Theory de la fusion entre l’humain et la machine : Une exploration
Dans notre époque actuelle, nous sommes tous confrontés à de nombreuses représentations narratives de l’opposition entre l’homme et la machine dans les médias populaires. Des franchises emblématiques comme « Terminator », avec ses robots tueur du futur, à l’univers de « Blade Runner », qui évoque des êtres synthétiques parmi l’humanité, sans oublier les films « Matrix » illustrant la théorie de la simulation : cette thématique est omniprésente à travers la littérature, le cinéma et les jeux vidéo.
Ces préoccupations prennent racine à la fin du XIXe siècle, durant l’ère industrielle, où la rapidité des changements sociaux suscitait une peur croissante de la mécanisation de l’humain, et d’une dépendance technologique menaçant l’essence même de ce que signifie être humain. Des films pionniers comme « Metropolis » (1927) illustrent cette terreur, où l’humanité devient subalterne à une industrie dominée par des capitalistes assoiffés de pouvoir et des machines divines.
Cependant, les « transhumanistes » pensent que l’humanité et la technologie sont destinées à fusionner, une perspective qu’ils encouragent. Le terme « transhumanisme » a été introduit dans les années 1950 par le biologiste Julian Huxley, frère du célèbre auteur Aldous Huxley, connu pour son œuvre « Le Meilleur des mondes » (1932). Huxley a publié en 1968 un essai intitulé « Transhumanism » dans le Journal of Humanistic Psychology, appelant l’humanité à embrasser son destin en tant que maître de son avenir et explorateur des étoiles.
Au cœur du transhumanisme se trouve la question de ce que signifie être « humain ». Eléments que soulève le professeur Nick Bostrom d’Oxford dans son essai « Transhumanist Values ». La notion de l’humain en tant qu’essence définie est mise à l’épreuve par des figures emblématiques de la science-fiction, comme le personnage de Data dans « Star Trek : The Next Generation », un androïde qui incarne la compassion, l’humanité et la gentillesse. Cela soulève une interrogation sur ce qui définit réellement notre humanité.
D’un autre côté, définir l’humain par des critères biologiques stricts soulève de nombreuses questions. Que dire des personnes présentant des déformations sévères ou avec des membres artificiels? À quel moment une personne cesse-t-elle d’être humaine si la définition repose uniquement sur l’intégrité biologique? Et que se passe-t-il si toute trace biologique disparaît et que sa conscience est transférée dans un autre support ?
Le point de vue « humain = biologie » est regrettablement lié à des doctrines comme le darwinisme social, qui tentent de hiérarchiser l’humanité. Ce phénomène a vu le jour chez des chercheurs du milieu du XIXe siècle qui, en observant d’autres espèces, cherchaient à se définir par une opposition.
Une autre façon d’aborder le transhumanisme est de penser à « l’amélioration » de nous-mêmes à travers la technologie. Qu’il s’agisse de connections neurologiques pour faciliter la chirurgie à distance, de médicaments de stimulation de mémoire pour les étudiants, ou d’exosquelettes pour faciliter le port de charges lourdes, ces avancées questionnent notre définition même de la technologie et des outils.
En effet, l’humanité a toujours interagi avec des outils pour améliorer ses capacités. Que ce soit en portant des chaussures, en se servant d’une prothèse ou en consommant du café, nous engageons constamment dans des actions que l’on pourrait qualifier de « transhumanistes ». La ligne entre ce qui est considéré comme « humain » et « non humain » devient floue à mesure que la technologie progresse.
Les discussions modernes autour des « améliorations » corporelles précisent le sujet. Le « transhumanist declaration » affirme notre « droit à modifier et améliorer notre corps, nos facultés cognitives et nos émotions. » Cela soulève la question de la liberté d’augmenter notre humanité par des implants robotiques ou des techniques de rajeunissement, devenant ainsi un sujet de débat sociétal et économique.
Les implications de ces améliorations sont vastes et soulèvent des questions de classe, où les plus riches pourront peut-être se permettre des augmentations considérables, creusant davantage les inégalités. La philosophie moderne met en avant les implications politiques du transhumanisme, où les lignes de partage pourraient changer avec de nouvelles considérations sur le rapport à la technologie.
Finalement, la question des droits liés à la fusion entre l’humain et la machine ne peut être ignorée. Comme l’avait prévu certaines évolutions sociétales, l’avenir du transhumanisme semble déjà ancré dans notre quotidien et devrait devenir de plus en plus évident dans un avenir proche.