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La véritable signification derrière la chanson Pink Houses de John Mellencamp
John Mellencamp a d’abord émergé sous le nom de Johnny Cougar, avant d’adopter le nom de John Cougar Mellencamp, et enfin de choisir de se produire sous son vrai nom. Fidèle à sa volonté d’aborder les sujets qui lui tiennent à cœur, il n’a pas hésité à mettre en avant les problématiques sociales et politiques dans ses paroles. Par exemple, sa chanson de 1985 « Rain on the Scarecrow » témoigne sans détour des difficultés rencontrées par les agriculteurs américains, ruinés par les bouleversements de l’économie agricole et la disparition des exploitations familiales.
Une autre chanson emblématique de Mellencamp, saturée de symbolisme politique, est « Pink Houses », sortie en 1983. Malgré ses mélodies entraînantes, le morceau offre en réalité un regard sombre sur l’état du rêve américain de l’époque. L’inspiration de cette chanson provient d’une scène que Mellencamp a vécue dans son Indiana natal, lui conférant ainsi une perspective particulièrement révélatrice sur le sujet.
Une vision personnelle de la réalité
Les paroles d’ouverture de « Pink Houses » décrivent une scène poignante : « Il y a un homme noir avec un chat noir / Vivant dans un quartier noir / Il a une autoroute qui passe devant sa maison. » Mellencamp a véritablement été témoin de cette situation. Un jour, alors qu’il circulait sur l’Interstate 65 à Indianapolis, il a aperçu un homme noir et son chat noir assis sur une chaise de jardin devant une maison rose.
Le contraste entre la maison d’un homme et le trafic de véhicules à grande vitesse l’a profondément marqué. « Je me suis dit, ‘Mon Dieu, c’est ça, la vie ? Regarder les voitures passer sur l’autoroute ?’ », a-t-il déclaré. En développant les paroles, la chanson s’est enrichie d’une signification plus profonde, évoquant le déclin du rêve américain. « Le rêve américain avait prouvé qu’il ne fonctionnait plus », a-t-il ajouté. Autrement dit, le refrain « Ain’t that America » est en réalité une manière codée de dire « N’est-ce pas du n’importe quoi ? »
Des interprétations politiques erronées
Comme c’est souvent le cas avec les chansons populaires, certains politiciens ont commencé à utiliser « Pink Houses » lors de leurs campagnes. Beaucoup de ces auditeurs, y compris les équipes de campagne tant républicaines que démocrates, ont entendu le mot « Amérique » et en ont fait un hymne présumé. Le problème, comme l’a précisé Mellencamp, c’est que la chanson est en réalité « anti-américaine », un fait qui a visiblement échappé à Ronald Reagan, John McCain, et à d’autres.
Cette situation était problématique pour le compositeur, qui s’est toujours déclaré « libéral ». Il a donc contacté son équipe de gestion. Finalement, il a été décidé d’expliquer à l’équipe de McCain la véritable signification de la chanson, soulignant que Mellencamp était et reste un libéral, et qu’il serait peut-être judicieux de reconsidérer son inclusion dans la campagne. Ce que McCain a rapidement fait. Mellencamp a toutefois précisé qu’il ne s’opposait pas à l’utilisation de la chanson, mais souhaitait simplement que son équipe informe le candidat qu’il pourrait avoir mal compris le message.