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L’essentiel
Une délégation américaine a récemment annoncé sa visite au Groenland, entraînant une vive réaction des autorités locales qui dénoncent une ingérence dans leurs affaires internes et un non-respect de leur souveraineté. Le Premier ministre sortant, Mute Egede, a qualifié cette démarche de « démonstration de force » inappropriée. Bien que les États-Unis présentent cette visite comme amicale, la présence du conseiller à la sécurité nationale et du ministre de l’Énergie suscite des inquiétudes quant aux intentions américaines, notamment en ce qui concerne la base militaire de Pituffik et l’exploitation des ressources minières stratégiques.
Une « démonstration de force » inappropriée
Le Groenland n’ayant pas encore constitué un nouveau gouvernement suite aux élections du 11 mars, la visite de représentants de l’administration Trump à Nuuk est perçue comme mal ciblée. Mute Egede, toujours en fonction à titre intérimaire, s’est exprimé clairement : « Les Américains ont été informés qu’il n’y aurait pas de rencontres avant l’établissement d’un nouveau gouvernement. » Il a ainsi dénoncé une ingérence inopportune de la part de Washington.
Un appétit inapproprié des Américains
Depuis plusieurs mois, les propos de Donald Trump sur le Groenland évoquent l’idée de faire de ce territoire une extension de l’Amérique. Selon lui, cela pourrait répondre à un besoin de sécurité internationale et améliorer la gestion des ressources. Lors d’une conférence de presse récente, il a déclaré agir « en réponse à l’appel de nombreux Groenlandais » souhaitant, d’après lui, une meilleure protection de leur territoire. Cependant, ces discours irritent les responsables groenlandais et danois, le ministre danois des Affaires étrangères ayant même précisé que cette initiative était prise sans invitation.
Entre folklore… et géostratégie
Malgré les déclarations de la Maison-Blanche sur le caractère culturel de la visite, notamment la participation de Usha Vance à une course de chiens de traîneau, la présence du conseiller à la sécurité nationale et du ministre de l’Énergie alimente des craintes de manœuvres plus sérieuses de la part des États-Unis. Certains analystes y voient une volonté de renforcer l’influence américaine dans la région, notamment assurant la sécurisation de la base de Pituffik et l’accès à des ressources potentielles.
Interrogé sur ce sujet, Ulrik Pram Gad, chercheur danois, a qualifié cette visite d’« agression » vis-à-vis des normes diplomatiques. Aucun parti politique Groenlandais ne soutient une intégration aux États-Unis, bien que certains plaident pour une indépendance plus marquée vis-à-vis du Danemark. Les sondages montrent que la majorité de la population groenlandaise reste opposée à toute idée d’annexion.