La surprenante véritable utilisation des pommes de Johnny Appleseed
Johnny Appleseed, héros folklorique américain, est connu pour avoir planté des vergers de pommiers le long des frontières de la colonisation précoce. Son véritable nom, John Chapman, est souvent oublié dans les récits légendaires qui entourent ses exploits, au point que beaucoup s’étonnent de découvrir qu’il a réellement existé. Sa popularité s’explique non seulement par ses actions, mais aussi par un détail surprenant concernant l’utilisation de ses pommes : la production de boissons alcoolisées.
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les pommes que l’on trouvait n’étaient pas réellement destinées à être mangées. Au lieu de cela, elles finissaient généralement dans des barils de cidre. Ce dernier était la boisson de prédilection dans de nombreuses régions rurales des États-Unis, remplaçant le vin, la bière, le café, et même parfois l’eau. Si l’image d’un homme errant dans la nature avec un grand sac de semences de pomme est fidèle, la plupart des enseignants négligent de mentionner l’utilisation réelle des pommes de Chapman.
Les motivations de Johnny Appleseed étaient avant tout financières. En 1792, le Congrès américain a adopté le Donation Act, qui accordait 100 acres de terre à quiconque acceptait de s’installer sur la frontière de l’Ohio, visant ainsi à encourager le commerce et décourager l’expansion des Amérindiens. La condition était que chaque futur pionnier plante 50 pommiers pour prouver la pérennité de sa colonie. Chapman a vu là une opportunité économique : s’accaparer autant de terrain que possible, faire le travail de plantation, puis vendre les terres à bon prix.
Chapman ne croyait pas en la pratique du greffage des pommiers, qui aurait permis d’obtenir des fruits comestibles, en raison de ses convictions religieuses. Par conséquent, tous ses nombreux vergers étaient constitués de pommes « sauvages », connues sous le nom de « spitter » pour une raison évidente pour quiconque osait croquer dedans. L’unique utilisation de ces fruits était de produire du cidre, une boisson aussi commune sur les tables américaines de l’époque que le pain, et dont la demande était significative. Bien qu’il ne reste qu’un seul arbre que l’on pense avoir été planté par Chapman, plusieurs marques de cidre portent encore son surnom.