Mots Fantômes Mystérieux et Leur Origine dans le Dictionnaire

par Olivier
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Mots Fantômes Mystérieux et Leur Origine dans le Dictionnaire

Origine Mystérieuse des Mots Fantômes dans le Dictionnaire

Les mots fantômes, évocateurs de mystère et d’étrangeté, peuplent parfois les pages des dictionnaires, défiant toute logique linguistique. Leur origine obscure et fascinante remonte à des erreurs, des fautes de transcription ou des inventions accidentelles, semant le trouble dans le monde des mots. Revenons sur ces termes énigmatiques et leur étrange cheminement jusqu’à figurer dans nos ouvrages de référence.

Les dictionnaires, gardiens du langage, sont habituellement gages d’exactitude et de rigueur. Pourtant, certains mots, telles des entités spectrales, s’insinuent en leur sein sans avoir jamais existé, créant un défi pour les lexicographes et suscitant la curiosité des amateurs de linguistique. Ces mots, désignés comme des « mots fantômes », sont le fruit de circonstances particulières qui ont révélé des failles dans le processus d’établissement des définitions. Comment ces termes énigmatiques prennent-ils vie dans nos dictionnaires ? C’est ce mystère que nous allons explorer.

Des Erreurs à l’Origine des Mots Fantômes

Les « mots fantômes » ne sont pas issus de langues étrangères revenant hanter l’anglais, comme le suggérait à tort l’imagerie populaire. Leur genèse repose en réalité sur des erreurs innocentes mais déterminantes. Lors de la compilation de listes de mots, il arrive que des copistes commettent des fautes de lecture, de prononciation ou de transcription, aboutissant à la création involontaire de termes sans ancrage réel dans la langue.

Un linguiste éminent, Walter William Skeat, inventa en 1886 le terme « mot fantôme » pour désigner ces créations involontaires. À titre d’exemple, il évoqua le mot « abacot », défini autrefois comme un « cap de dignitaire » utilisé par les monarques anglais, en réalité appelé « bycocket ». Cette erreur, découverte lors de la préparation du Nouveau Dictionnaire Anglais, illustre la manière dont ces termes fictifs s’immiscent par mégarde dans nos référentiels lexicaux.

Les Cas Célèbres de Mots Fantômes

Malgré leur caractère inexistant, certains mots fantômes ont connu une certaine notoriété, défiant les efforts des éditeurs de dictionnaires pour les éradiquer. L’un de ces exemples marquants est « kime », mentionné par Skeat dans son discours à la Société Philologique de Londres. Apparu dans un article de 1808 de Sydney Smith sur l’Hindouisme, ce mot fut ultérieurement corrigé en « knife », illustrant ainsi une erreur d’imprimerie à l’origine de son émergence.

Un autre exemple captivant est celui du mot « dord », inséré entre « Dorcopsis » et « doré » dans certaines éditions de dictionnaires entre 1934 et 1947. Présenté comme un synonyme de densité utilisé en physique et chimie, ce terme fut finalement démasqué comme une invention sans fondement, issue d’une confusion dans un article de 1931 sur l’abréviation de la densité en « D or d ». Ces anecdotes révèlent l’étrange destin de ces mots évanescents perdus dans les dédales de la lexicographie.

L’Utilisation des Mots Fantômes à des Fins Particulières

Alors que les éditeurs de dictionnaires pourraient être perçus comme les adversaires naturels des mots fantômes, certains ont trouvé une utilité astucieuse pour ces termes insolites. En effet, ces créations fictives ont été mises à profit pour un dessein inattendu, visant à protéger les droits d’auteur des ouvrages.

Les lexicographes n’hésitent parfois pas à glisser délibérément de faux mots, appelés « nihilartikels », dans leurs éditions, empruntant cette pratique aux cartographes et aux guides de dégustation de vin. Ce subterfuge ingénieux consiste à introduire des mots fictifs pour piéger toute tentative de plagiat. Ainsi, ces mots factices, bien que n’existant pas réellement, deviennent les sentinelles silencieuses de l’intégrité intellectuelle des publications, prévenant toute copie frauduleuse.

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