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Les répercussions d’un boycott des JO
En décembre 2021, des discussions autour d’un boycott diplomatique des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin en 2022 ont émergé, notamment de la part de l’administration américaine. Ce type de boycott, où les athlètes peuvent participer sans la présence d’officiels, est une option considérée par plusieurs pays. D’autres scénarios possibles incluent un boycott total, où aucun athlète ne serait autorisé à concourir.
Les menaces de boycott découlent principalement des accusations portant sur des abus des droits de l’homme en Chine, en particulier dans la région du Xinjiang, où le gouvernement aurait persécuté la minorité musulmane ouïghoure. Des préoccupations similaires ont été soulevées concernant la répression des libertés à Hong Kong et la situation au Tibet. L’issue de ce boycott, son éventuelle adoption par d’autres pays et ses répercussions sur les Jeux de 2022 ainsi que sur les relations diplomatiques futures entre la Chine et les nations boycottrant restent en suspens.
Différents types de boycott
Le boycott des Jeux Olympiques peut prendre différentes formes. Cela peut varier du simple geste symbolique d’un ou deux athlètes à un retrait complet d’un pays, sans oublier l’influence potentielle des sponsors dans cette dynamique.
Malgré des restrictions de l’International Olympic Committee (IOC) interdisant les déclarations politiques durant les compétitions, il est intéressant de noter que le Comité olympique et paralympique américain a déclaré qu’il ne sanctionnerait pas les athlètes américains qui choisissent de faire entendre leur voix à Pékin. Le boycott diplomatique permettrait ainsi aux athlètes de concourir tout en laissant les officiels et dignitaires chez eux. Évidemment, il existe également l’option radicale d’un boycott total.
D’autres acteurs, comme les sponsors, pourraient également influencer la situation en choisissant de retirer leur soutien financier. Cependant, à ce moment-là, peu de sponsors majeurs des Jeux de 2022 ont exprimé leur intention de se désengager.
L’efficacité des boycotts
Le boycotting des Jeux Olympiques n’est pas un phénomène nouveau ; il remonte à 1976, lorsque plusieurs pays africains ont boycotté les JO de Montréal. Un boycott plus significatif a eu lieu en 1980, lorsque les États-Unis et plusieurs nations ont refusé de participer aux JO de Moscou en réponse à l’invasion soviétique de l’Afghanistan, ce qui a conduit à une riposte soviétique lors des JO de Los Angeles quatre ans plus tard. Même très récemment, en 1988, la Corée du Nord a boycotté les JO de Séoul.
Mesurer l’efficacité d’un boycott est complexe ; par exemple, le boycott du système de bus à Montgomery, en Alabama, dans les années 1955-1956, a été jugé réussi, car il a atteint ses objectifs. Toutefois, pour les boycotts olympiques, ce n’est pas si simple. Les JO boycotés au cours des cinquante dernières années se sont poursuivis sans réelles conséquences sur leur déroulement, et des villes comme Montréal, Séoul ou Los Angeles n’ont pas subi de changements significatifs à cause de ces décisions. Dans le cas du boycott de 1980 par les États-Unis, il n’en est résulté qu’une diminution de la reconnaissance internationale pour l’Union soviétique.
Enfin, un boycott de la Chine pourrait se retourner contre ses initiateurs, le pays ayant d’ores et déjà promis une « réponse énergique » à toute forme de protestation.