Le Conseil d’Etat prolonge la fermeture de la pêche pour protéger les dauphins
Le Conseil d’Etat a confirmé la reconduction de la fermeture de la pêche dans le Golfe de Gascogne, programmée du 22 janvier au 20 février, visant à réduire les prises accidentelles de dauphins dans les filets des bateaux de pêche. Un rapport de l’organisme universitaire Pelagis a révélé qu’une première interdiction hivernale en 2024 avait permis de diviser par quatre le nombre de captures accidentelles de dauphins.
Cette décision a été prise à la suite d’une saisine d’urgence par plusieurs associations de défense de l’environnement, qui ont mis en évidence la nécessité d’un moratoire hivernal pour protéger les dauphins et le marsouin commun dans la région. Lors de la période de fermeture précédente, les observations scientifiques ont démontré une baisse significative de la mortalité des petits cétacés par capture accidentelle.
Les fromages de la région ont été particulièrement touchés par cette fermeture. Le Conseil d’État souligne que l’interdiction concerne principalement les navires mesurant plus de 8 mètres qui utilisent des engins à risque tels que les chaluts pélagiques. Actuellement, environ 400 navires pourraient être affectés par cette mesure, bien que le nombre de navires qui ont effectivement cessé la pêche l’année dernière n’ait été que de 280.
Les exigences de cette fermeture sont strictes : les navires concernés devront être équipés de balises GPS pour garantir leur immobilité pendant la période d’interdiction. En contrepartie, les pêcheurs recevront une indemnité correspondant à 85% de leur chiffre d’affaires moyen pendant cette période sur les trois années précédentes.
Malgré les effets positifs sur la protection des dauphins, les pêcheurs expriment un fort sentiment de déception face à cette situation économique préjudiciable. En 2024, on estime que cette fermeture a entraîné une perte de 16,5 millions d’euros pour les pêcheurs, et on prévoit des impacts similaires pour 2025. Les criées ont également subi une chute importante de leur chiffre d’affaires pendant cette période.
Des efforts sont en cours pour tester différents dispositifs afin de réduire les prises accidentelles de dauphins. Les pêcheurs collaborent avec des scientifiques pour mettre en place des moyens de mitigation, tels que des répulsifs acoustiques attachés aux filets. Cependant, il demeure essentiel de continuer à travailler en mer pour apporter des solutions efficaces tout en protégeant les espèces marines.
Les professionnels de la pêche admettent que, bien que des captures accidentelles aient toujours été un phénomène inhabituel, le risque d’enregistrer des prises de dauphins existe toujours, notamment en raison de leur présence accrue près des côtes. Cela soulève des questions sur les pratiques de pêche et la nécessité d’une régulation équilibrée qui prenne en compte la viabilité économique de l’industrie tout en protégeant la biodiversité marine.