Divertissement
Le dernier grand film hollywoodien diffusé sur VHS a marqué une fin symbolique dans l’histoire de ce support. Sorti en 2006, après une première en salle l’année précédente, ce long-métrage se démarque par le contexte particulier de l’époque. Pour se replonger dans l’ambiance de l’année écoulée, il suffit de se rappeler quelques événements marquants :
- La tristesse provoquée par la catastrophe de la mine Sago qui a coûté la vie à 12 hommes.
- Le deuil suscité par la disparition brutale du célèbre naturaliste Steve Irwin, emporté par une blessure infligée par une raie manta.
- Le jugement de responsables de la société Enron, dont Jeffrey Skilling et Kenneth Lay, pour avoir induit le public en erreur.
- Le démantèlement d’un complot terroriste visant à faire exploser une dizaine d’avions.
La technologie VHS, dévoilée pour le public américain en 1977, avait déjà forgé sa place dans le monde du divertissement bien avant 2006. En 1987, le marché des magnétoscopes avait atteint une valeur de 5,25 milliards de dollars, selon Wired. L’essor des DVD à partir de mars 1997 a rapidement supplanté l’emprise du format VHS, conduisant à l’arrêt de la production des magnétoscopes en octobre 2008.
Ce dernier film sur VHS est d’autant plus remarquable qu’il met en scène Viggo Mortensen, que l’on a pu admirer lors d’une avant-première en Australie. L’acteur, récemment aperçu dans le biopic western « Hidalgo » ainsi qu’en tant qu’Aragorn dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, a prêté son talent à ce projet singulier. La réalisation est assurée par le cinéaste canadien David Cronenberg, reconnu pour sa façon unique d’allier horreur et science-fiction en explorant les frontières entre le corps humain et la technologie, comme le souligne Britannica.
Le film, intitulé A History of Violence, est sorti en 2005 et a reçu de nombreux éloges. Ainsi, Peter Travers, dans Rolling Stone, affirmait que « les autres films de l’année devront transpirer des balles pour égaler la puissance explosive et l’esprit subversif de ce long-métrage ». De son côté, The New York Times le qualifiait de « chef-d’œuvre d’indirection » offrant une expérience riche en sensations fortes.
Avec environ 61 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 32 millions, ce film s’est imposé dans l’histoire, même s’il n’a pas atteint le statut de blockbuster. Pour les passionnés d’histoire du cinéma et de formats révolus, il demeure le symbole ultime du « dernier film VHS ».