Sommaire
Appel à une augmentation de la production agricole
Lors du salon de l’Agriculture, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a exprimé une vision axée sur la production dans le secteur agricole français. Elle a affirmé que « La France doit produire plus pour manger mieux ». Ses déclarations s’inscrivent dans un contexte où la souveraineté alimentaire est mise en avant, soulignant la nécessité de produire davantage pour réduire les importations et garantir les standards de production que doivent respecter les agriculteurs français.
Réaffirmant cette position, le président Emmanuel Macron avait récemment insisté sur l’importance de défendre la souveraineté alimentaire française et européenne dans un monde incertain. Il a mis en lumière les enjeux posés par des acteurs internationaux tels que Pékin, Trump, ou Poutine, qui peuvent affecter le commerce des produits français tels que le vin et le fromage. Macron a souligné que l’autonomie alimentaire est essentielle pour nourrir les générations futures.
Changement de discours sur la souveraineté alimentaire
Depuis le début du conflit en Ukraine, qui a exacerbé les vulnérabilités de l’agriculture européenne, le discours du gouvernement français a évolué. Alors qu’en 2017, Emmanuel Macron avait promis de bannir l’herbicide glyphosate et d’encourager une production plus durable, l’approche actuelle privilégie la production à grande échelle, avec un soutien affiché envers la FNSEA. Cette nouvelle orientation vise à alléger les contraintes imposées aux agriculteurs et à améliorer leur compétitivité face à une concurrence internationale accrue, notamment celle des pays d’Amérique latine.
Critiques de la ministre
Annie Genevard a également exprimé son opposition à ceux qu’elle considère comme des idéologues prônant la décroissance, critiquant ceux qui, selon elle, méprisent le travail des agriculteurs. Elle a utilisé des termes forts pour dénoncer les « procureurs » qui, selon elle, n’ont jamais vu un agriculteur et qui s’opposent à la vision d’une agriculture productive.
Ces propos ont suscité des réactions, notamment de la part de Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, qui a qualifié ces déclarations d’« extrêmement choquantes ». Le contraste entre les priorités affichées jusqu’à récemment par le gouvernement, comme la transition agroécologique, et la rhétorique actuelle témoigne des tensions au sein du débat public sur l’agriculture et la souveraineté alimentaire.