Mithridates, le Roi Poison : Histoire d’une vie tragique

par Zoé
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Mithridates, le Roi Poison : Histoire d'une vie tragique
Turquie, Rome

Histoire

Statue en pierre de Mithridate VI

Mithridate VI demeure l’un de ces rois fascinants de l’Antiquité que peu connaissent aujourd’hui, à l’exception des passionnés d’histoire ancienne. S’il ne bénéficie pas de la même renommée que des figures comme Cléopâtre ou Spartacus, ce souverain a néanmoins captivé l’imagination des écrivains romains.

Sa vie, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, fut enveloppée de légendes, de prophéties et de contes populaires. Contrairement à des personnages mythiques tels que le roi Arthur, ces récits contiennent une part importante de vérité, même si parfois amplifiée.

Réputé dans tout le monde antique comme un dirigeant puissant, Mithridate s’opposa farouchement à l’expansion de l’Empire romain. On le surnommait parfois « Mithridate le Grand », mais c’est sous le nom de « Roi Poison » qu’il est resté le plus célèbre. Une expérience traumatisante durant son enfance le conduisit à une obsession pour les toxines, venins et poisons divers, une passion qui le poussa à devenir l’un des plus grands experts en toxicologie de son époque.

Bien que jalonnée de succès remarquables, sa vie fut aussi marquée par la douleur. Mithridate perdit fréquemment des proches, connut la trahison parmi ses alliés les plus proches, et vit finalement tout ce qu’il avait bâti lui être arraché. Ces épisodes tragiques ajoutent une profondeur poignante à la complexité de ce roi antique exceptionnel.

Les origines légendaires de Mithridate VI

Mosaïque d'Alexandre le Grand

En 135 avant J.-C., un événement céleste spectaculaire captura l’attention des habitants du monde antique : une comète presque aussi brillante que le soleil traversa le ciel, suscitant étonnement et fascination. Cette même année vit naître dans la cité royale du royaume du Pont, au bord de la mer Noire (dans l’actuelle Turquie), un prince qui allait devenir célèbre sous le sobriquet de « Roi Poison ». Son nom officiel était Mithridate VI Eupator Dionysos.

Avant d’être à jamais associé au poison, Mithridate fut lié à de nombreuses prophéties dans le Proche-Orient antique. Ces récits parlaient d’un roi sauveur destiné à renverser un empire malfaisant. L’apparition d’une étoile brillante fut perçue comme le signe annonciateur de son avènement, renforçant la croyance qu’il incarnait ce dirigeant prophétique. Difficile de remettre en question cet engouement lorsque l’on imagine la splendeur de la comète, un spectacle rare et impressionnant.

Selon l’historienne Adrienne Mayor dans son ouvrage The Poison King: The Life and Legend of Mithradates, la renommée de la comète ne se limita pas aux historiens romains : les annales des anciens Han chinois, situés à l’autre bout du monde, en conservèrent également la trace, témoignant de l’impact cosmique de cet événement.

Mithridate revendiquait des origines prestigieuses, affirmant descendre des rois perses du côté paternel et d’Alexandre le Grand du côté maternel. Cette double ascendance le reliait ainsi aux deux dynasties les plus puissantes de son époque. Qu’elles soient fondées ou non, ces affirmations, alliées au charisme exceptionnel et au talent de propagandiste du souverain, renforcèrent la conviction populaire autour des prophéties et du caractère hors du commun de son lignage.

Un meurtre empoisonné dans la famille royale de Pont

En 120 av. J.-C., le roi du Pont organisa l’un de ses somptueux banquets réputés, réunissant la cour et des invités de prestige. La table avait été dressée avec soin : agneau tendre, venaison savoureuse et thon frais accompagnaient salades d’olives, cerises, pêches, abricots, figues, fruits à coque et pain. Tandis que des musiciens charmeurs jouaient harpes et tambours, et que des charmeurs de serpents d’Inde fascinaient l’assemblée, la fête prit une tournure tragique. Soudain, le roi saisit sa gorge, suffoquant, puis s’effondra, foudroyé.

Bien que le poison n’ait jamais été formellement confirmé, les historiens évoquent avec insistance l’hypothèse que la mère de Mithridates aurait orchestré cet assassinat, selon Philip Matyszak dans son ouvrage Mithridates the Great: Rome’s Indomitable Enemy. En tant qu’aîné, Mithridates monta alors sur le trône. Le récit de l’historien romain Justin rapporte qu’une comète brillante fendit le ciel l’année même de son couronnement, en 119 av. J.-C. Un phénomène céleste également observé par les Han chinois, soulignant la résonance cosmique de cet évènement selon Adrienne Mayor.

Cette période fut pourtant sombre pour le jeune souverain. Ébranlé par la mort de son père, il devait se méfier de sa propre mère ou d’autres conspirateurs potentiels qui pouvaient masquer leurs intentions. Trop jeune pour régner seul, sa mère assura la régence, comme le précise l’encyclopédie Britannica. D’abord résigné, Mithridates ne tarda pas à fuir le palais royal et à se réfugier dans la nature sauvage, accompagné seulement de quelques fidèles.

Statue en pierre du père de Mithridates

Montagnes Pontiques enveloppées de légère brume

Mithridate VI, conscient des dangers qui le menaçaient au sein même de sa cour, suspectait sa mère ou d’autres ennemis de la famille royale de vouloir l’éliminer par empoisonnement, à l’image du sort tragique réservé à son père.

Pour se prémunir contre ces menaces, il quitta la capitale et parcourut les territoires les plus reculés de son royaume en compagnie de ses proches. Au cours de ce périple, il s’initia à la prise régulière de petites doses mortelles de poisons qu’il découvrait, dans le but de renforcer progressivement son immunité.

Mithridate s’expérimenta ainsi avec plusieurs plantes toxiques, comme la belladone, l’hellébore, la cigüe ou encore l’aconit, mais aussi avec des venins provenant de serpents, scorpions, araignées, limaces et même certains oiseaux. Il ne se limita pas aux poisons biologiques et testa également des minéraux dangereux tels que l’arsenic, le mercure et le soufre. Ces pratiques méthodiques forgèrent peu à peu la légende du « Roi Poison ».

Cette période d’exil fut également marquée par une intensification du soutien populaire en sa faveur. Pour beaucoup, Mithridate était la victime d’une cour corrompue et criminelle, injustement écarté du trône. Fort de ce soutien, vers 116 avant notre ère, il regagna la capitale, destitua sa mère et ordonna son emprisonnement. Il entreprit ensuite un épuration de tous ceux suspects d’avoir participé à l’assassinat de son père.

Les recherches incessantes de Mithridates sur les poisons et antidotes

Alignement de bouteilles de poisons, toxines et venins

Une fois monté sur le trône, Mithridates fit établir des laboratoires dans la capitale ainsi qu’à travers son royaume. Tout matériau lié aux poisons que ses agents pouvaient découvrir était alors envoyé dans ces ateliers royaux pour y être étudié avec rigueur.

Par ailleurs, le Roi Poison fit aménager des jardins secrets où il cultivait toutes les plantes toxiques dont il avait besoin. Cette démarche s’inscrivait dans la continuité des premières expériences menées en pleine nature dans son royaume.

Au fil de sa vie, Mithridates développa cette collection personnelle de poisons, qui devint la plus vaste connue à son époque. Elle englobait des échantillons rares et exotiques tels que du venin de serpent cristallisé venu d’Inde, des champignons de Scythie, des scorpions égyptiens, des méduses ou encore des aiguillons de raies de Libye, recueillis aux quatre coins du monde connu.

Selon Adrienne Mayor, spécialiste reconnue du sujet, Mithridates s’appuya sur les travaux de chercheurs antérieurs comme Attale III ou Nicandre de Colophon, tout en enrichissant ce savoir par ses propres expérimentations. Il testa ainsi divers poisons sur des prisonniers, ses proches collaborateurs, mais également sur lui-même, afin de constituer un vaste compendium de toxines et d’antidotes, documentant précisément leurs effets et propriétés.

Potiches gravées avec le nom de l'antidote Mithridatium

Selon Pline l’Ancien et plusieurs auteurs antiques, les longues études de Mithridates ont porté leurs fruits : il aurait créé un antidote universel capable de neutraliser tous les poisons, connu sous le nom de Mithridatium. Ce remède aurait contenu plus de 50 ingrédients différents, finement broyés, mélangés à du miel, puis compressés en comprimés à mâcher.

Des siècles après la mort du souverain, le médecin romain Celse rapporte que la préparation pesait environ trois livres et que les comprimés étaient régulièrement cassés en morceaux pour un usage quotidien. Mithridates suivait lui-même un rituel consistant à ingérer ces antidotes, tout en s’administrant de petites doses de poison afin de renforcer sa résistance immunitaire.

Ce n’est cependant pas seul que Mithridates élabora ce remède. Il bénéficia du savoir de son médecin personnel, Krateaus, ainsi que de chamans scythes et d’autres guérisseurs. Ces collaborations multiples permirent de réaliser de nombreux essais complémentaires et d’enrichir considérablement les connaissances relatives aux poisons et à leurs antidotes.

Représentation médiévale de Hypsicratéa

Mithridate VI ne se limitait pas à être un expert en poisons et un général habile, courageux à se battre en première ligne. C’était également un cavaliéren exceptionnel, célèbre pour avoir remporté plusieurs courses de chars en Grèce et en Asie Mineure. Selon Adrienne Mayor, il aurait commencé l’entraînement aux courses de chars dès l’âge de 8 ou 9 ans. À l’âge adulte, Mithridate était si puissant et maîtrisait si bien l’art du char qu’il pouvait en conduire un tiré par dix chevaux, une prouesse extraordinaire pour son époque. Les chroniques anciennes le décrivent également comme un boxeur, lutteur et nageur hors pair, surtout durant sa jeunesse.

Le poison ne se limitait pas au domaine professionnel ou à la survie pour ce Roi Poison. Mithridate utilisait aussi son savoir incroyable et sa résistance aux toxines lors de spectacles impressionnants. À l’image du passage de la comète annoncée à sa naissance et des prophéties qui en découlaient, il démontrait à ses invités sa capacité à boire du vin empoisonné ou à consommer de la viande imprégnée de substances toxiques. Ces démonstrations contribuaient à entretenir le mythe de son invincibilité.

Sa vie personnelle n’était pas en reste : Mithridate aurait eu vingt enfants issus de plusieurs épouses et concubines. Sa dernière reine, Hypsicratéa, incarne une guerrière amazone mythique. Non seulement elle manie aussi bien la hache, l’épée, la lance que l’arc, mais elle a toujours accompagné son mari, y compris lors des combats et durant son exil, ne quittant jamais son côté malgré les dangers.

Royaume du Pont

Entre 113 et 95 av. J.-C., Mithridates VI étendit considérablement le Royaume du Pont autour de la mer Noire. Sa stratégie militaire fut ambitieuse et efficace : il conquit la région de Colchide, repoussa les Sarmates à l’ouest ainsi que les Scythes au nord, et intégra de nombreuses cités grecques du littoral. En échange de leur protection contre les nomades hostiles aux frontières, ces villes acceptèrent son autorité.

Au sud, Mithridates renforça son influence en scellant une alliance solide avec le roi arménien Tigrane le Grand, lien confirmé par le mariage avec la fille de ce dernier. Cependant, cette expansion attira l’attention grandissante de Rome. Lorsque Mithridates s’empara de la Cappadoce en 97 av. J.-C., une région jusqu’alors fidèle à Rome, les romains commencèrent à percevoir sa montée en puissance comme une menace directe.

La situation dégénéra encore lorsque Mithridates plaça un souverain fantoche sur le trône voisin de la Bithynie. Rome, ayant déjà contrôlé une grande partie de l’Asie Mineure, réagit en restaurant des dirigeants loyaux en Cappadoce et en Bithynie, se préparant ainsi à affronter ce roi ambitieux qui bouleversait l’équilibre régional.

Mithridates massacra des milliers de Romains et d’Italiens en Asie Mineure

Peinture d'or en fusion versé dans la gorge d'un Romain

En 89 av. J.-C., Mithridates VI déclara la guerre aux Romains après que le nouveau roi Nicomède IV de Bithynie eut attaqué le Pont sur ordre romain, selon les archives de la World History Encyclopedia. Après avoir repoussé les troupes de Nicomède, Mithridates lança une invasion de la Bithynie en représailles, écrasant à la fois les armées bithyniennes et romaines. Le consul romain en charge, Aquillius, fut capturé et subit une exécution effroyable : on lui fit avaler de l’or en fusion.

Ce geste barbare traduisait l’extrême animosité des populations d’Asie Mineure à l’encontre des Romains. En effet, l’Empire romain avait peu à peu étendu sa domination sur cette région, imposant une taxation oppressive qui plongea la population dans la misère. Face à cette colonisation brutale, le peuple d’Asie Mineure en vint à bout de patience, prêt à se révolter contre ses maîtres étrangers. Mithridates saisit cette colère latente et la canalisa en une révolte majeure.

En 88 av. J.-C., Mithridates organisa un massacre connu sous le nom des Vêpres asiatiques, événement d’une cruauté sans précédent dans la région. En une seule journée, entre 80 000 et 150 000 Romains et Italiens furent tués dans les villes, bourgs et villages d’Asie Mineure. Pour encourager la rébellion, il promit la liberté aux esclaves qui assassinaient leurs maîtres romains et annula les dettes des débiteurs qui tuaient leurs créanciers romains. Cet épisode sanglant laissa une marque indélébile dans l’histoire, et Rome n’oublia jamais la responsabilité de Mithridates dans ce carnage.

La Première Guerre Mithridatique

Visage en pierre de Lucius Cornelius Sulla

La Première Guerre Mithridatique débuta sous les meilleurs auspices pour Mithridates VI, surnommé le Roi Poison. Non seulement il avait vaincu Nicomède et Aquillius, mais sa résistance farouche face aux Romains inspira d’autres peuples à lutter pour leur liberté face à l’oppression.

Ainsi, lorsque les Grecs sollicitèrent son aide pour se libérer de la domination romaine, Mithridates accepta avec enthousiasme et dépêcha une armée pour chasser les Romains de la Grèce.

Les Romains, occupés à un conflit avec leurs alliés italiens, n’intervinrent qu’une fois cette guerre réglée. C’est alors que le redoutable Lucius Cornelius Sulla prit la tête de l’armée romaine pour s’opposer à Mithridates. En 87 av. J.-C., Sulla débarqua en Grèce à la tête de cinq légions et pilla le sanctuaire sacré de Delphes, utilisant le trésor ainsi acquis pour recruter davantage de soldats.

Avec une armée plus nombreuse, les Romains s’emparèrent d’Athènes avant de vaincre le général de Mithridates en Thessalie. Parallèlement, Mithridates dut faire face à des troubles civils au sein de son propre royaume, le contraignant à négocier la paix.

En 85 av. J.-C., le traité dit de la Paix de Dardanos fut signé avec Sulla, mettant ainsi fin à ce premier conflit majeur.

La résistance persistante de Mithridates face à Rome

Pièce représentant Mithridates, face

En 83 av. J.-C., lorsque Murena, le gouverneur romain d’Asie, envahit le Pont, les hostilités reprirent dans ce qui allait devenir la deuxième guerre mithridatique. Contrairement à Lucius Cornelius Sulla, Murena manquait d’expérience, ce qui permit à Mithridates, après avoir rassemblé ses troupes, de les écraser totalement et de mettre rapidement un terme à ce conflit éphémère.

La paix fut temporairement rétablie entre Rome et le royaume du Pont, mais Mithridates ne se faisait guère d’illusions quant à sa durée. Pour de nombreux habitants d’Asie Mineure, il demeurait avant tout un héros capable de les libérer de l’emprise oppressive de l’Empire romain. En effet, les taxes écrasantes s’étaient aggravées au point que certains étaient contraints de recourir à la prostitution ou même de vendre leurs propres enfants en esclavage pour rembourser leurs dettes.

Les Romains faisaient preuve d’une cruauté extrême, allant jusqu’à torturer leurs victimes pour découvrir tous leurs biens afin de les confisquer et de vendre les individus en esclavage afin de récupérer les sommes dues.

Pour préparer la lutte décisive contre Rome, Mithridates forma une coalition stratégique comprenant les pirates ciliciens, les pharaons ptolémaïques d’Égypte, les tribus thraces ainsi que le chef rebelle Spartacus. Fort de ces alliances, il se tint prêt à affronter une nouvelle fois les légions romaines dès 74 av. J.-C.

Les meilleurs généraux romains écrasèrent finalement le Roi Poison

Visage en pierre de Pompée le Grand

À la mort du roi Nicomède IV de Bithynie en 74 av. J.-C., celui-ci légua son royaume aux Romains. Toutefois, Mithridates VI ne pouvait admettre cette décision. Il installa donc un souverain de son choix pour régner sur ce territoire voisin. Cette décision provoqua l’ire de Rome, qui envoya le général Cotta pour reprendre le contrôle, mais Mithridates le neutralisa aisément.

Rome renforça ensuite son offensive en confiant la mission à un commandant d’envergure, Lucius Licinius Lucullus, comparable à Lucius Cornelius Sulla. Lucullus força Mithridates à fuir vers le royaume d’Arménie, mais il poursuivit ce dernier jusqu’à la capitale arménienne, qu’il prit également. Néanmoins, Mithridates échappa à la capture et sa destinée ne s’arrêta pas là, puisque Lucullus fut rapidement rappelé à Rome par le Sénat.

C’est alors que Pompeius Magnus, dit Pompée le Grand, prit la relève. Stratège hors pair, il élimina l’un des principaux alliés de Mithridates : les pirates ciliciens, un fléau qui déstabilisa la région. Après avoir assaini la mer, Pompée lança une nouvelle invasion du Pont, progressant avec détermination vers le roi déchu. Incapable de résister à cette puissante avancée, Mithridates fut contraint d’abandonner définitivement sa ville royale.

Dessin humoristique du XIXe siècle illustrant la fin de Mithridate

Avant sa mort, Mithridate fut trahi par ses propres fils, un épisode tragique qui scella le destin de ce souverain. Cherchant refuge, il se rendit d’abord auprès de son fils Machares, qui gouvernait les territoires au nord, le long de la mer Noire. À sa grande stupeur, Mithridate découvrit que Machares avait déjà conclu un accord avec Rome. Cette trahison suscita une telle colère chez le roi qu’il fit exécuter Machares.

Apprenant la mort de son frère, l’autre fils de Mithridate, Pharnaces, se retourna lui aussi contre son père. Poursuivi à la fois par son fils rebelle et par le général romain Pompée, Mithridate dut fuir vers une citadelle, accompagné de ses deux jeunes filles.

Conscient que la capture par les Romains signifierait une humiliation publique, en un triomphe où il serait exhibé dans les rues de Rome, Mithridate refusa un tel affront. Préparé à une telle éventualité, il portait dans le fourreau de son épée un poison d’une puissance mortelle.

Toutefois, ses filles ne voulurent pas le laisser mourir seul et supplièrent pour recevoir elles aussi la dose fatale. Mithridate consentit à contrecœur ; le poison agit rapidement sur elles. Pourtant, lorsqu’il prit le reste du poison, celui-ci ne fut pas suffisant pour lui ôter la vie, tant son corps s’était immunisé à ces substances. Face à cet échec, le roi ordonna alors à son serviteur de mettre fin à ses jours d’un coup de lame.

La nouvelle de la mort de Mithridate parvint à Pompée en 62 avant J.-C. En signe de respect pour cet adversaire redoutable, le général romain ordonna que le roi soit honoré d’obsèques royales et qu’il repose aux côtés de ses ancêtres dans leurs tombes.

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