Démantèlement d’un réseau de trafic de cocaïne en Normandie
Les narcotrafiquants ne cessent d’innover pour acheminer leur drogue sur le sol européen. Récemment, ils ont mis en œuvre une technique appelée « drop-off », évitant ainsi les grands ports. Cette méthode consiste à larguer la cocaïne en mer, en provenance d’Amérique du Sud, afin qu’elle soit récupérée par des complices. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une opération de police judiciaire a permis de démanteler un de ces réseaux en Normandie, après que des informations ont révélé les préparatifs d’un « drop-off » imminent.
Aux alentours de minuit, lors du retour de deux bateaux de pêche, environ 800 kilos de cocaïne ont été saisis à bord de l’une des embarcations. Dans le cadre de cette opération, six individus, dont trois marins-pêcheurs et deux femmes, ont été interpellés dans plusieurs localités comme Le Havre, Tancarville et Ouistreham. Selon la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes, les suspects, âgés de 24 à 49 ans, ont des antécédents judiciaires, certains liés à des infractions de pêche, d’autres à des vols aggravés, des violences ou du trafic de stupéfiants.
Un cargo brésilien impliqué dans l’affaire
Simultanément, un cargo originaire du Brésil, identifié comme celui ayant transporté les stupéfiants près des côtes françaises, a été dérouté vers le port de Dunkerque alors qu’il se dirigeait vers Amsterdam. Les 22 membres d’équipage, tous Philippins, ont été placés en garde à vue, et le navire a fait l’objet d’une inspection approfondie.
Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes, a salué cette opération, la qualifiant de « première en France ». Selon lui, celle-ci a permis de concrétiser une importation massive de cocaïne via la méthode du drop-off, une pratique qui jusqu’alors ne se manifestait que par des échouages de marchandises perdues sur les plages. Un point presse sera organisé lundi au tribunal judiciaire de Rennes à l’issue des gardes à vue.