Le seul animal ayant disparu deux fois
Selon les scientifiques, la Terre traverse actuellement sa sixième grande extinction, une réalité à laquelle nous assistons depuis toujours : certaines espèces végétales et animales se sont éteintes pour des raisons naturelles, d’autres à cause de l’activité humaine. Cependant, un récit particulièrement captivant émerge de cette trame, celui d’une espèce qui a réussi à renaître des cendres, pour finalement redevenir éteinte, faisant ainsi de l’ibex des Pyrénées, aussi connu comme le « bucardo », un animal unique dans l’histoire ayant connu deux exterminations.
Originaire de la chaîne des Pyrénées, entre le Portugal et les régions basques du nord de l’Espagne, l’ibex des Pyrénées était principalement chassé pour ses cornes enroulées, ce qui a conduit à un déclin drastique de sa population. Les efforts de conservation menés durant les années 1980 n’ont pas porté leurs fruits, et à la fin des années 1990, on croyait qu’il ne restait qu’un seul représentant de cette espèce. En l’an 2000, cet ultime bucardo, nommé « Celia », trouva sa fin tragique, écrasé sous un arbre tombé, marquant ainsi la disparition de l’ibex des Pyrénées après environ 18 000 ans d’existence sur Terre.
Une tentative désespérée
Un an après la disparition de l’ibex des Pyrénées, des scientifiques se sont lancés dans une entreprise audacieuse visant à revivre cette espèce disparue. Ils avaient capturé le dernier ibex femelle, mais cette dernière trouva également la mort. Des échantillons cellulaires furent prélevés sur son corps et conservés dans des conditions de congélation profonde. Les chercheurs tentaient de tenter un clonage, conscient du succès obtenu auparavant avec des moutons. C’était une première historique connue sous le nom de « dé-extinction ».
En tout, 500 embryons de bucardo clonés furent implantés dans environ 150 chèvres, et les scientifiques attentivement patientaient. Au début, l’expérience semblait couronnée de succès : cinq brebis furent fécondées, et l’une d’elles donna naissance à un ibex des Pyrénées, annonçant une lueur d’espoir pour l’espèce. Malheureusement, cette joie fut de courte durée. À peine quelques secondes après sa naissance, l’animal succomba, incapable de respirer en raison d’une malformation pulmonaire. Ce résultat n’était pas totalement inattendu, comme l’indiquait un scientifique impliqué dans l’expérience, Jose Folch, qui avait souligné des anomalies physiques fréquemment observées chez des brebis clonées n’ayant pas survécu.