Histoire
L’histoire de la Seconde Guerre mondiale est jalonnée d’innovations techniques autant que de stratégies audacieuses. Des raids aériens dévastateurs sur Londres, Dresde et Tokyo ont marqué l’époque, et si la majorité des bombardements reposaient sur des bombes non guidées, c’est également durant ce conflit que naquirent les premiers systèmes de guidage à distance par radio, fil et télévision.
Parmi les projets méconnus, l’un d’eux est particulièrement surprenant : l’idée d’une bombe guidée non par un pilote humain, mais par un pigeon. Véritables messagers de guerre dès la Première Guerre mondiale, les pigeons avaient déjà contribué à la transmission de messages, même lors de la Seconde Guerre mondiale, où leur rôle demeurait crucial malgré la concurrence de prédateurs entraînés pour les capturer.
Le psychologue B.F. Skinner, célèbre pour ses recherches sur le comportement, imagina alors une arme nouvelle. S’appuyant sur ses expériences menées dans les années 1930, Skinner développa un prototype de charge explosive comportant trois écrans montrant l’extérieur. Grâce à un système de renforcement positif, le pigeon enfermé dans l’engin picorait l’écran dès qu’un objectif apparaissait, dirigeant ainsi la trajectoire de la bombe vers sa cible. Cette idée révolutionnaire, financée par le gouvernement à l’époque, laissait entrevoir la possibilité de disposer d’un système de guidage des plus précis.
Quelques points clés à retenir sont :
- L’usage traditionnel des pigeons pour transporter des messages sur le front.
- L’innovation de Skinner qui transposa ses recherches comportementales dans une application militaire.
- Le potentiel d’un système de guidage mêlant technologie et biologie, bien que jamais adopté par les planificateurs militaires.
Ces développements témoignent de l’ingéniosité déployée pendant la guerre, où l’adaptation des ressources naturelles aux besoins militaires offrait des perspectives inattendues pour les techniques de combat.
Ce chapitre de l’histoire militaire illustre avec force l’exploration des technologies émergentes et la capacité d’innovation de l’époque, où même le comportement animal pouvait être mobilisé pour répondre aux défis d’une guerre totale.
