Économie et Guerre: Le Rôle Caché des Banques et des Crédits à Intérêts

par Angela
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Économie et Guerre: Le Rôle Caché des Banques et des Crédits à Intérêts

Le fracas des crises financières et le tumulte des guerres semblent souvent appartenir à des sphères distinctes : l’une relevant de la haute finance, l’autre de la géopolitique. Pourtant, un examen plus attentif de l’histoire et des mécanismes économiques révèle des liens profonds et parfois troublants entre ces phénomènes. Sont-ils de simples coïncidences tragiques, ou existe-t-il une dynamique sous-jacente qui relie le fonctionnement de notre système bancaire, les soubresauts de l’économie, et le déclenchement des guerres?

Cet article se propose d’explorer ce triangle complexe : le système financier moderne, dominé par les banques privées et les crédits à intérêts, les crises économiques qui secouent périodiquement nos sociétés, et les conflits armés qui redessinent les cartes du monde. L’objectif n’est pas de susciter l’inquiétude, mais d’offrir à chaque citoyen des clés de compréhension factuelles et pédagogiques. Car comprendre ces mécanismes, c’est se donner les moyens d’analyser notre monde avec plus de lucidité et de participer à la construction d’un avenir plus stable.

Le Pouvoir des Banques : Création Monétaire et Crédits à Intérêts

Au cœur de notre économie moderne se trouve le système bancaire. Mais comment fonctionne-t-il réellement, et quel est son pouvoir?

Comment l’Argent est-il Vraiment Créé par les Banques Privées?

Contrairement à une idée reçue tenace, la majorité de l’argent en circulation aujourd’hui n’est pas créée par les États ou les banques centrales sous forme de pièces et de billets. Elle est principalement créée par les banques commerciales privées, sous forme numérique, au moment où elles accordent des prêts – des crédits à intérêts. Lorsqu’une banque approuve un prêt pour un particulier ou une entreprise, elle ne puise pas nécessairement dans les dépôts existants de ses autres clients. Elle crédite simplement le compte de l’emprunteur d’une nouvelle somme d’argent, créant ainsi de la monnaie « ex nihilo » (à partir de rien) par un simple jeu d’écritures comptables.

Ce mécanisme, souvent simplifié par le concept de « réserves fractionnaires » (bien que sa pertinence technique soit débattue dans les systèmes modernes), confère aux banques privées un pouvoir considérable : celui d’influencer directement la quantité de monnaie en circulation et, par conséquent, d’orienter l’activité économique. En décidant à qui prêter, et à quelles conditions, elles jouent un rôle déterminant dans le financement des investissements, de la consommation, et donc de la croissance économique.

Les Crédits à Intérêts : Moteur ou Fardeau? La Question des Usures.

Le crédit est indéniablement un moteur essentiel de l’économie moderne. Il permet aux entreprises d’investir, aux ménages d’acquérir des biens durables comme un logement, et aux États de financer leurs projets. Le prix de ce crédit est l’intérêt, qui rémunère le prêteur pour le risque pris, l’immobilisation de ses fonds et l’inflation anticipée.

Cependant, le terme usures résonne encore aujourd’hui. Historiquement, l’usure désignait le prêt à intérêt, quel qu’il soit, souvent condamné pour des raisons morales ou religieuses, ou plus spécifiquement le prêt à des taux jugés excessifs et exploitant la vulnérabilité de l’emprunteur. Si les taux d’intérêt sont aujourd’hui encadrés par la loi dans la plupart des pays, la question de l’impact systémique des crédits à intérêts mérite réflexion.

En effet, un système où la quasi-totalité de la monnaie est créée sous forme de dette portant intérêt soulève une interrogation fondamentale : comment rembourser collectivement plus que ce qui a été initialement prêté (le principal plus les intérêts)? Mathématiquement, cela implique une nécessité quasi permanente de créer de nouvelles dettes pour injecter suffisamment de monnaie dans le système afin de permettre le remboursement des dettes précédentes et de leurs intérêts. Cela suggère un besoin intrinsèque de croissance économique continue pour que le système fonctionne sans heurts majeurs. Si la croissance ralentit ou s’arrête, le risque de défauts de paiement en cascade augmente, pouvant mener à une instabilité financière. Cette dynamique peut concentrer la richesse et le pouvoir entre les mains des créanciers (souvent les grandes institutions financières) au détriment des débiteurs (ménages, entreprises, et même États), rappelant, sous une forme moderne et systémique, les préoccupations anciennes liées aux usures.

Des Cycles d’Expansion aux Crises Économiques : L’Effet Amplificateur du Crédit.

L’histoire économique est marquée par des cycles d’expansion et de récession. Le système de crédits à intérêts géré par les banques privées ne se contente pas d’accompagner ces cycles ; il a tendance à les amplifier.

Durant les périodes d’optimisme économique (les « booms »), les banques perçoivent moins de risques. Elles assouplissent leurs conditions de prêt, accordent plus de crédits, et injectent ainsi davantage de monnaie dans l’économie. Cet afflux de crédit peut stimuler l’investissement et la consommation, mais aussi gonfler le prix de certains actifs (immobilier, actions), créant des bulles spéculatives. La facilité d’accès au crédit peut encourager des projets moins solides ou une consommation excessive, semant les graines de la crise future.

Inversement, lorsque la conjoncture se retourne (les « busts »), la perception du risque augmente brutalement. Les banques deviennent plus prudentes, resserrent drastiquement les conditions de crédit (« credit crunch »), voire exigent le remboursement anticipé de certains prêts. Cette contraction du crédit réduit la quantité de monnaie disponible, freine l’investissement et la consommation, fait chuter le prix des actifs et aggrave la récession. Ce comportement, dit « pro-cyclique », où les banques prêtent plus quand l’économie va bien et moins quand elle va mal, transforme les fluctuations économiques naturelles en crises potentiellement plus profondes et plus longues. La crise financière mondiale de 2008, précédée par une expansion rapide du crédit immobilier (« subprimes »), en est une illustration frappante.

Quand l’Argent Finance les Canons : Banques et Financement des Guerres (Economie et Guerre)

Si les banques jouent un rôle central dans l’économie de paix, leur implication dans le financement des conflits est une constante historique.

Le Nerf de la Guerre : Pourquoi les États Dépendent des Financiers.

Faire la guerre coûte extrêmement cher. Les dépenses militaires modernes englobent non seulement les salaires des soldats, mais aussi le développement, l’achat et l’entretien d’équipements sophistiqués (avions, navires, chars, systèmes de communication), la logistique, le renseignement, et les soins aux blessés. Les budgets annuels des États, même les plus riches, sont rarement suffisants pour couvrir les coûts exponentiels d’un conflit majeur ou prolongé.

Historiquement et aujourd’hui encore, les États en guerre se tournent massivement vers le financement externe. Ils empruntent auprès de leurs propres citoyens (via les « bons de guerre »), mais surtout auprès des institutions financières – les banques nationales et internationales, et les marchés obligataires. Sans accès à des lignes de crédit massives, la capacité d’un État à soutenir un effort de guerre prolongé serait sévèrement limitée. L’argent, ou plus précisément le crédit, est véritablement le « nerf de la guerre ».

Rôle Historique des Banques dans les Conflits Armés.

L’histoire regorge d’exemples où la finance privée a joué un rôle crucial dans les conflits armés. Dès la Renaissance, les puissantes familles de banquiers italiens (comme les Médicis ou les Strozzi) finançaient les ambitions militaires des cités-États et des monarchies européennes. La création de la Banque d’Angleterre en 1694 fut explicitement motivée par la nécessité de financer la guerre contre la France de Louis XIV.

Plus tard, les banquiers internationaux, comme la famille Rothschild, ont financé divers États européens, parfois même des belligérants opposés dans un même conflit, comme lors des guerres napoléoniennes. Au début du XXe siècle, les prêts massifs accordés par des consortiums bancaires, notamment américains (menés par des figures comme J.P. Morgan), aux Alliés ont été déterminants dans l’issue de la Première Guerre mondiale. Ce rôle de financeur confère aux banques une influence considérable sur les affaires des États, créant une interdépendance complexe entre pouvoir politique et pouvoir financier.

Dette Publique et Guerres : Une Spirale Infernale?

Le recours massif à l’emprunt pour financer les guerres a une conséquence directe et durable : l’explosion de la dette publique. Les niveaux d’endettement des grands pays belligérants ont atteint des sommets historiques après les deux guerres mondiales, représentant souvent bien plus que 100% de leur Produit Intérieur Brut (PIB).

Cette accumulation de dette pèse lourdement sur les générations futures. Pour la rembourser, les États sont souvent contraints d’augmenter les impôts, de réduire les dépenses publiques (austérité) dans d’autres domaines (éducation, santé, infrastructures), ou de recourir à l’inflation (en « faisant tourner la planche à billets » ou via des politiques monétaires accommodantes qui dévaluent la monnaie et donc la dette). Ces mesures peuvent entraîner des difficultés sociales importantes pour le citoyen, nourrir le mécontentement populaire et l’instabilité politique. Un État lourdement endetté à cause de guerres passées peut également voir sa marge de manœuvre économique et diplomatique réduite, et devenir plus vulnérable à de nouvelles crises. La charge de la dette de guerre peut ainsi créer un terrain fertile pour de futures tensions, internes comme externes.

Crises Économiques et Guerres : Une Connexion Inévitable? (Economie et Guerre)

Les liens entre économie et guerre ne se limitent pas au financement. Les crises économiques peuvent-elles favoriser les guerres, et inversement?

Des Crises qui Alimentent les Tensions Internationales.

Une hypothèse récurrente en histoire économique et politique est que les crises économiques graves peuvent augmenter les risques de conflit armé. Plusieurs mécanismes peuvent être à l’œuvre. Une crise profonde entraîne chômage de masse, pauvreté et désespoir, créant un terreau favorable à la montée de mouvements politiques extrémistes, nationalistes ou populistes. Ces mouvements peuvent désigner des boucs émissaires (internes ou externes) et prôner des politiques agressives pour restaurer la grandeur nationale ou accéder à des ressources jugées vitales.

La compétition pour des ressources économiques qui se raréfient (marchés, matières premières) peut s’intensifier entre les nations. De plus, des gouvernements fragilisés par la crise peuvent être tentés par une « fuite en avant » dans l’aventure militaire pour détourner l’attention des problèmes intérieurs et ressouder la nation autour d’un ennemi commun. L’exemple le plus souvent cité est celui de la Grande Dépression des années 1930, qui a suivi le krach boursier de 1929. Bien que les causes de la Seconde Guerre mondiale soient multiples et complexes, beaucoup d’historiens s’accordent à dire que la crise économique mondiale a joué un rôle significatif en facilitant l’arrivée au pouvoir de régimes totalitaires et agressifs en Allemagne, en Italie et au Japon.

Des Guerres qui Sèment les Graines de Futures Crises.

Inversement, les guerres sont profondément perturbatrices pour l’économie et peuvent engendrer des crises futures. La destruction physique des infrastructures et du capital productif handicape la reprise économique. Les flux commerciaux internationaux sont interrompus, désorganisant les chaînes d’approvisionnement. Le financement de la guerre conduit souvent à l’inflation, qui érode le pouvoir d’achat et la valeur de l’épargne.

Après la guerre, les défis économiques sont immenses : la reconstruction, la réintégration des soldats dans la vie civile, la gestion de la dette de guerre accumulée. L’exemple de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale est éloquent : écrasée par les réparations exigées par le Traité de Versailles et ayant financé son effort de guerre par la dette et la création monétaire, elle a sombré dans une hyperinflation dévastatrice au début des années 1920, ruinant la classe moyenne et contribuant à l’instabilité politique qui mènera plus tard à la montée du nazisme. Plus récemment, les coûts économiques de la guerre du Vietnam ont contribué aux déséquilibres financiers américains qui ont mené à la fin du système monétaire international de Bretton Woods en 1971.

Études de Cas : Quand Banques, Crises et Guerres S’entremêlent.

Pour illustrer cette interaction complexe, prenons la période allant de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale. C’est une ère de mondialisation économique et financière intense, mais aussi de rivalités impériales croissantes. Les banques européennes financent massivement l’expansion coloniale, qui vise à sécuriser des ressources et des marchés, mais attise les tensions entre puissances. Parallèlement, une course aux armements effrénée s’engage, nécessitant des emprunts d’État toujours plus importants, facilités par les systèmes financiers. Le système financier international lui-même connaît des périodes d’instabilité, comme la Panique bancaire de 1907 aux États-Unis, qui a des répercussions mondiales. Dans ce contexte, l’accumulation des dettes (publiques pour les armements, privées pour l’expansion industrielle et coloniale), les rivalités économiques exacerbées, et les fragilités financières ont contribué à créer un environnement où un incident local (l’assassinat de Sarajevo en 1914) a pu dégénérer en conflit mondial.

Cet exemple illustre comment le cycle reliant le système financier (avec ses banques et ses crédits à intérêts), les crises économiques (inhérentes aux cycles du crédit et aux chocs externes) et la propension à la guerre (alimentée par les rivalités et financée par la dette) peut devenir une spirale dangereuse, où chaque élément renforce les autres.

La-Relation-entre-Dettes-Publiques-et-Depenses-Militaires

 

En Tant que Citoyen, Pourquoi Ces Enjeux Vous Concernent-ils Directement?

Ces mécanismes financiers et géopolitiques peuvent sembler lointains, mais ils ont des conséquences très concrètes sur la vie de chaque citoyen.

Les Impacts sur Votre Quotidien : Stabilité, Emploi et Paix.

La stabilité économique et la paix sont des biens précieux qui conditionnent notre quotidien. Les crises financières, amplifiées par les mécanismes du crédit bancaire, se traduisent par des pertes d’emplois, une baisse du pouvoir d’achat, une incertitude pour l’épargne et les retraites. Les guerres, même lointaines, ont des coûts humains tragiques, provoquent des déplacements de populations, et entraînent une augmentation des dépenses militaires au détriment d’autres priorités. Les impôts que paie chaque citoyen peuvent servir à financer des écoles, des hôpitaux ou la transition écologique, mais ils peuvent aussi être massivement mobilisés pour renflouer des banques en difficulté après une crise ou pour financer des opérations militaires coûteuses. Comprendre les liens entre economie et guerre permet de mieux saisir les arbitrages politiques qui sont faits et leurs impacts directs sur nos vies.

Développer un Esprit Critique face à l’Information Économique et Géopolitique.

Le monde de la finance et de la géopolitique est complexe. Les informations qui nous parviennent sont souvent fragmentées, techniques, ou présentées sous un angle particulier. Il existe une asymétrie d’information considérable entre les experts et les initiés du secteur financier ou des cercles de décision politique, et le grand public. Cette complexité peut rendre difficile pour le citoyen de comprendre les véritables enjeux, les risques sous-jacents (par exemple, dans certains produits financiers complexes ou dans l’accumulation de dettes publiques) et les intérêts en jeu.

Comprendre les bases du fonctionnement bancaire, des crédits à intérêts, du financement des États et des liens potentiels avec les crises et les guerres est essentiel pour développer un esprit critique. Cela permet de décrypter les discours politiques et médiatiques, de se poser les bonnes questions : Qui bénéficie de telle politique économique? Qui finance cet effort de guerre? Quels sont les risques à long terme de tel niveau d’endettement? Encourager la recherche d’informations diversifiées et la remise en question des narratifs dominants est une démarche citoyenne fondamentale.

Vers une Finance Plus Stable et Pacifique? Pistes de Réflexion.

Face à ces constats, de nombreux débats existent sur les moyens de rendre le système financier plus stable et moins susceptible de contribuer aux crises et aux conflits. Ces débats portent sur la régulation bancaire (fonds propres, séparation des activités de dépôt et d’investissement), la lutte contre l’évasion fiscale, la réforme des systèmes monétaires, le développement de modèles bancaires alternatifs (banques publiques, coopératives, finance éthique), ou encore le contrôle démocratique des décisions économiques et militaires.

Il n’y a pas de solution simple ou unique. Cependant, une première étape cruciale réside dans la prise de conscience et la compréhension de ces enjeux par le plus grand nombre. Un citoyen informé est un citoyen plus à même d’exiger des systèmes économiques et politiques qui privilégient la stabilité à long terme, le bien-être collectif et la paix, plutôt que les profits à court terme ou les logiques de puissance.

L’analyse historique et économique suggère fortement que les sphères de la banque privée, des crédits à intérêts, des crises économiques et de la guerre sont loin d’être indépendantes. Elles s’entremêlent de manière complexe, formant un système où les actions dans un domaine peuvent avoir des répercussions profondes et souvent imprévues dans les autres. Les mécanismes de création monétaire par le crédit, la nature pro-cyclique du système bancaire, le besoin constant de financement des États (surtout en temps de guerre), et les conséquences économiques et sociales des crises et des conflits créent une toile d’interdépendances qui a façonné notre histoire et continue d’influencer notre présent.

Comprendre ces liens n’est pas chercher des coupables uniques, mais plutôt reconnaître la complexité des dynamiques à l’œuvre et les risques systémiques potentiels. C’est un préalable indispensable pour tout citoyen souhaitant naviguer lucidement dans le monde contemporain, poser des questions pertinentes et participer, à son échelle, à la construction d’un avenir où l’économie serait davantage au service de la stabilité et de la paix.

Ces liens complexes entre finance, crises et guerres vous interpellent? Partagez cet article pour éclairer d’autres citoyens et partagez vos réflexions en commentaire!

 

L'Histoire CACHÉE des États-Unis 😠

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