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Un rapport met en péril l’appellation ‘eau minérale naturelle’
Un récent rapport d’hydrogéologues remet en question la légitimité de l’appellation « eau minérale naturelle » attribuée à l’eau Perrier. Transmis à la préfecture du Gard et à l’Agence régionale de santé d’Occitanie, ce document émet un avis sanitaire défavorable à la poursuite de l’exploitation de cette eau sous cette appellation.
Cette information a été révélée lors d’une audition au Sénat où Laurent Freixe, directeur général de Nestlé France, a exprimé son désaccord avec certaines des conclusions du rapport.
Des procédés de traitement controversés
Pour qu’une eau puisse être qualifiée de « minérale naturelle », elle doit être pure à la source et ne doit subir aucun traitement de désinfection susceptible d’altérer sa flore microbienne. Or, des accusations ont été portées contre Nestlé Waters, l’entreprise ayant été accusée d’avoir utilisé, par le passé, des procédés considérés comme interdits sur certaines de ses eaux. Malgré les assurances du groupe sur le fait qu’il a remplacé ces méthodes par de la microfiltration, cette nouvelle approche demeure sujette à caution en raison de ses effets indéterminés sur la flore microbienne.
Les dirigeants de Nestlé Waters avaient précédemment affirmé que toutes leurs eaux étaient « pures à la source », une déclaration contestée par les hydrogéologues qui ont repéré des « déviations microbiologiques très ponctuelles » sur certains forages.
Pressions et adaptations possibles
Lors d’une conférence de presse, la présidente de Nestlé Waters, Muriel Lienau, a tenté de rassurer les employés de l’usine de Vergèze, en soulignant que le rapport reconnaissait la « stabilité chimique de tous les forages ». Elle a également indiqué que le groupe était prêt à ajuster sa stratégie industrielle en réponse à cette situation. « Nous nous tenons à disposition de l’ARS d’Occitanie et des préfets du Gard pour comprendre les suites qu’ils entendent donner à cet avis », a-t-elle déclaré sans préciser les délais pour une décision.
L’ARS d’Occitanie avait déjà demandé à Nestlé, en août 2024, de considérer un changement d’usage alimentaire pour son site Perrier. De surcroît, Nestlé a récemment lancé la marque Maison Perrier, qui n’affiche pas la mention « eau minérale », ce qui lui permet d’être soumise à des traitements.
Engagement à la conformité et regrets exprimés
En réponse aux questions des sénateurs concernant les pratiques passées, Laurent Freixe a annoncé le lancement d’une revue interne au sein de l’entreprise. « Je souhaite réitérer mes plus sincères regrets pour cette situation du passé », a-t-il exprimé.
Concernant l’engagement de Nestlé dans le secteur des eaux, Freixe a précisé que la société ne prévoyait pas de se désengager. « Nous croyons au potentiel de cette activité. Nous cherchons un partenaire, mais il n’est absolument pas question d’une vente à 100 % et de sortir de l’activité », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur la nécessité de continuer à opérer dans le respect des normes, quel que soit le scénario futur.