L’incendie criminel de Boston en 1982 : entre vengeance et chaos

par Olivier
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L'incendie criminel de Boston en 1982 : entre vengeance et chaos
États-Unis

La vérité méconnue derrière la flamboyante vague d’incendies de Boston en 1982

Dans les années 1980, Boston, dans le Massachusetts, a subi une vague d’incendies criminels qui a causé plus de 200 feux en quelques années. Ce n’était pas la première fois que la ville était engloutie par les flammes : en 1977, près de 100 bâtiments avaient également été réduits en cendres. Cependant, alors que les incendies de 1977 avaient principalement pour objectif l’escroquerie à l’assurance, ceux des années 1980 étaient empreints de motivations bien plus personnelles et sombres.

Loin d’être dictée par la cupidité, la vague d’incendies de Boston était dirigée par un groupe de pompiers et de policiers. Motivés par des raisons contradictoires, leur principal moteur semblait être la vengeance. Ce groupe audacieux a allumé des dizaines de feux, et lors d’une seule nuit, ils ont réussi à en déclencher sept, utilisant une voiture ressemblant à un véhicule de police avec une plaque d’immatriculation portant le mot « Arson ». Cette provocation visait à donner l’illusion d’une enquête officielle.

Boston arson blaze

Des coupes budgétaires à la flamboyance criminelle

En 1980, le vote sur la Proposition 2½, qui imposait une limite de 2,5 % à la collecte des impôts fonciers, a profondément secoué le ballet des services publics de Boston. Estimant environ 650 agents de police et 550 pompiers menacés de licenciement, cette situation a alimenté les tensions. Bien que la plupart des agents ont finalement été réintégrés, un groupe de huit d’entre eux a choisi d’agir. Leur logique étant qu’une augmentation des incendies entraînerait davantage de recrues dans les services de secours.

C’est ainsi que le groupe a mis le feu à plus de 260 bâtiments, espérant engendrer une réponse gouvernementale à leurs inquiétudes professionnelles. Malgré cela, certains incendies avaient également des motivations de profit ou de revanche, voire simplement la volonté de nuire, comme l’atteste le témoignage de Donald Stackpole, qui voyait les pompiers comme surpayés et sous-utilisés.

Boston firefighter uniform

Boston : capitale des incendies criminels

La série d’incendies fut telle que les médias ont commencé à désigner Boston comme la « capitale des incendies criminels du monde ». Avec les dommages matériels dépassant 22 millions de dollars, cet épisode est considéré comme « le plus grand cas d’incendie criminel de l’histoire ». Les pompiers, pris au piège dans un jeu dangereux, ont été blessés en grand nombre, témoignant de la gravité de la situation.

Le nombre de feux déclarés a également conduit à des actes de provocation, comme l’envoi d’une lettre frappante par un des criminels, se faisant appeler « Mr. Flare », promettant de continuer ses méfaits tant que les effectifs des services de secours n’étaient pas rétablis.

Firefighter during Boston arson spree

Un héritage troublant

Le dénouement judiciaire de cette folie criminelle a été marqué par l’arrestation de Robert Grabluski, un policier, en 1984, qui a conduit à la capture d’autres membres du groupe. Ce qui en est résulté fut un enchevêtrement de procédures judiciaires qui a finalement mis fin à cette série d’incendies durant laquelle près de 300 pompiers avaient été blessés.

À la suite de ces événements, les incendies à Boston ont chuté de manière significative, tandis que l’ancien agent de la ATF, Wayne M. Miller, estime qu’une telle série d’incendies serait aujourd’hui peu plausible, compte tenu des avancées technologiques et de la raréfaction des bâtiments vacants dans la ville.

Mr Flare arson letter

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