L’incroyable ingénierie de l’Horloge Astronomique de Prague

par Olivier
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L'incroyable ingénierie de l'Horloge Astronomique de Prague
République Tchèque

Une horloge astrale unique au monde

Écartez-vous Big Ben, Horloge de Grand Central et autres marques de luxe : une nouvelle monarchie chronographique s’impose. Bien qu’elle soit bien plus ancienne, l’Horloge Astronomique de Prague, datant de 1410, est incontestablement le chef-d’œuvre de l’horlogerie, affirmant son titre de « Plus belle horloge de l’histoire ». L’Horloge, ou « Orloj » (prononcé « OR-loy »), se dévoile comme une merveille d’ingénierie.

Son esthétique colorée, ses couches multiples et sa décoration flamboyante cachent un mécanisme d’une complexité ahurissante. Les rouages, les poids et les poulies s’entrelacent dans une danse sans fin, dotant l’Orloj d’une mécanique sophistiquée qui fascine ceux qui l’admirent.

Multifonctionnelle, cette horloge médiévale sert d’astrolabe, mesurant le temps selon le « Vieux Temps tchèque » basé sur le coucher du soleil, utilisant des chiffres gothiques. Elle suit également l’interaction du soleil avec les signes zodiacaux à l’aide de chiffres arabes (1, 2, 3, etc.), et indique les heures sidérales avec des chiffres romains (correspondant à notre jour de 23 heures et 56 minutes). De plus, elle représente les phases lunaires, les zeniths solaires au-dessus des Tropiques du Cancer et du Capricorne, et bien d’autres éléments.

Chaque heure, de 9 h à 22 h (sauf les lundis), des figures en bois se mettent en mouvement, captivant les touristes. Quatre entités allégoriques — la Vanité, la Cupidité, la Mort et l’Extravagance — défilent, accompagnées d’une procession des 12 Apôtres. L’engouement est tel que l’on rêverait d’une version à porter au poignet, si un créateur s’en sentait capable !

Old town square in Prague

Un projet d’art et d’ingénierie vieux de 600 ans

Bien que l’Orloj ne soit pas la seule horloge astronomique au monde, elle attire l’attention pour sa complexité indéniable et sa beauté artistique. D’autres horloges astronomiques existent en France, en Angleterre, en Suède et en Pologne, beaucoup d’entre elles remontent à la période médiévale tardive, environ de 1250 à 1300.

Pour atteindre notre époque, l’Orloj a dû subir de nombreux ajustements et améliorations. Son astrolabe original, effectivement daté de 1410, est l’œuvre d’une collaboration entre Mikuláš de Kadaň, horloger, et Jan Sindel, professeur d’astronomie à l’Université Charles de Prague. Au fil des siècles, des éléments ont été ajoutés : après une panne en 1552, des réparations ont eu lieu, des parties mobiles ont été intégrées au XVIIe siècle et les Apôtres en 1865, avec les médaillons peints par le tchèque Josef Mánes.

En 1945, lors de la Seconde Guerre mondiale, le vieil hôtel de ville de Prague a été incendié par des nazis en déroute. Certaines parties de l’Orloj, comme ses figures en bois, ont été complètement reconstitutées. L’horloge reconstruite a été révélée en 1948, et depuis, l’Orloj, l’hôtel de ville et la ville de Prague ont miraculeusement évité toute destruction majeure.

Close-up of Orloj figures

Un spectacle horaire de saints, squelettes et coqs

Des vidéos témoignent de l’attrait de l’Orloj pour les touristes : lorsque l’heure sonne, de petites portes s’ouvrent et dévoilent les douze Apôtres en procession. En tête, Saint Pierre brandit les clés du Paradis, tandis que Saint Paul tient une épée et un livre, entourés d’autres figures portant croix et ustensiles variés.

Au même moment, la Mort, représentée par un squelette, fait sonner une cloche. L’Extravagance, jouant de la mandoline, hoche la tête, alors que la Cupidité agite sa canne et son sac d’argent, et que la Vanité s’admire dans un miroir. Clou du spectacle, un coq doré se met à chanter, symbole de l’histoire biblique de Pierre reniant Jésus, suivi du coup de cloche de la tour.

La partie inférieure, moins animée, indique le jour ainsi que les fêtes des saints. Elle illustre également le passage des quatre saisons et les 12 signes du zodiaque, avec les figures du philosophe, de l’ange, de l’astronome et du chroniqueur à ses côtés. Dernièrement, des files de protection ont été ajoutées pour éloigner les pigeons.

De plus, une découverte intrigante a été faite : une lettre secrète de 18 pages, retrouvée dans un étui métallique à l’intérieur de la figure de Saint Thomas, qui détaille des ajouts que le sculpteur Vojtěch Sucharda souhaitait intégrer, mais qu’il n’a pas pu réaliser en raison du régime soviétique.

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