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Les Dernières Mines de Charbon en Europe : État des Lieux
Avec une production de 131 millions de tonnes en 2022, l’Allemagne se positionne comme le premier producteur de charbon en Europe, suivie de près par la Pologne avec 110 millions de tonnes et la Bulgarie qui en a extrait 35 millions de tonnes, selon les données d’Eurostat. Malgré les pressions exercées par les ONG et les directives de l’Union européenne, le gouvernement polonais reste déterminé à poursuivre l’exploitation de ses mines jusqu’en 2049. De son côté, la Commission européenne a débloqué une aide de 790 millions d’euros en faveur de la Roumanie pour faciliter une transition progressive hors du charbon.
Le travail des mineurs, plongés dans les profondeurs de la terre, expose ces derniers à des risques d’explosions de gaz, d’éboulements, ainsi qu’à l’inhalation de poussières nocives. Ce charbon, utilisé principalement pour la production d’électricité, est l’une des principales sources de gaz à effet de serre au niveau mondial. Alors que la France a fermé sa dernière mine de charbon en 2004, plusieurs pays européens continuent d’opérer certaines de leurs installations minérales, malgré l’opposition croissante des écologistes.
En Allemagne, la plus grande mine d’Europe bientôt à l’arrêt
La mine de Hambach, considérée comme la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe, est exploitée depuis 1978 et couvre une superficie de 4.600 hectares, équivalente à celle de la ville de Lyon. Ses roues excavatrices, parmi les plus imposantes au monde, permettent d’extraire jusqu’à 240 000 m³ de charbon et de terre chaque jour. En 2023, la mine produisait 23 millions de tonnes de lignite, représentant 5 % de la demande électrique totale de l’Allemagne. Cependant, son exploitation, actuellement gérée par RWE, doit cesser en 2029.
En République tchèque, la fin du charbon programmée pour 2033
La mine CSM, située dans le bassin houiller de Haute-Silésie, est actuellement la seule mine en activité en République tchèque. Exploitée depuis 250 ans, cette mine se concentre sur le lignite, utilisé principalement pour l’électricité. En raison de la guerre en Ukraine et des restrictions sur l’importation de charbon russe, le gouvernement tchèque a choisi de poursuivre l’exploitation minière, avec pour objectif de mettre fin à l’usage du charbon d’ici 2033, et de se diriger vers des alternatives telles que l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables.
La Pologne attachée à son or noir
La Pologne dépend largement du charbon, continuant d’exploiter plusieurs mines tant à ciel ouvert que souterraines. La plus grande d’entre elles, la mine de Belchatow, se situe près d’une centrale électrique et appartient à Polska Grupa Energetyczna (PGE). Bien que la part du charbon dans l’électricité ait diminué à 63 % en 2023, le gouvernement polonais refuse d’arrêter cette activité, notamment en raison des tensions diplomatiques suscitées par la mine de Turow, également exploitée par PGE, qui semble causer des pénuries d’eau dans les régions frontalières. Le pays envisage de sortir définitivement du charbon d’ici 2049.
En Roumanie, vers une sortie progressive d’ici 2032
En Roumanie, la vallée de Jiu a vu son industrie charbonnière décliner depuis la période communiste, où 16 mines employaient jusqu’à 50 000 personnes. Actuellement, seulement quatre mines restent actives, fournissant environ 20 % de l’électricité. Dans le cadre de sa transition énergétique, le gouvernement roumain s’est engagé à éliminer la production de charbon d’ici 2032, soutenu par une aide de la Commission européenne pour couvrir les coûts liés à la fermeture des mines et la reconversion des travailleurs.
En Espagne, une activité en déclin
Les mines de charbon en Espagne, notamment celles des Asturies, ont progressivement fermé leurs portes. Ce territoire a connu une grande période de production de charbon, mais le pays vise à cesser définitivement l’exploitation de ce combustile d’ici 2030. La dernière tragédie ayant frappé cette région a été la perte de cinq mineurs dans une explosion de gaz, soulignant les risques associés à cette activité.
En Ukraine, une mine à l’arrêt à cause de la guerre
Depuis janvier dernier, la mine de Pokrovsk, essentielle à la production de coke pour l’acier, est contrainte de cesser son activité en raison des combats à proximité. Cette mine était la seule sous contrôle de Kiev, et a produit 5,6 millions de tonnes en 2022, même si sa production a légèrement chuté par rapport à 2021.