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Une population d’ours en pleine croissance dans les Pyrénées
Les ours bruns des Pyrénées connaissent une évolution positive. En 2024, leur population a été estimée à 96 individus, marquant une augmentation par rapport aux 90 de l’année précédente, selon le dernier bilan publié par l’Office français de la biodiversité (OFB). Ce décompte inclut notamment 13 portées totalisant 22 oursons nés cette année.
Ce suivi s’appuie sur diverses méthodes, telles que l’analyse génétique de poils et d’excréments. La population d’ours continue de croître régulièrement, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 11 % entre 2006 et 2023, indiquant un doublement potentiel de la population tous les six ans.
Des incertitudes sur la pérennité de la population
Malgré ces chiffres encourageants, l’OFB reste prudent quant à l’avenir. La durabilité de cette population dépend de plusieurs facteurs, y compris sa résilience face aux maladies, au changement climatique et aux modifications de son habitat. Une diminution potentielle de la diversité génétique pourrait également nuire au développement futur de cette population, d’où l’importance d’une étude en cours pour évaluer l’impact de la consanguinité sur la démographie de l’ours.
Les associations de protection de l’ours demandent donc des lâchers supplémentaires pour renforcer la diversité génétique. En 2020 et 2021, quatre ours avaient été abattus illégalement, et leur remplacement est jugé essentiel pour la survie de l’espèce dans la région.
Relations avec les humains et protection des animaux
La cohabitation entre les ours et les éleveurs de la région reste un sujet délicat. Bien que des efforts de réintroduction aient été faits depuis les années 1990, lorsque l’espèce était au bord de l’extinction, des conflits persistent. En effet, les éleveurs se plaignent de pertes de bétail dues à des attaques d’ours, les rapports faisant état de 310 attaques sur le bétail et 14 sur les ruchers en 2024.
En dépit de ces préoccupations, l’aire de répartition de l’ours continue d’augmenter, atteignant 7 200 km². Cette progression ne s’est pas accompagnée d’une aggravation des tensions, les interventions pour éloigner les ours problématiques ayant diminué par rapport aux années précédentes. Des mesures de protection telles que des chiens de garde et des parcs électrifiés semblent porter leurs fruits, réduisant les attaques sur certaines estives.