La vie des femmes en Mésopotamie ancienne

par Olivier
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La vie des femmes en Mésopotamie ancienne
Irak

Les conditions de vie des femmes en Mésopotamie

Ancient Mesopotamian engraving

Avec l’apparition des premières cités le long du Tigre et de l’Euphrate vers 4 500 av. J.-C., la vie urbaine transforma profondément les sociétés humaines. Si cette sédentarisation a favorisé le développement du commerce, de l’éducation et des arts, les femmes en Mésopotamie n’ont pas toujours profité de ces avancées de manière équivalente.

Dans la plupart des royaumes mésopotamiens, les droits des femmes restaient nettement inférieurs à ceux des hommes. On observait notamment :

  • une assignation principale aux tâches domestiques et familiales ;
  • un accès souvent limité à l’éducation et aux professions requérant un apprentissage ;
  • deux voies professionnelles notables hors du foyer : le sacerdoce féminin et le travail sexuel, dont les significations sociales différaient de celles que nous connaissons aujourd’hui ;
  • une plus grande latitude pour les femmes de la royauté, sans toutefois modifier la norme patriarcale dominante.

La famille constituait un pilier central des cultures mésopotamiennes et, dans ce cadre, les femmes étaient parfois traitées comme des biens. L’historien du Ve siècle av. J.-C. Hérodote évoque, dans ses récits, une pratique — déjà tombée en désuétude à son époque — dite des « marchés matrimoniaux », où de jeunes femmes susceptibles de se marier étaient rassemblées pour être présentées aux hommes. Pour en savoir plus sur cette description ancienne, voir https://www.ancient.eu/article/688/love-sex-and-marriage-in-ancient-mesopotamia/.

Sumerian ruins

Le cas sumérien

La progression des droits civiques n’étant pas toujours linéaire, la civilisation sumérienne illustre une exception notable. Dans les premiers temps de la Mésopotamie, les femmes sumériennes jouissaient de libertés relativement étendues :

  • possibilité de posséder des biens ;
  • gestion d’entreprises conjointement avec leurs époux ;
  • accès à des fonctions religieuses (prêtresses), intellectuelles (scribes) et médicales (physiciennes) ;
  • participation à la justice en tant que juges ou témoins.

Ces éléments sont documentés et discutés par des spécialistes de la société mésopotamienne (voir notamment https://www.historyonthenet.com/mesopotamian-women-in-mesopotamian-society). Parmi les figures notables figure Kubaba, passée des fonctions de tenancière de taverne à la royauté de la cité de Kish vers 2 500 av. J.-C. La tradition raconte que sa montée au pouvoir suscita l’admiration des dieux et qu’elle fut ensuite divinisée. Pour des analyses historiques et des sources anciennes sur son règne, consulter https://www.thoughtco.com/kubaba-a-queen-among-kings-121164, https://web.archive.org/web/20120309055653/https://www.livius.org/cg-cm/chronicles/abc19/weidner.html et https://www.britannica.com/topic/Kubaba.

Cette situation singulière chez les Sumériens montre la complexité des statuts féminins en Mésopotamie : selon l’époque et la région, les droits et les rôles des femmes pouvaient varier de façon significative, offrant des contrastes instructifs pour qui s’intéresse à l’histoire sociale et culturelle de la région.

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