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Presque tout ce qui se déroule au sein de la monarchie britannique est minutieusement orchestré selon des protocoles rigoureux. Même les événements que le public ne voit jamais, ou dont il ignore l’existence, suivent des règles, des traditions et des procédures qui se perpétuent depuis des siècles afin de préserver la dignité de la Couronne.
Ce cadre stricte s’applique notamment aux cérémonies publiques telles que les mariages et les funérailles. Le mariage princier de Harry et Meghan Markle, retransmis dans le monde entier, donnait un aperçu des traditions qui encadrent les instants les plus joyeux de la vie monarque. À l’inverse, la disparition du prince Philip, à 99 ans après plus de sept décennies d’union avec la souveraine britannique, dévoilera prochainement les règles solennelles entourant une funérailles royale.
Voici quelques-unes des règles rigoureuses qui régissent les funérailles royales britanniques.
Seuls les monarques bénéficient de funérailles d’État, les autres membres reçoivent des funérailles cérémoniales
Dans la monarchie britannique, le vocabulaire utilisé revêt une importance cruciale. La distinction entre « funérailles d’État » et « funérailles cérémoniales » est subtile mais fondamentale. Les funérailles d’État sont généralement réservées aux souverains. La dernière eut lieu en 1952 pour le roi George VI, père de l’actuelle reine Elizabeth. Il faudra attendre le décès de cette dernière pour une nouvelle funérailles d’État.
Par contraste, les membres de rang inférieur de la famille royale bénéficient de funérailles dites « cérémoniales ». Par exemple, la princesse Diana en 1997 et la mère de la reine Elizabeth en 2002 reçurent ce type d’hommage. Par ailleurs, occasionnellement, des personnalités non royales — comme l’ancienne Première ministre Margaret Thatcher en 2013 — ont aussi eu droit à des funérailles cérémoniales.
Concrètement, la principale différence tient à la manière dont le corbillard est déplacé : lors d’une funérailles d’État, il est tiré par des marins, tandis qu’une funérailles cérémoniale voit le corbillard tracté par des chevaux.
Les membres de la famille royale doivent toujours disposer de vêtements noirs en cas de décès soudain
Le port du noir aux funérailles est une tradition britannique vieille de plus d’un siècle. Pour un membre de la famille royale, porter d’autres couleurs lors d’un tel événement serait perçu comme un scandale.
Toutefois, en 1952, lors du décès du roi George VI, la princesse Elizabeth, alors en Afrique, fut prise au dépourvu sans vêtements de deuil noirs. De retour sur le sol britannique, elle dut attendre qu’un domestique lui apporte la tenue appropriée pour se changer à bord de son avion, afin de ne pas afficher publiquement une tenue inappropriée.
Depuis, tous les membres royaux doivent garder un habit noir prêt à l’emploi lors de leurs déplacements, pour éviter tout nouveau désagrément.
Les règles vestimentaires vont au-delà du simple port du noir
Tout comme lors des mariages royaux où les couvre-chefs féminins sont incontournables, des règles strictes régissent la tenue vestimentaire aux funérailles. Les femmes doivent impérativement porter des robes ou des jupes noires, avec un ourlet tombant juste sous le genou, comme le préfère la reine Elizabeth.
Un autre point formel concerne le port de collants : parmi la famille royale féminine, il est strictement obligatoire, les jambes nues étant proscrites lors des cérémonies officielles. Cette règle, soulignée par des experts du protocole royal, constitue l’unique impératif absolu imposé par la souveraine.
Suspension des activités royales durant huit à dix jours
Lorsqu’un membre de la famille royale décède, une période officielle de deuil est décrétée. Elle dure huit jours pour un membre de rang inférieur comme le prince Philip, et dix jours pour un monarque. Durant cette période, toutes les activités officielles sont suspendues.
En cas d’apparition publique inévitable, les membres de la famille royale s’habilleront de noir, respectant le protocole traditionnel. Par ailleurs, le Royaume-Uni abaissera tous les drapeaux à mi-mât pour marquer cette période de tristesse nationale.
Les funérailles du prince Philip marquées par des adaptations
Si les funérailles du prince Philip respecteront nombre des traditions ancestrales propres aux obsèques royales britanniques, certaines adaptations sont inévitables. Son décès survenu pendant une pandémie mondiale interdit les grands rassemblements et rassemble des mesures sanitaires strictes.
De plus, le duc d’Édimbourg avait expressément souhaité éviter tout éclat excessif ou tributs trop ostentatoires. Il ne reposera pas en état au château de Windsor avant les funérailles, événement traditionnellement organisé pour les membres de la famille royale de haut rang.
Sa dépouille sera honorée par une bannière personnelle reflétant son héritage familial et national, en lieu et place du drapeau royal habituel. Le public est invité à exprimer son hommage à travers des dons aux œuvres caritatives soutenues par ce membre emblématique de la famille royale.