violences. Trois d’entre eux sont poursuivis pour « association de malfaiteurs » et « tentative de meurtre en bande organisée », tandis que le quatrième est mis en examen pour « trafic de produits stupéfiants » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ».
Lors de l’attaque, trois jeunes hommes ont été touchés par les tirs alors qu’ils s’étaient réfugiés dans un restaurant Subway. Ils sont hors de danger. Un quatrième individu, d’origine italienne, a été gravement blessé après avoir été renversé par un véhicule conduit par l’un des quatre suspects. Son pronostic vital n’est toutefois plus engagé.
Un règlement de comptes lié au trafic de drogue
Le contexte de cette fusillade révèle un affrontement violent entre réseaux de trafic de stupéfiants. Les quatre suspects, originaires de Tours, Marseille et Paris, étaient liés à un groupe actif dans la région parisienne mais ont été récemment évincés de la dalle Kennedy par un gang local, les Villejeannais. Ce dernier a repris le contrôle de ce point de deal réputé pour le commerce de cannabis et de cocaïne après plusieurs jours de confrontations violentes.
Au cours de leur garde à vue, l’un des hommes a admis avoir filmé la scène pour le compte d’un commanditaire, puis tenté de cacher le véhicule utilisé lors de l’attaque en l’incendiant. La police a retrouvé sur place des armes et des vêtements liés aux suspects.
Le procureur de la République a souligné la détermination du groupe à reconquérir ce territoire en recourant à tous les moyens, y compris l’élimination physique de leurs rivaux, sans se soucier des risques encourus pour les passants, dont des enfants, présents sur la place en plein après-midi.
Des peines lourdes encourues
Les procédures judiciaires engagées à l’encontre des trois principaux inculpés prévoient une réclusion criminelle à perpétuité. Quant au quatrième prévenu, il risque une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison pour ses liens au trafic de stupéfiants.