Koba LaD sous enquête : liens avec la Black Manjak Family

par Olivier
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Koba LaD sous enquête : liens avec la Black Manjak Family
France

L’essentiel

Koba LaD, âgé de 25 ans, est actuellement sous l’examen d’un juge d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) dans le contexte d’une enquête liée à l’évasion de Mohamed Amra. Le rappeur fait face à des accusations d’association de malfaiteurs en vue de la commission d’un délit, et est placé sous contrôle judiciaire. Il est suspecté d’avoir apporté un soutien financier à la cavale de Mohamed Amra, notamment grâce à l’augmentation du salaire d’un de ses associés, juste quatre mois avant l’évasion. Cet associé aurait utilisé ces fonds pour payer en espèces un loyer d’appartement à Compiègne, qui a servi de cachette au narcotrafiquant.

Dans un clip publié sur YouTube en juin 2024, Koba LaD arbore un sweat-shirt sur lequel est inscrit « BMF », faisant référence à la Black Manjak Family. Plusieurs jeunes hommes, portant des tee-shirts et brandissant des drapeaux au logo de la BMF, le suivent. Le nom de ce groupe, inspiré d’une ethnie de Guinée-Bissau, désigne à la fois le label qui produit les morceaux de l’artiste et une organisation solidement implantée en Normandie et en Île-de-France, qui joue un rôle de protection personnelle autour de Koba LaD. Cependant, certains membres de cette organisation sont également soupçonnés de s’engager dans des activités criminelles, notamment le trafic de stupéfiants. Les enquêteurs doutent de la nature innocente de Koba LaD, suggérant qu’il pourrait servir de couverture pour blanchir les revenus générés par ces activités illicites.

Une intrigante augmentation

En mars dernier, plusieurs membres de la BMF ont été interpellés par l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) dans le cadre de l’enquête sur l’évasion et la fuite de Mohamed Amra. Les forces de l’ordre les soupçonnent d’avoir activement contribué à son évasion, survenue lors de son transfert entre le palais de justice de Rouen et la prison d’Évreux. Amra, également connu sous le nom de « La Mouche », partage un passé similaire avec beaucoup des membres de la BMF, ayant grandi dans la même cité à Évreux. Il a des liens étroits avec Jean-Charles P., une figure notoire du grand banditisme et présumé chef de la BMF, soupçonné d’être impliqué dans l’attaque d’un convoi pénitentiaire.

Les membres de la BMF auraient soutenu Amra, empruntant des voies amicales ou d’intérêt économique. Hervé M., l’un des fondateurs de cette organisation, serait suspecté d’avoir payé en espèces le loyer du logement à Compiègne utilisé par Amra. Il est intéressant de noter qu’il est également associé à l’une des sociétés fondées autour de Koba LaD depuis 2022.

Une rencontre à la Santé

Les enquêteurs ont noté une augmentation significative du salaire de cet associé – qui est aussi le cousin de Koba LaD – seulement quatre mois avant l’évasion de Mohamed Amra. Cela soulève des interrogations quant au degré d’implication ou de connaissance de Koba LaD dans cette affaire. Selon des sources proches, des membres de son entourage pourraient être les véritables instigateurs de l’incident, ce qui laisse penser que le rappeur était au moins conscient des événements. La police s’interroge sur la possibilité que Koba LaD ait, d’une manière ou d’une autre, indirectement financé la fuite de Mohamed Amra.

Koba LaD connaissait personnellement Mohamed Amra, ayant partagé une cellule avec lui à la maison d’arrêt de la Santé à Paris en novembre 2022. Amra y était soupçonné d’avoir orchestré un meurtre, tandis que Koba LaD était en détention pour avoir participé à une bagarre. Bien que ces deux hommes se soient rencontrés, leur contact semble s’être interrompu depuis leur libération, selon des affirmations d’un des avocats de Koba LaD.

Une mise en examen contestée

Koba LaD a été extrait de prison le 24 mars, où il a été placé en attente de jugement concernant un accident de voiture mortel survenu à Créteil en septembre 2024. À l’issue de sa garde à vue, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs, une infraction puni de cinq années d’emprisonnement, et est sous contrôle judiciaire, ce qui diverge des réquisitions du parquet.

Face aux accusations, le rappeur a fermement nié toute implication. Son entourage souligne que le fait d’avoir des amis d’enfance ou des voisins ne signifie pas être complice d’activités criminelles. Ils contestent également la logique derrière l’augmentation d’un salaire, arguant que chaque salarié gère ses propres finances, laissant entendre qu’imputer la responsabilité à l’employeur n’est pas fondé.

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