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Le 30 mars dernier, lors d’une épreuve de marche nordique de 16 km dans la forêt domaniale d’Olonne-sur-Mer, plusieurs participants se sont égarés suite à la manipulation malveillante d’une dizaine de balises, déplacées ou inversées volontairement avant la course. Michel Hermouet, responsable de la section marche nordique aux Sables étudiant club, explique que cette désorganisation a contraint environ une cinquantaine de coureurs à parcourir des kilomètres supplémentaires, provoquant la colère générale à l’arrivée. Cette confusion a même retardé le vainqueur de huit minutes comparé à l’édition précédente, gâchant des mois de préparation.
Risques et perturbations liés au débalisage sauvage
Chaque année, de nombreux trails en France sont perturbés par des actes de débalisage sauvage, bien que ces incidents restent marginaux face aux milliers de courses organisées. Ce sport outdoor, en plein essor depuis le post-Covid avec plus d’un million de traileurs chronométrés en 2024, emprunte souvent des sentiers en milieux naturels partagés par divers usagers tels que vététistes, motocross, promeneurs et chasseurs. La Fédération française d’athlétisme estime qu’une centaine de courses pourraient être touchées par ces incivilités, bien qu’aucun chiffre précis ne soit disponible.
Ces actes malveillants ne sont pas sans conséquences : arrachage de rubalises ou disparition de jalons faussent le classement final et compromettent la sécurité des participants. Lors de la Diagonale des fous en 2019, un groupe de tête a perdu près d’une heure après s’être égaré à cause d’un débalisage. Adrien Tarenne, responsable du développement running à la FFA, rappelle le danger en montagne, où une mauvaise direction peut entraîner les coureurs vers des falaises ou des précipices, augmentant ainsi le risque d’accidents graves.
Des motivations obscures derrière ces actes malveillants
Les auteurs et leurs motifs restent inconnus. Dans la Sarthe, Jean-François Gasniet, directeur du trail VMA 72, suspecte certains chasseurs et habitants riverains d’avoir arraché les balises en 2023. Cette année-là, 40% des coureurs ont déclaré avoir été impactés. Le trail traversait alors une forêt en pleine période de chasse, occasionnant des croisements avec des chasseurs non avertis auparavant.
À Annecy, la Maxi-Race, un autre trail fréquenté, fait aussi face à ce même problème, qualifié de « récurrent » par Stéphane Agnoli, son directeur. Malgré des rencontres préalables avec les propriétaires des terrains traversés pour obtenir les autorisations nécessaires, aucune origine certaine des actes malveillants n’a été identifiée. Si un propriétaire refuse le passage, l’organisation modifie le parcours, rendant la source des incivilités difficile à déterminer.
Les mesures pour sécuriser les parcours de trail
Sécuriser des parcours de plusieurs dizaines de kilomètres impose une vigilance accrue. Pour contrer les débalisages, la Nordic’Olonne planifie désormais des repérages du parcours, quinze minutes avant le départ, avec une équipe de bénévoles munie de balises de secours.
La VMA72 a renforcé sa signalisation par des balises fluorescentes suspendues aux arbres et utilise de la peinture à la craie au sol lorsque c’est possible. La Maxi-Race a instauré dès 2021 une équipe d’intervention rapide chargée de réagir immédiatement aux signalements de débalisage afin d’assurer un déroulement sûr et équitable de la course.
Enfin, pour pallier les incertitudes du balisage, certains organisateurs proposent aux coureurs d’accéder au tracé GPX la veille de la course, à condition de courir avec un téléphone ou une montre connectée, renforçant ainsi la sécurité individuelle par la technologie.