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Un meurtre élucidé après onze ans grâce à un article de presse
Le 14 février 2014, Diégo Bodin, un adolescent de 16 ans, est mort tragiquement chez lui à Six-Fours-les-Plages, victime de 32 coups de couteau. Ce meurtre, longtemps demeuré sans réponse, a été relancé onze ans plus tard grâce à la publication d’un article dans un quotidien local, incitant un témoin à se manifester et à fournir un élément crucial pour l’enquête.
Trois semaines après la diffusion de cet article sur l’affaire Diégo Bodin, un homme a été arrêté et a reconnu avoir participé aux faits. Eric Marmottans, le reporter à l’origine du reportage, a avoué que cet événement était inédit pour lui, mais il a également souligné le rôle déterminant de son article dans cette renaissance de l’enquête.
Un meurtre énigmatique
Le jour du crime, le corps de Diégo a été découvert par sa sœur aînée, allongé dans une mare de sang au sein de leur résidence familiale. L’autopsie a révélé des blessures d’une extrême brutalité : le jeune homme avait subi trente-deux coups de couteau, principalement au thorax et à l’abdomen. Sur les lieux du drame, aucune effraction n’a été constatée, et rien ne manquait dans la maison. Par ailleurs, l’arme du crime est restée introuvable, tout comme le portable de la victime, qui a été localisé plus tard dans un petit bassin dans le jardin.
Diégo, benjamin d’une fratrie de quatre enfants, vivait seul à la maison depuis quelques semaines, son père étant hospitalisé et sa mère décédée quelques années auparavant. Bien qu’il ait eu des démêlés occasionnels avec la justice, il était décrit comme un jeune homme équilibré et sociable. La communauté a été profondément touchée par sa mort, avec une marche blanche rassemblant de nombreux participants.
Témoignage clé dans la résolution de l’enquête
Les investigations menées par la police judiciaire n’ont pas permis de découvrir l’identité de l’auteur du meurtre pendant longtemps, malgré plusieurs relevés ADN. Le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz, a exprimé que le manque de témoignages sur les événements avait compliqué la recherche de pistes. Lors de la publication de l’article, un témoin, non identifié auparavant, a décidé de contacter les autorités, fournissant des informations qui se sont révélées incontournables.
Ce témoin a désigné un ami de Diégo, âgé de 20 ans au moment des faits, qui avait déjà été mentionné lors de l’enquête initiale puisque son ADN avait été retrouvé près du corps. Toutefois, aucun mobile n’avait été établi à l’époque, et sa présence sur les lieux pouvait s’expliquer par leur amitié.
Des aveux sous l’emprise de la drogue
Les enquêteurs ont travaillé intensément pour corroborer le témoignage du nouvel informateur. Le suspect s’est révélé avoir un passé marqué par des problèmes de toxicomanie, bien que son casier judiciaire ne contienne pas de cas de violence. Des témoignages supplémentaires ont renforcé les soupçons à son endroit.
Après avoir été placé en garde à vue, le jeune homme a rapidement avoué avoir commis le meurtre dans un état de « délire » provoqué par la consommation de stupéfiants. À ce jour, l’enquête se poursuit pour éclaircir les circonstances exactes de ce crime tragique.