Savoir
Le pasteur de la mégachurch Joel Osteen prêche une version du christianisme souvent désignée comme « l’évangile de la prospérité ». En simplifiant, il encourage à ignorer les avertissements bibliques concernant le danger de mêler richesses et salut, en invitant à demander la faveur divine afin d’accéder à une vie aisée. Depuis qu’il a pris la direction de l’église de Houston en 1999, son influence et sa fortune n’ont cessé de croître, séduisant un public toujours plus nombreux, tant en présentiel que sur internet.
Les critiques, principalement issues de certains milieux chrétiens, dénoncent ce qu’ils considèrent comme une interprétation erronée des écritures. Voici quelques points soulevés :
- Une interprétation diluée du christianisme, loin des enseignements traditionnels qui invitent à la modestie.
- Une absence remarquée de références explicites à Jésus-Christ dans ses messages.
- Une approche qui, pour certains, se rapproche d’une philosophie dépourvue de fondements spirituels authentiques, voire assimilable à une forme d’athéisme.
Des intervenants comme le conférencier chrétien Matt Walsh n’hésitent pas à critiquer cette version qu’ils jugent être une « christianisme d’auto-assistance insipide ». Selon eux, il serait préférable de rejeter une interprétation dénaturée du message du Christ plutôt que d’en adopter une version personnelle, éloignée des véritables enseignements bibliques. Ces critiques rappellent également un passage du Livre de l’Apocalypse qui condamne l’indécision spirituelle.
Paradoxalement, par son succès, Osteen a su convaincre que la faveur divine se traduit par la prospérité sur terre. Ses revenus, issus principalement de la vente de livres et de conférences, ont constitué une fortune que l’on chiffrerait à plusieurs dizaines de millions de dollars. Pour certains observateurs, cette réussite financière, illustrée par l’acquisition de propriétés de grande valeur, atteste de cette interprétation controversée du message chrétien.
En définitive, cette approche audacieuse, qui allie foi et succès matériel, interroge et divise le monde chrétien. Elle pose la question fondamentale de la manière dont la spiritualité et la recherche de prospérité peuvent ou doivent coexister dans une ère où l’information circule largement et où chacun est invité à réfléchir sur le sens véritable de l’engagement religieux.