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L’essentiel
La Soufrière, volcan emblématique de la Guadeloupe, fait l’objet d’une attention accrue alors qu’elle est au cœur de l’intrigue du film Magma de Cyprien Vial, récemment sorti en salle. En dépit de son activité actuelle, aucun indice ne laisse présager une éruption magmatique imminente. Même si une prévision précise de tels événements reste complexe, le volcan est soumis à une surveillance rigoureuse, où de nombreux paramètres sont analysés pour détecter tout changement pouvant précéder une éruption.
Un volcan sous haute surveillance
Les années récentes ont été marquées par une revalorisation de l’activité thermique de la Soufrière. Séverine Moune, géochimiste et volcanologue à l’Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand, souligne qu’il n’existe pour l’heure aucun signe précurseur d’une éruption magmatique. Le niveau d’alerte pour le volcan reste jaune, le deuxième sur l’échelle de vigilance, depuis 1992, époque à laquelle des signes de réactivation ont été constatés, tels que l’activité sismique et les émissions de gaz.
Depuis 2018, une variation notable de la température du volcan a été observée : des températures de fumerolles atteignant environ 200 degrés, contre 90 auparavant. Cependant, cela n’engendre pas d’inquiétudes, car aucune anomalie autre n’a été détectée pour indiquer une remontée de magma.
En tant que l’un des volcans les plus surveillés, la Soufrière dispose d’un réseau de stations permanent permettant de collecter des données en temps réel, complétées par des analyses mensuelles. Les scientifiques suivent divers aspects, incluindo le nombre et la magnitude des séismes, ainsi que la déformation du sol et la composition des gaz.
Des signes avant-coureurs
Malgré les inquiétudes potentielles, les habitants de la Guadeloupe peuvent être rassurés. En cas d’éruption magmatique, des signes prémonitoires se manifesteraient plusieurs jours, voire plusieurs mois à l’avance. D’après les recherches antérieures, une réinjection de magma pourrait être identifiée grâce à des signaux sismiques profonds, à des déformations significatives et à une variation de la composition des gaz. Un délai de douze jours à six mois pourrait alors précéder une éruption.
Les éruptions phréatiques, en revanche, se produisent de manière plus brusque, souvent sans avertissement, en raison de la vaporisation rapide des eaux souterraines. Bien que celles-ci soient généralement moins intenses que les éruptions magmatiques, elles peuvent causer des aléas divers, tels que chutes de blocs, explosions, ou encore coulées de boue, présentant des risques réels pour la population. La dernière éruption phréatique de la Soufrière remonte à 1976, tandis que sa dernière éruption magmatique date de 1530.
Décision et gestion des alertes
Lorsqu’une augmentation notable de la sismicité, accompagnée d’une élévation de chaleur et de déformation du terrain, est détectée, l’Observatoire volcanologique de Guadeloupe se réunit pour déterminer les prochaines étapes. Ces réunions impliquent également des collaborations avec d’autres entités scientifiques. Cependant, le rôle des scientifiques se limite à fournir des avis et des analyses aux autorités, sans avoir la responsabilité de prendre des décisions liées à la sécurité et à l’éventuelle évacuation de la population.