Science
Les libellules, au-delà de leur allure fascinante, jouent un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes. En consommant les larves de moustiques et en constituant une source de nourriture pour de nombreux oiseaux, grenouilles et autres espèces, elles agissent comme de véritables indicateurs de la santé écologique. Une étude récente publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences a mis en lumière des modifications préoccupantes concernant la coloration des ailes des libellules mâles.
La beauté de ces insectes réside en partie dans les motifs sombres de leurs ailes, conçus pour attirer les femelles lors de la reproduction. Toutefois, le réchauffement climatique induit une réduction de ces marques sombres, qui, en absorbant davantage la chaleur, augmentent la température corporelle. Ainsi, les libellules mâles semblent s’adapter en réduisant ces ornements pour éviter une surchauffe, ce qui pourrait perturber leur capacité à être reconnues par les femelles, compromettant ainsi la reproduction à long terme.
Les principaux points à retenir sont les suivants :
- Les motifs sombres des ailes des mâles, essentiels pour l’attraction des femelles, s’estompent sous l’effet de températures plus élevées.
- Cette modification est une réponse adaptative visant à limiter l’absorption de chaleur excessive.
- Les analyses portent sur près de 2700 individus, issus de plus de 300 espèces, démontrant une tendance évolutive marquée chez les mâles.
- Les femelles, quant à elles, n’affichent pas de changement similaire, posant ainsi un déséquilibre pouvant entraver la reproduction.
Comme l’explique Michael Moore, biologiste évolutif à Washington University in St. Louis et auteur principal de l’étude selon CNN, « Nos recherches montrent que les mâles et les femelles de ces espèces vont évoluer de manière très différente avec le changement climatique. Ces transformations se produiront probablement à un rythme bien plus rapide que tout ce qui a pu être observé jusque-là. » La réalité est que les libellules ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres des effets du réchauffement climatique sur la biodiversité mondiale.
