Les barbes et la sécurité TSA : un lien surprenant aux États-Unis

par Olivier
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Les barbes et la sécurité TSA : un lien surprenant aux États-Unis
États-Unis

Un trait physique commun qui augmente les risques de contrôle par la TSA

Qui n’apprécie pas un bon contrôle de sécurité de la part de ces agents si amicaux de la Transportation Security Administration (TSA) ? En traversant la sécurité, c’est presque comme si l’on faisait partie de la famille, si l’on peut assimiler « famille » à un suspect criminel redoutable dont le petit flacon de lotion est clairement une arme de destruction massive. Depuis les jours d’inquiétude post-11 septembre, la sécurité aérienne a déjà intercepté des objets très étranges essayant de prendre l’avion, comme une arme glissée dans une poussette, des serpents vivants dans le pantalon d’un passager, et de la méthamphétamine dissimulée dans des béquilles. Mais une autre catégorie de personnes est particulièrement surveillée : celles qui portent des barbes.

Homme barbu tenant un passeport

Barbe ou pas barbe : la réponse est non

Il convient d’explorer les détails obscurs de l’intérêt de la TSA pour les visages poilus. Pourtant, les barbes ne sont pas explicitement mentionnées dans le désormais obsolète rapport de référence de la Screening of Passengers by Observation Techniques (SPOT). Ce document, divulgué en 2015, contient 92 points d’intérêt pour les « détecteurs de terrorisme » de la TSA, regroupés en trois catégories : les marqueurs de stress, les marqueurs de peur, et les marqueurs de tromperie. Chaque critère atteint augmente le score global, sans qu’il soit précisé à quel chiffre cela devient problématique.

Homme barbu subissant un contrôle de la TSA

Les éléments remarquables incluent des comportements tels que bâiller excessivement, arriver en retard, éviter le contact visuel ou, au contraire, en avoir trop, ainsi qu’une « odeur corporelle forte ». Dans les colonnes de 1 et 3 points se trouvent deux indices liés aux barbes : « visage pâle suite à un rasage récent » et « semble porter un déguisement ». Le premier s’interprète comme un signe de méfiance, tandis que le second soulève des soupçons, puisque personne ne peut prouver qu’une barbe ou une moustache est fausse.

La TSA sous le feu des critiques

La TSA a subi de nombreuses critiques pour ses méthodes de détection basées sur le comportement, qui relèvent presque de la phrenologie. Ces méthodes reposent sur les travaux du psychologue Paul Ekman sur les « micro-expressions », des gestes infimes qui, selon ces théories, pourraient révéler des vérités cachées. Cependant, des études ont montré que la capacité de détecter un mensonge ne dépasse pas 54%, à peine mieux que le hasard.

Contrôle de sécurité TSA

En 2013, un rapport du Government Accountability Office a souligné que ces initiatives, y compris les soupçons portés sur les barbes, étaient purement subjectives, non scientifiques et menaient à des pratiques de profilage racial sans apporter de réelle sécurité. Suite à une demande d’accès à l’information par l’American Civil Liberties Union, la TSA a été contrainte de fournir des milliers de documents prouvant l’inefficacité de ces méthodes. Un rapport de l’ACLU de 2017 a également condamné ces pratiques, les qualifiant d’inepties et de draconiennes.

Il est donc conseillé à ceux qui portent une barbe de veiller à leur apparence. Pour éviter d’éventuels désagréments durant le voyage, il serait avisé de la tailler ou de l’entretenir soigneusement avant de prendre l’avion.

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