Incendies à Los Angeles : La Californie face à l’inhabitabilité

par Olivier
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Incendies à Los Angeles : La Californie face à l'inhabitabilité
États-Unis
Xavier Regnier

Depuis mardi, Los Angeles est en proie à des incendies dévastateurs qui ravagent des quartiers entiers. En plein hiver, la Californie traverse une période de sécheresse inquiétante : « Il n’a pas plu depuis le mois de mai », souligne la géographe Pauline Vilain-Carlotti. Au-delà des flammes, le sud de la Californie se trouve confronté aux effets cumulés du changement climatique.

Des milliers de vies sont affectées tandis que les habitants évacuent leur domicile, contraints de laisser derrière eux leurs maisons en proie au feu. Depuis le début des incendies, plusieurs foyers se sont déclarés au nord de la ville, détruisant tout sur leur passage, de Pacific Palisades à Malibu. Cette région, souvent touchée par des feux, voit son avenir s’écrire en pointillé.

« Depuis l’incendie de Paradise en 2018, les grands feux se sont multipliés en Californie », rapporte Pauline Vilain-Carlotti, docteure en géographie spécialisée dans les incendies de forêts. Les feux deviennent non seulement plus fréquents, mais aussi plus complexes à gérer, exacerbés par le 20minutes.fr. La géographe mentionne qu’après une année 2024 particulièrement chaude, Los Angeles fait face à des incendies récurrents, illustrant une tendance alarmante dans la région.

Les dégâts sont considérables, avec des centaines de maisons ravagées et des pertes humaines tragiques, dont cinq décès. Pauline Vilain-Carlotti fait le lien entre cette létalité croissante et des incidents similaires survenus récemment à Hawaï et en Grèce, soulignant un manque de prévention face à ces catastrophes. « Il est essentiel de prendre des initiatives, car 90 % des incendies sont d’origine humaine », qu’ils soient accidentels ou criminels.

Le climat est en mutation, et l’Ouest des États-Unis est de plus en plus sujet à des sécheresses prolongées. Les sols et la végétation desséchés constituent un terrain fertile pour la propagation des incendies, surtout quand le vent souffle fort. Jean Jouzel, climatologue, affirme que la Californie est en état de vulnérabilité face à ces phénomènes.

La situation est aggravée par une géographie qui rend Los Angeles particulièrement exposée. Le modèle d’étalement urbain de la ville, avec de nombreuses zones pavillonnaires à proximité des espaces naturels, constitue un carburant supplémentaire pour les feux. Dans ces zones, la configuration des terrains, souvent escarpée, permet des incendies de grande ampleur qui se propagent rapidement.

Face à cette crise, les 9.000 pompiers mobilisés luttent avec un formidable obstacle : le manque d’eau. Les réservoirs tels que le lac Mead, qui approvisionnent le sud de la Californie, affichent des niveaux alarmants. Les bouches d’incendie se retrouvent rapidement à sec, rendant la lutte contre les flammes encore plus ardue. Jean Jouzel évoque la situation critique en déclarant : « On peut seulement espérer que le vent se calme ou que la pluie arrive. » À côté des incendies, un autre défi se profile : celui de l’eau, dont la disponibilité s’assèche dans cette région.

Un an auparavant, la région subissait de violentes tempêtes entraînant des inondations, un exemple des extrêmes climatiques qui compliquent la gestion des terres. « Les alternances entre fortes pluies et sécheresses provoquent des glissements de terrain », indique Pauline Vilain-Carlotti, révélant un cycle dangereux. De plus, Jean Jouzel tempère les craintes liées à la montée des eaux, affirmant que cela représente une menace moins immédiate pour les villes californiennes.

Enfin, la géologie de la Californie elle-même aggrave les risques. Les collines qui entourent Los Angeles sont le résultat d’une longue histoire sismique. « Ce risque sismique est significatif, et il ne provient pas du climat », note Pauline Vilain-Carlotti, mentionnant la faille de San Andreas, qui plane comme une menace sur la région.

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