20 Minutes avec AFP
Publié le 14/02/2025 à 20h33 • Mis à jour le 14/02/2025 à 20h33
L’avenir des derniers pensionnaires du d’Antibes fait l’objet d’un débat passionné, opposant les revendications des associations de protection animale aux décisions politiques. Alors que Wikie et Keijo pourraient être transférés vers le delphinarium espagnol de Loro Parque, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, mise sur une mobilisation européenne pour leur offrir une alternative plus adaptée. Elle a affirmé vendredi son refus « de tout transfert dans un site qui n’est pas adapté pour accueillir des dauphins ou des orques » et envisage des projets en Grèce et en Italie pour la création d’un sanctuaire européen. Selon ses propres mots, « qui ne tente rien n’a rien ».
Plusieurs éléments viennent nourrir la controverse :
- L’ONG One Voice dénonce des conditions de détention « pires qu’à Marineland » pour les orques de Loro Parque.
- Sea Shepherd France critique la situation en évoquant une « trahison » et rappelle qu’un rapport détaillé a été remis au ministère, mentionnant notamment la mort de quatre orques au cours des quatre dernières années.
- Une plainte concernant l’orque Morgan est d’ores et déjà en cours contre le parc espagnol.
Face à ces critiques, le ministère de la Transition écologique avait lancé au printemps 2024 un appel à déclaration d’intérêt visant à identifier une solution alternative. Cinq propositions de sanctuaires avaient alors été examinées, sans qu’aucune ne soit immédiatement opérationnelle. Un rapport ministériel envisageait le transfert vers Loro Parque comme la seule option à court terme, même si cette solution reste controversée.
En parallèle, Sea Shepherd France travaille depuis un an sur des alternatives en collaboration avec diverses associations et experts internationaux. L’ONG avait même proposé un site en France, initiative qui s’est heurtée au refus du ministère des Armées. Dans un message relayé sur les réseaux sociaux, Agnès Pannier-Runacher réaffirmait sa détermination à trouver une solution adaptée aux alertes concernant Wikie et Keijo.
« Nos projets de sanctuaires en Europe sont déjà bien avancés et ne se heurtent qu’à des verrous administratifs que la coopération européenne pourrait très bien lever » souligne l’ONG concernée. Elle plaide ainsi pour une dynamique continentale visant à mettre fin à la captivité des cétacés, appelant la France à jouer un rôle moteur dans cette nouvelle ère de protection animale.