Idées fausses sur les drogues largement répandues et démenties

Idées fausses sur les drogues largement répandues et démenties

Drogues: les fausses croyances encore tenaces malgré les preuves scientifiques. Décryptage des mythes sur les substances psychoactives.

Mythes Sur les Drogues Qui Ont la Vie Dure

Depuis les prémices de l’humanité, les individus ont cherché des substances pour altérer leur état physique, mental ou émotionnel, que ce soit pour se revigorer, soulager la douleur, passer un bon moment, ou même pour des raisons moins conventionnelles. L’utilisation de substances psychoactives remonte à la nuit des temps, comme en témoignent les découvertes archéologiques révélant l’usage de plantes psychotropes par nos ancêtres préhistoriques. Il est facile d’oublier qu’il y a à peine un siècle, la consommation de drogues n’était pas seulement mal vue, mais devenait également un acte criminel. Nos arrière-grands-parents pouvaient soulager leur douleur avec de l’héroïne ou prendre un soda à la cocaïne pour se revigorer, avant que ces substances ne soient criminalisées. Avant l’ère de l’internet, de nombreuses idées fausses sur les drogues circulaient, difficiles à démystifier, et certaines étaient acceptées comme des faits par ceux qui n’étaient pas bien informés.

LSD : La Rumeur de la Folie Légale

Une idée fausse répandue notamment dans les collèges et lycées était que prendre un certain nombre de doses de LSD vous rendrait légalement fou, au point que l’État (ou même le gouvernement fédéral) vous déclarerait légalement insensé. Cette croyance voulait souvent que ce nombre magique soit sept. Cependant, c’est complètement faux. Déclarer quelqu’un légalement fou nécessite bien plus que la consommation répétée de LSD. Il n’y a aucune loi, à l’échelle de l’État ou du fédéral, qui qualifie automatiquement quelqu’un de « fou » pour avoir pris une drogue, y compris le LSD. De nos jours, les chercheurs s’intéressent même aux utilisations thérapeutiques potentielles des psychédéliques comme le psilocybine, la MDMA et le LSD, bien que ces usages n’aient pas encore été définitivement confirmés. Les psychédéliques sont des substances puissantes à ne pas prendre à la légère, mais les utiliser ne vous attirera pas les foudres des autorités pour insanité.

Ecstasy : Les Idées Reçues sur les Dommages Cérébraux

Une croyance populaire soutenait que la drogue de club MDMA, communément appelée Ecstasy, pouvait créer des trous dans votre cerveau. Bien qu’il soit vrai que la MDMA peut affecter la capacité du cerveau à produire de la sérotonine, nécessaire au bon fonctionnement cérébral, l’idée qu’elle puisse causer des trous dans le cerveau est totalement dénuée de fondement scientifique. Cette fausse croyance a été en partie alimentée par une erreur de présentation en 1999, lorsqu’une image d’une IRM cérébrale montrant des « trous » chez un utilisateur d’Ecstasy était largement diffusée, sans mentionner qu’il s’agissait d’une interprétation erronée des images. Cette idée erronée persiste encore aujourd’hui dans l’opinion publique malgré son manque de fondement.

Cocaïne : La Fausse Distinction entre Crack et Poudre

Lorsque le crack a fait son apparition dans les années 80, de nombreuses idées fausses ont circulé sur sa supposée extrême addictivité par rapport à la cocaïne en poudre. En réalité, sur le plan de la composition chimique, le crack et la cocaïne en poudre sont pratiquement identiques. La principale différence réside dans le mode d’administration, le crack, une forme fumable, offrant un high très court et intense comparé à la cocaïne en poudre. La perception de l’addiction au crack est souvent basée sur cette fréquence accrue de consommation due à la durée de l’effet plus courte. Cependant, aucune forme de cocaïne n’est intrinsèquement plus addictive qu’une autre.

Caféine et Alcool : Mythes sur la Soberisation

Une idée fausse courante consiste à penser que le café pourrait vous aider à vous sobriété plus rapidement en cas d’alcoolémie. Bien que la caféine puisse vous rendre plus alerte, elle ne ralentit en rien l’absorption d’alcool dans votre organisme. Des études ont montré que bien que la caféine puisse vous donner l’impression d’être plus éveillé, elle ne diminue en rien le temps de réaction retardé et la fonction cognitive altérée associés à l’ébriété. L’association de caféine et d’alcool est même déconseillée par les autorités sanitaires en raison des risques liés à une fausse perception de sobriété qui pourrait conduire à des comportements dangereux comme la conduite en état d’ébriété. En réalité, la seule manière éprouvée de sobrement après avoir consommé de l’alcool est le temps.

LSD : Le Mythe des Flashbacks Persistants

Une idée fausse sur les psychédéliques, notamment sur le LSD, est que la drogue reste cachée dans votre corps pour provoquer des flashbacks plus tard. Cette croyance selon laquelle le LSD pourrait rester dans la moelle épinière et provoquer des flashbacks soudains est infondée. Dès la fin de l’effet de la drogue, celle-ci est essentiellement éliminée de votre organisme. Les « flashbacks » rapportés par les utilisateurs de psychédéliques ne sont pas dus à une présence résiduelle de drogue dans le corps, mais à des récurrences psychologiques des effets de LSD sans la substance elle-même. Ces effets persistants ont été décrits dans la littérature scientifique comme le « trouble perceptif persistant induit par les hallucinogènes », illustrant l’impact intense que peuvent avoir les psychédéliques sur les utilisateurs.

Cigarettes : L’Illusion du Soulagement du Stress

Les fumeurs affirment souvent que leur habitude les aide à soulager le stress. Cependant, la nicotine contenue dans les cigarettes, bien qu’elle puisse temporairement provoquer un sentiment de calme, est également un stimulant dont l’utilisation fréquente peut aggraver le stress. De plus, l’aspect addictif de la nicotine peut provoquer du stress lorsque les fumeurs ne fument pas. Bien que la cigarette puisse donner l’illusion de calmer et de détendre momentanément, à long terme, l’augmentation de la consommation pour ressentir les mêmes effets crée un cycle vicieux de symptômes de sevrage et de consommation excessive. Associé aux effets nocifs sur la santé, il est evident que les cigarettes ne sont pas une solution efficace pour soulager le stress.

Opioïdes : La Faible Distinction entre Héroïne et Médicaments sur Ordonnance

L’une des idées fausses les plus effrayantes concerne la prétendue différence d’addictivité entre la prescription d’opioïdes et l’héroïne. Alors que l’héroïne est souvent associée à une dépendance sévère et à des dangers mortels, les opioïdes prescrits médicalement, tels que l’oxycodone ou la morphine, sont souvent sous-estimés en termes d’addictivité. En réalité, tous les opioïdes agissent de la même manière, et l’étiquette de drogue « de rue » n’atténue en rien leur potentiel addictif. La prescription excessive d’opioïdes a contribué à une crise majeure d’abus de médicaments, dépassant même les décès par overdose d’héroïne. L’addiction aux opioïdes, même d’origine médicale, ne disparaît pas lorsque la prescription se termine, incitant de nombreux individus à se tourner vers des drogues illicites comme l’héroïne pour continuer à satisfaire leur addiction.

Alcool : Le Mythe de la Chaleur Corporelle

Une idée répandue est de croire que boire de l’alcool peut vous réchauffer lorsque vous avez froid, ce qui pourrait même prévenir l’hypothermie. En réalité, bien que la sensation de chaleur puisse être ressentie sous l’effet de l’alcool, celle-ci est purement superficielle. L’alcool dilate les vaisseaux sanguins près de la surface de la peau, attirant davantage de sang vers cette zone et provoquant une sensation de chaleur. Cependant, ce sang est prélevé ailleurs dans votre corps, notamment du cœur, ce qui entraîne une diminution de la température corporelle globale. Boire de l’alcool dans le froid peut aboutir à un réchauffement temporaire de la peau, mais en réalité, votre corps se refroidit. Il est donc conseillé de ne pas consommer d’alcool en cas d’exposition prolongée au froid, et si c’est le cas, mieux vaut se couvrir chaudement.

Psychédéliques : Démystifier les « Mauvais Voyages »

Les psychédéliques, en raison de leurs effets mystérieux et parfois inquiétants, sont souvent entourés de fausses idées. L’une des plus répandues concerne les « mauvais voyages », des expériences psychédéliques effrayantes et perturbantes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la quantité de psychédéliques consommée n’est pas le seul déterminant de la qualité de l’expérience, et il n’existe pas de facteur unique provoquant un « mauvais trip ». En ce qui concerne le LSD et les champignons, l’environnement, l’état d’esprit et les personnes présentes jouent un rôle déterminant dans les effets du voyage. Bien qu’une consommation excessive de LSD ou de champignons puisse intensifier l’expérience, il existe des cas documentés de consommation excessive de LSD sans conséquences néfastes. De plus, certains individus parviennent à modifier le cours d’un « mauvais trip » par la pensée positive.

Fentanyl : La Rumeur de l’Absorption Cutanée

Le nombre croissant de décès dus à des surdoses d’opioïdes, en particulier au fentanyl, a suscité de nombreux mythes infondés, notamment celui de l’absorption cutanée du fentanyl. Bien que le fentanyl soit une drogue potentiellement mortelle, il est impossible qu’il soit absorbé par la peau de manière significative. Les récits d’effets secondaires graves chez les policiers après un simple contact avec du fentanyl sont dus en grande partie à des attaques de panique générées par une désinformation inexacte. Ce type de peur, tel que décrit par d’anciens chefs de police et chercheurs en addiction, crée des problèmes de santé mentale parmi les agents qui ont l’impression que la simple proximité d’une substance dangereuse pourrait les tuer.

Marijuana : La Légende Urbaine de la Porte d’Entrée vers les Drogues Dures

L’un des mythes les plus répandus est celui de la marijuana comme « drogue passerelle », ouvrant la voie à la consommation de drogues plus dures. Cependant, il n’existe aucune preuve scientifique à l’appui de cette affirmation. La légalisation de la marijuana dans de nombreux états n’a pas entraîné une augmentation significative de la consommation de drogues dures, contredisant ainsi cette idée reçue. Bien que tout usage de drogue comporte des risques, une consommation modérée de marijuana n’a pas été associée à une escalade vers des drogues plus dangereuses. Si la marijuana peut avoir des effets négatifs sur le cerveau en cas d’utilisation intensive, elle ne constitue pas une « porte d’entrée » vers des drogues plus nocives.

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