Ellen Pompeo incarne Kristine Barnett dans la minisérie Good American Family, disponible sur Disney+. Cette production marque un tournant dans la carrière de l’actrice, qui, après plus de vingt ans à incarner Meredith Grey dans Grey’s Anatomy et son spin-off Station 9, se confronte à un nouveau rôle exigeant et complexe.
Dans cette série dramatique inspirée d’un fait divers américain, Ellen incarne une mère de famille idéale élevant trois garçons, dont un atteint d’autisme. Son mari, Michael (interprété par Mark Duplass), souhaite adopter une fille. Le couple accueille alors une petite fille ukrainienne, atteinte d’une forme rare de nanisme. Mais l’arrivée de cette enfant bouleverse l’équilibre familial et fait émerger un mystère autour de ses origines et de son véritable âge, semant le doute sur son identité.
La narration de Good American Family se déroule à travers divers points de vue, permettant de dévoiler la complexité des personnages et des situations. Cette approche éclaire les multiples facettes des protagonistes et questionne la notion même de vérité, car selon celui qui raconte, l’histoire peut sembler différente.
Interrogée sur ce nouveau défi, Ellen Pompeo explique que ce rôle lui permet de se détacher de l’image de Meredith Grey et de relever un défi artistique essentiel. Elle souligne que la série n’a pas vocation à reproduire fidèlement la réalité, mais à utiliser ce fait divers comme toile de fond pour explorer des thématiques profondes liées à la narration et à la perception humaine.
L’actrice insiste aussi sur la complexité du personnage de Kristine Barnett, qui oscille entre la figure d’une mère courage et celle d’une victime d’elle-même. Elle décrit un personnage qui se perçoit comme une héroïne cherchant à sauver sa famille, mais qui, en réalité, est confrontée à ses propres contradictions et limites. Kristine Barnett incarne ce paradoxe où le rôle de « méchant » se mêle à celui de victime, une dynamique fréquente chez les personnalités narcissiques qui se voient injustement accablées.
Le procédé narratif de la série, qui débute par la fin de l’histoire puis rembobine les événements sur une dizaine d’années, est soutenu par la voix off d’Ellen Pompeo. Cette technique aide les spectateurs à s’immerger dans le récit et favorise l’empathie envers un personnage difficile, contribuant à rendre ses choix et actions plus compréhensibles, à l’instar de figures complexes telles que Tony Soprano.
Au fil de la série, la relation tendue entre Kristine et la fillette adoptée, Natalia Grace, met également en lumière l’impact des comportements parentaux sur le développement des enfants, en particulier ceux en situation de handicap. Ellen Pompeo insiste sur l’importance de la responsabilité des adultes dans l’accompagnement des enfants, soulignant que ces derniers naissent tous parfaits et que ce sont les réactions des adultes qui façonnent souvent leurs destins.
Enfin, la série s’achève sur une interrogation fondamentale : Kristine Barnett croyait-elle vraiment à la version qu’elle s’était construite sur Natalia ? Pour Ellen Pompeo, cette croyance était sincère, formant la vérité subjective de Kristine jusqu’à ce que la réalité la rattrape trop tard, notamment lors d’une confrontation au tribunal qui révèle la véritable nature et l’âge de l’enfant adoptée.