Découverte des baraquements de la Guerre d’Indépendance en Virginie

par Olivier
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Découverte des baraquements de la Guerre d'Indépendance en Virginie
Virginie, États-Unis

Archeologues découvrent des baraquements de la Guerre d’Indépendance brûlés par un général britannique

Durant l’été 1781, le général Cornwallis, engagé dans la conquête de la Virginie, se heurtait aux forces du Marquis de Lafayette et de ses troupes continentales. À cette époque charnière qui mena à la défaite britannique à Yorktown et à la fin de la Guerre d’Indépendance, Cornwallis ordonna à ses soldats d’incendier des baraquements abritant jusqu’à 2 000 hommes et 100 chevaux, édifiés dès août 1776 à Williamsburg, peu après la Déclaration d’Indépendance. Une nuit fatidique, les troupes britanniques surprirent les patriotes, provoquant la mort de deux soldats et dispersant les survivants dans l’obscurité.

Reconstitutions de soldats britanniques en action

Près de 250 ans plus tard, lors de l’analyse d’un site destiné à accueillir un complexe sportif régional, des archéologues spécialisés en histoire coloniale firent une découverte surprenante : les vestiges de ces baraquements. Alors que la localisation exacte du site demeurait incertaine malgré son existence depuis longtemps, des fouilles débutées en été 2023 permirent de délimiter précisément la zone, épargnant ainsi l’emplacement de la future construction.

En mai 1781, le général Cornwallis, à la tête de plus de 5 000 soldats britanniques, lança une campagne en Virginie caractérisée par des raids et la destruction de réserves. Après avoir capturé Richmond, Cornwallis n’occupa pas directement la force continentale d’environ 3 200 hommes dirigée par Lafayette, avant de s’établir à Williamsburg. Un soldat, Spencer Davis, évoqua plus tard dans une demande de pension le violent assaut qui mena à l’incendie des baraquements au milieu du mois de juin, permettant ainsi aux troupes de constater l’éclat des feux allumés par leurs adversaires.

Cornwallis remettant son épée à Washington

Peu après, Sir Henry Clinton, commandant en chef britannique, envoya Cornwallis dans la baie de Chesapeake afin de repérer un emplacement stratégique pour une future station navale. Ce dernier entreprit alors la fortification de Yorktown, où les forces continentales dirigées par George Washington ainsi que des unités françaises sous Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau, finirent par encercler la ville. Le siège se conclut le 19 octobre par la reddition de Cornwallis, marque indélébile de la défaite britannique.

Au fil des ans, le site des baraquements de Williamsburg sombra dans l’oubli, restant largement intact jusqu’aux récentes fouilles. Dans le cadre d’une étude préliminaire en amont de la construction d’un nouveau complexe, une équipe de spécialistes a mis au jour de nombreux vestiges témoignant de cette époque tumultueuse : briques, socle de cheminée, boucles de ceinture, boutons incrustés de nacre, céramiques, pièces d’armement et des balles en plomb. Ces dernières, présentant des marques particulières, révèlent des traces d’usure attribuées à de longs moments d’inactivité durant lesquels les soldats, en quête de distraction, les mâchaient, séduits par leur goût inhabituel.

Manoir du gouverneur dans Colonial Williamsburg

Plusieurs découvertes récentes, telles que des restes squelettiques de soldats continentaux abattus lors de la bataille de Camden en août 1780, témoignent de l’importance et de la vivacité de l’histoire révolutionnaire américaine. Ces vestiges rappellent, de manière saisissante, que le passé demeure présent pour ceux qui savent observer avec attention.

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