La Véritable Histoire de la Grande Mosquée de Samarra
À quelques kilomètres de Bagdad se dresse une élégante tour en spirale dont le design élégant dissimule le fait qu’elle a été construite il y a plus de 1000 ans. Selon des sources historiques, le calife abbasside Al-Mutawakkil a fui Bagdad au IXe siècle après des conflits avec les habitants et s’est installé dans la ville de Samarra. Il y a vécu pendant près d’un demi-siècle, embellissant la ville avec des palais et d’autres merveilles, dont la Grande Mosquée, la plus vaste mosquée du monde islamique. S’étendant sur environ 38 000 mètres carrés, la Grande Mosquée n’a jamais été surpassée jusqu’à sa destruction, 400 ans plus tard, lors de l’invasion mongole en 1278.
Il ne reste aujourd’hui de la Grande Mosquée que les murs extérieurs et la tour en spirale, appelée minaret. Ces murs mesurent plus de 9 mètres de haut et presque 3 mètres d’épaisseur. Ils auraient abrité les vastes allées de la mosquée et des mosaïques en verre bleu foncé sur les sols. La tour, quant à elle, atteint environ 52 mètres de hauteur et présente un chemin en spirale l’amenant à son sommet. On dit qu’Al-Mutawakkil aimait monter sur son âne pour admirer la vue de Samarra et ses magnifiques créations.
Le minaret endommagé à nouveau par la guerre
Bien que la Grande Mosquée ait été laissée à l’abandon après l’invasion mongole, le minaret a tenu bon et est devenu un symbole à la fois islamique et irakien. Il reste l’une des plus hautes tours de la région, ce qui a conduit à son utilisation stratégique lors d’un conflit, près d’un millénaire après le pillage original de la mosquée. En 2005, des troupes américaines ont utilisé le minaret comme point de vue pour surveiller les environs de Samarra. Le sommet du minaret a été bombardé par des forces insurgées, endommageant cette ancienne tour et faisant tomber des débris d’argile le long de sa spirale caractéristique.
Certaines personnes ont émis l’hypothèse que ce bombardement visait à chasser les soldats américains qui l’utilisaient, tandis que d’autres ont proposé qu’il s’agissait d’une attaque ciblée pour exacerber le conflit laïc qui a frappé le pays ces dernières années. Des responsables irakiens ont également été prompts à faire remarquer que les murs de la Grande Mosquée avaient subi des dégâts suite aux actions des Américains et de leurs alliés durant leur occupation du site ancien. La Grande Mosquée pourrait ainsi s’ajouter à la liste des victimes archéologiques du conflit au Moyen-Orient.