Ce que nous savons sur Polly, première victime de Jack l’Éventreur

par Stéphane
0 commentaire
A+A-
Reset
Ce que nous savons sur Polly, première victime de Jack l'Éventreur

Le Premier Crime de Jack l’Éventreur : Mary Ann Nichols, Alias Polly

Le Début d’une Tragédie

Le 31 août 1888 restera gravé dans l’histoire victorienne de l’Angleterre comme le jour où Mary Ann Nichols, plus connue sous le nom de Polly, s’est retrouvée malheureusement associée à l’un des criminels les plus notoires, Jack l’Éventreur. La soirée de ce vendredi fatidique marque le dernier aperçu de Mary Ann Nichols en vie, titubant dans les rues sombres de Whitechapel sous l’emprise de l’alcool. Un ami l’aperçoit déambulant vers 2h30 du matin d’une manière déséquilibrée, témoigne The Morning Post. C’est à ce moment que l’innocente Polly s’apprête à entrer malgré elle dans les annales sombres de l’histoire criminelle.

Une heure plus tard, Charles Cross, un livreur se rendant au travail, remarque ce qu’il pense être une bâche jetée dans une entrée de porte sur Buck’s Row. À sa surprise, il réalise qu’il s’agit en réalité d’une femme, relate History. Dans l’obscurité de la nuit, sans remarquer la gorge tranchée de la victime, Cross et un autre livreur décident de s’approcher pour enquêter. Pensant qu’elle est soit « morte ou ivre », ils quittent les lieux pour trouver un officier de police et signaler leur macabre découverte. Mary Ann Nichols était ainsi devenue la première, mais non la dernière, des victimes de Jack l’Éventreur.

La Vie et la Chute de Polly

Née le 26 août 1845 à Londres de parents modestes, Mary Ann Nichols, surnommée Polly, fut plongée dès son plus jeune âge dans le dur labeur qui caractérisait la vie des classes laborieuses de l’époque. C’est ainsi qu’elle aida sa mère, une blanchisseuse, dans les tâches épuisantes de lavage et de repassage du linge des autres, comme décrit dans « The Hidden Lives of Jack the Ripper’s Victims ». Polly, aux cheveux bruns, aux pommettes hautes et au tempérament enjoué, se marie à l’âge de 19 ans avec William Nichols, un machiniste typographe. Le couple s’installe d’abord chez les parents de William, puis avec le père de Polly qui tenait une forge. Cependant, des fissures dans le mariage et la vie du couple commencèrent à apparaître.

En 1876, Polly, William et leur progéniture emménagèrent dans les Peabody Buildings, des immeubles destinés aux travailleurs pauvres, offrant des commodités telles que des toilettes intérieures et des bains chauffés au gaz. Malheureusement, la stabilité fut éphémère. Polly sombra dans l’alcoolisme, et des allégations d’infidélité de la part de son mari surgirent. À plusieurs reprises, elle abandonna son mari et ses cinq enfants pour se réfugier dans un hospice, plongée dans le désespoir victorien de Londres.

Survie et Désespoir

Le quotidien dans un hospice victorien n’était pas clément. Les résidents devaient vivre en groupe séparé par genre, travailler de longues heures dès 5 h du matin à des tâches répétitives, comme le décrit « The Hidden Lives of Jack the Ripper’s Victims ». Malgré un retour auprès de son mari, la séparation entre les Nichol’s fut définitive en 1880. Polly survécut en tant que femme de ménage, vivant dans une série de pensions. De nombreuses sources évoquent la possibilité que Polly se soit tournée vers la prostitution, en se basant principalement sur les accusations de William Nichols visant à cesser de la soutenir financièrement.

Cependant, Hallie Rubenhold, l’auteure de « The Five », souligne qu’il existe peu de preuves attestant que Polly, ou toute autre victime de Jack l’Éventreur, était une travailleuse du sexe. Le jour de sa mort atroce, Polly ne disposait pas des moyens nécessaires pour louer une chambre. Il est probable qu’elle se soit retrouvée à dormir dans une porte au moment où Jack l’Éventreur a commis l’irréparable.

Épilogue

L’histoire tragique de Polly, première victime de Jack l’Éventreur, révèle les profondeurs de misère et de désespoir qui caractérisaient la vie des plus démunis à l’époque victorienne. Son existence tourmentée, entre mariage instable, lutte pour la survie et accusations infondées, s’achève de la manière la plus implacable, entre les mains impitoyables d’un tueur en série dont l’identité demeure un mystère.

La légende noire de Jack l’Éventreur et de ses victimes, dont Polly est le premier nom gravé dans le marbre macabre de l’histoire criminelle, continue de hanter les esprits, rappelant les sombres ruelles de Whitechapel et les destins brisés de ceux qui croisèrent la route du célèbre tueur en série.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire