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Jeudi après-midi, Nicolas Boucher, conseiller municipal Modem de Rennes, se trouvait dans un restaurant Subway situé sur la dalle Kennedy lorsqu’une fusillade violente a éclaté. Trois jeunes hommes, dans la vingtaine, sont entrés dans le restaurant et se sont assis à proximité de l’élu, visiblement inquiets. Peu de temps après, trois individus cagoulés, dont deux armés de Kalachnikov, sont arrivés, provoquant un tir massif qui a blessé les trois jeunes.
Une femme a crié pour ordonner aux clients de se mettre à terre. Nicolas Boucher s’est alors jeté au sol, entendant cinq ou six détonations. Les victimes ont été touchées à divers endroits : une balle a traversé la jambe d’un des jeunes, un autre portait du sang sur son jogging, et le troisième était atteint à l’abdomen. Inquiet pour ce dernier, l’élu rapporte l’intense émotion de la scène.
Charles Compagnon, leader de l’opposition également présent, a rapidement aidé les blessés en les conduisant en réserve, agissant ainsi comme un bouclier humain. Selon Nicolas Boucher, sans cette intervention, le sort des victimes aurait pu être pire.
La scène dramatique a duré quelques secondes, puis les tireurs ont pris la fuite à pied avant de monter dans une Peugeot 2008, abandonnée calcinée peu après dans le quartier. Une vidéo de témoins montre les assaillants armés s’enfuyant sous le regard apeuré des passants, certains cherchant refuge.
À l’intérieur du Subway, les clients ont été profondément choqués. Nicolas Boucher témoigne qu’une fillette présente a commencé à hurler, tandis que les blessés, incapables de marcher, réclamaient de l’aide. Des témoins leur ont apporté de l’eau en attendant l’arrivée des secours, rendant l’attente douloureuse et longue. Une enquête pour tentative de meurtre en bande organisée a été ouverte.
Plusieurs jeunes voulaient se rendre dans le restaurant pour voir leurs amis blessés ; la police est intervenue pour maîtriser la situation. Nicolas Boucher, bien que choqué, affiche une détermination à continuer son engagement politique et à être la voix des habitants. Il souligne la fatigue ressentie face à l’inertie politique et la nécessité d’une présence policière renforcée, soutenue par des efforts continus dans la lutte contre le trafic de stupéfiants qui ravage le quartier de Villejean.
De son côté, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, insiste sur l’importance de maintenir une présence policière accrue et d’intensifier la lutte collective contre les violences liées au narcotrafic. Ce nouvel épisode, emblématique de la guerre de territoires qui sévit dans certains quartiers, renforce les inquiétudes des forces de l’ordre confrontées à des armes de guerre utilisées en plein jour et en milieu urbain.
Les syndicats policiers appellent à davantage de moyens humains pour contenir ces phénomènes. Frédéric Gallet, délégué départemental du syndicat Alliance, déplore la répétition de ces événements et insiste sur la nécessité d’une réponse pénale renforcée. En novembre dernier, un enfant de cinq ans avait d’ailleurs été atteint par balle au cours d’une fusillade à Rennes, illustrant la gravité de la situation.
Pour sécuriser Villejean, un quartier marqué par de nombreux points de deal, la CRS82 est maintenue sur place depuis plusieurs jours. Le préfet d’Ille-et-Vilaine doit rencontrer les forces de police pour évaluer la situation et coordonner les efforts de sécurité.