La Réaction Musicale à la Mort de Jean-Marie Le Pen

par Olivier
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La Réaction Musicale à la Mort de Jean-Marie Le Pen
France
Clio Weickert et Fabien Randanne

L’essentiel

Jean-Marie Le Pen, ex-dirigeant du Front national, est décédé ce mardi à l’âge de 96 ans. Ces quarante dernières années, plusieurs artistes ont exprimé leur opposition à Jean-Marie Le Pen et à son parti d’extrême droite à travers leurs chansons. De l’emblématique Porcherie des Bérurier Noir à Vol noir de Benjamin Biolay, en passant par Plus jamais ça de NTM, plongeons dans les morceaux les plus marquants qui ont rythmé cette lutte musicale.

Une voix musicalement engagée

La musique a souvent servi de moyen de résistance contre Jean-Marie Le Pen. En 1985, un an après l’ascension du Front national lors des élections européennes, le groupe de punk rock français Bérurier Noir a sorti Porcherie. Les paroles, “Le monde est une vraie porcherie/Les hommes se comportent comme des porcs”, résonnaient comme un hymne pour la jeunesse et marquaient le début d’une réaction collective. Le slogan “la jeunesse emmerde le Front national” est né de l’enthousiasme du public lors des concerts, démontrant l’impact de leur message.

Des artistes comme Diam’s, en 2004, ont également pris la plume pour dénoncer les idées de Le Pen avec le titre Marine, où elle évoque les conséquences néfastes de son idéologie sur la jeunesse.

Des artisans du rap à l’avant-garde

Dans le domaine du rap, des figures emblématiques comme NTM ont été pionnières dans la lutte contre la montée de l’extrême droite. Des titres tels que Blanc et noir (1991) et Plus jamais ça (1995) adressent directement Jean-Marie Le Pen, affirmant : « National est ce front, international est l’affront. » Cette période fut marquée par des réactions puissantes au sein de la société, culminant lors des élections présidentielles de 2002.

Parallèlement, la scène musicale française se mobilisait avec des collectifs comme La lutte est en marche regroupant des rappeurs pour dénoncer la montée du Front national.

Variétés et textes engagés

D’autres artistes issus de la variété française ont également exprimé leur désaccord avec Le Pen. Par exemple, en 1988, le chanteur Renaud dans Chanson dégueulasse illustre les travers du personnage politique. En 1995, Mylène Farmer, bien qu’habituellement réservée, a exprimé son indignation lorsqu’un sosie de Le Pen a utilisé son image en meeting, déclarant : “Ce procédé est révoltant.”

La chanteuse Zazie, dans son titre Tout le monde, appelle à la diversité tout en taquinant le leader d’extrême droite. Pierre Perret, inquiet des évolutions politiques, a révélé son inquiétude dans La bête est revenue, évoquant une « hydre aux discours enjôleurs ». Sa musique dénonce, sans ambiguïté, la montée du populisme en France.

Appel à la résistance

Un des morceaux les plus marquants fut Fils de France de Damien Saez, où il exprime son désespoir lors de la qualification de Le Pen au second tour en 2002, en appelant à « la résistance » et en qualifiant cela de « honte à notre pays ». Ce moment historique a provoqué une vague de mobilisation citoyenne, illustrant la préoccupation sociale face à l’extrême droite.

Dans les années suivantes, alors que Jean-Marie Le Pen se retirait de la scène politique, sa fille Marine prenait la relève. Des artistes continuent à inscrire leur position dans la musique, comme l’a démontré 20.04.2005 de Philippe Katerine, illustrant son désir d’échapper à l’emprise des idées d’extrême droite.

Enfin, Benjamin Biolay, dans Le vol noir, déplore la dégringolade des valeurs républicaines face à des discours extrémistes, marquant l’une des dernières tentatives d’élever la voix contre le Front national dans la sphère musicale.

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