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Un homme âgé de 49 ans a été placé en examen le 2 avril à Nantes pour des faits de harcèlement moral et de violences à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique, dans le cadre de l’enquête sur le suicide d’Hervé Neau, ancien maire de Rezé survenu en février 2022.
Le procureur de la République de Nantes a précisé que l’élu avait reçu treize courriers anonymes dactylographiés entre janvier et février 2022, renfermant des éléments de sa vie personnelle dans un ton à la fois malveillant et menaçant, avec parfois des allusions au chantage.
Un lien personnel avec le maire
Le suspect, qui n’a jamais été employé à la mairie, était à l’époque le compagnon d’une ancienne collaboratrice du maire. Interpellé le 1er avril, il a confirmé devant le juge d’instruction qu’il avait agi par jalousie et n’a pas nié être l’auteur des lettres. À l’issue de sa mise en examen, il a été soumis à un contrôle judiciaire, avec des obligations strictes, telles que pointe tous les quinze jours à la gendarmerie, l’interdiction de se rendre à la mairie de Rezé, de quitter le pays ou d’entrer en contact avec les plaignants.
Des attentes de réponses de la part des autorités
Agnès Bourgeais, la maire actuelle de Rezé, a déclaré qu’elle attendait cette mise en examen « depuis trois longues années ». Elle a exprimé son soulagement de savoir qui était derrière ces courriers anonymes, affirmant qu’une « lâcheté » avait été employée pour s’en prendre à l’ancien maire. Lors d’une conférence de presse, elle était entourée d’une vingtaine d’élus de sa majorité et a laissé entendre qu’elle espère maintenant obtenir des réponses pour « tourner la page » sur ce drame.
Concernant l’identité du suspect, elle a choisi de ne pas en dire plus, soulignant qu’elle ne souhaitait pas influencer l’enquête en cours. Elle a également précisé que l’ancien maire n’avait jamais mentionné l’existence de ces lettres à son équipe municipale.
Des éléments nouveaux dans l’enquête
L’enquête, initialement classée sans suite en janvier 2023, a été rouverte suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée par la famille du maire en septembre 2023. Cela a permis aux enquêteurs d’exploiter de nouveaux outils informatiques qui ont conduit à la mise en cause du suspect. L’instruction judiciaire se poursuit sous la direction d’un juge d’instruction, et le mis en examen risque trois ans d’emprisonnement.