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Jeudi 10 avril, une baleine de quinze tonnes et dix-huit mètres de long a été découverte échouée face au nouveau port de Calais. L’emplacement exigu où elle s’est immobilisée a compliqué l’intervention des autorités, qui ont finalement réussi à extraire l’animal, selon les informations rapportées par La Voix du Nord.
Une première tentative de remorquage était prévue le lendemain, vendredi 11 avril, mais l’état de décomposition avancé du cétacé et sa position délicate ont rendu l’opération difficile pour les sauveteurs en mer de la Société nationale de sauveteurs en mer (SNSM). Selon un expert cité, la baleine présentait des hématomes sur l’aile, suggérant qu’elle avait pu être heurtée par des bateaux avant son échouage.
Remorquage complexe et précautionneux
C’est finalement lundi que neuf sauveteurs ont entrepris le remorquage, non pas par la tête comme initialement prévu, mais par la queue afin d’éviter tout risque d’arrachage. Philippe Darques, président de la SNSM, expliquait vers 11 heures : « Ce matin, nous avons accroché une aussière, une grosse corde, à la queue de la baleine. Il fallait ensuite attendre la marée haute pour la déplacer. C’est une manœuvre compliquée car il faut éviter que la remorque casse et gêne le déplacement des ferries. »
La baleine a été tractée sur plusieurs centaines de mètres à une vitesse réduite, environ trois kilomètres par heure, afin d’éviter que le corps ne se déchire davantage. L’état avancé de décomposition empêche toute autopsie et, de ce fait, la détermination précise des causes du décès.
Impact du réchauffement climatique sur la migration des baleines
Jacky Karpouzopoulos, président du groupe mammifère marin pour la Commission Mammifères Marins de France (CMNF), souligne : « Nous ne pourrons rien tirer de concret, la cause de la mort sera impossible à déterminer. Nous allons prélever du lard et du muscle pour analyses, mais ce sera tout. »
Selon ce spécialiste, le réchauffement climatique est responsable de la présence inhabituelle de la baleine si près des côtes : « Le réchauffement modifie la chaîne trophique, réduisant les zones d’alimentation disponibles. Les baleines s’amaigrissent, et il est certain que cette baleine n’avait pas de nourriture dans l’estomac. Elles changent leur parcours migratoire pour chercher de la nourriture, ce qui illustre clairement les effets du changement climatique. »