La vérité cachée sur Médecins Sans Frontières

par Zoé
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La vérité cachée sur Médecins Sans Frontières
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Médecins Sans Frontières, souvent désigné par l’acronyme français MSF, a su établir une nouvelle approche dans l’action humanitaire. L’intervention extérieure, au cœur de l’aide humanitaire, s’avère toujours problématique dans les zones de conflit, notamment lorsqu’il s’agit de défendre les vulnérables face à l’oppression. Cette démarche implique de prendre position, ce que de nombreuses organisations humanitaires choisissent d’éviter, car cela pourrait influer sur le conflit et compromettre leur neutralité.

Cependant, Médecins Sans Frontières a décidé de s’engager à offrir de l’aide à ceux qui en ont besoin, indépendamment des complications politiques qui pourraient en découler. Cette position a parfois conduit l’organisation à être bannie d’un pays ou d’une région, ou à se retrouver piégée dans un conflit, comme ce fut le cas lors du génocide rwandais. De plus, l’organisation est reconnue pour son opposition ferme envers les entreprises pharmaceutiques, cherchant à réduire le coût des médicaments et des équipements médicaux.

En raison de cet engagement indéfectible, Médecins Sans Frontières a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1999, saluée tant pour ses efforts humanitaires sans compromis que pour son rôle dans des opérations de maintien de la paix. Son travail dans plus de 70 pays a été crucial pour la survie de nombreuses communautés déplacées, frappées par la guerre ou vivant dans la pauvreté.

Médecins Sans Frontières et le Prix Nobel de la Paix

Médaille du Prix Nobel

Il est rare que le Prix Nobel soit décerné à des organisations, mais Médecins Sans Frontières en fait partie. En 1999, cette ONG a été reconnue par le Comité Nobel norvégien pour son engagement à intervenir dans des zones de crise, malgré les implications politiques souvent complexes. Cette décision a été motivée par la volonté de l’organisation d’ignorer les conventions diplomatiques habituelles, qui tendent souvent à privilégier ceux qui détiennent le pouvoir.

La citation du comité souligne l’importance de ce travail humanitaire : « Dans des situations critiques marquées par la violence et la brutalité, le monde humanitaire de Médecins Sans Frontières permet de créer des passerelles de contact entre les parties opposées… Chaque intervenant, courageux et altruiste, représente un visage humain pour chaque victime, défendant la dignité de chacun et offrant un espoir de paix et de réconciliation. » En parallèle, Médecins Sans Frontières a su mettre en lumière divers problèmes humanitaires qui auraient pu rester ignorés.

La neutralité de Médecins Sans Frontières remise en question

Navire de Médecins Sans Frontières

La naissance de Médecins Sans Frontières (MSF) découle d’une insatisfaction face aux actions humanitaires de l’époque. À la fin des années 1960, les médecins Max Recamier et Pascal Greletty-Bosviel collaborent régulièrement avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lors d’interventions dans des zones de conflit. Une équipe composée de six membres — deux médecins, deux cliniciens et deux infirmiers — se rend alors à Biafra, au Nigeria, déchiré par la guerre civile. Ils commencent à faire connaître les réalités horrifiantes du conflit, critiquant à la fois le gouvernement nigérian et le CICR.

Les Biafrans, ainsi appelés à l’époque, adoptent une approche différente de l’aide humanitaire : ils placent les victimes au premier plan, résistant ainsi à la narrative prédominante d’un témoin silencieux, mais altruiste. Lorsque deux journalistes médicaux, Raymond Borel et Philippe Bernier, proposent l’idée de créer une organisation médicale œuvrant au-delà des frontières, les Biafrans suivent déjà cette voie. En réunissant ces deux groupes, Médecins Sans Frontières voit le jour en 1971. Bernard Kouchner, l’un des fondateurs, explique : ‘Nous voulions nous assurer d’une connaissance suffisante de ce nouveau type de médecine : la chirurgie de guerre, la médecine de triage, la santé publique, l’éducation, etc. C’est simple en fait : aller là où sont les patients. Cela peut paraître évident, mais à l’époque, c’était un concept révolutionnaire car les frontières constituaient un obstacle. Il n’est donc pas surprenant que nous l’ayons appelé ‘Médecins Sans Frontières’.’

L’organisation a été expulsée de plusieurs pays

no access sign

En raison de leur franc-parler, Médecins Sans Frontières (MSF) s’est retrouvé en conflit avec les autorités de plusieurs pays, ce qui a souvent conduit à leur expulsion. Par exemple, en 2014, l’organisation est devenue problématique pour le gouvernement birman, entraînant l’interdiction officielle de toutes ses activités dans l’État de Rakhine. Les autorités ont accusé MSF de favoritisme envers la minorité Rohingya, affirmant que l’organisation fomentait des tensions au sein des communautés locales. La déclaration d’un porte-parole du gouvernement birman expliquait que « lors de leurs traitements, ils privilégient les personnes bengalies, refusant parfois l’aide aux habitants Rakhine. » De plus, l’organisation avait rapporté un nombre de victimes lors du massacre de Maungdaw bien plus élevé que celui avancé par les autorités.

Une autre situation s’est produite en Éthiopie en août 2021, où le gouvernement a accusé l’organisation d’avoir un impact dévastateur sur le conflit dans la région du Tigré. Un délégué gouvernemental a insinué que MSF pourrait être lié au trafic d’armes, soutenant ceux qui s’opposent à l’administration actuelle. En conséquence, Médecins Sans Frontières a été suspendu pendant trois mois, avec les autorités bloquant la livraison d’aide d’urgence vers cette zone de guerre.

Accusations de racisme institutionnel à l’encontre de Médecins Sans Frontières

Manifestants de Black Lives Matter

La notion de l’aide humanitaire occidentale dans les pays en développement repose sur des préjugés et une mentalité colonialiste, comme l’explique Christos Christou, président du conseil international de Médecins Sans Frontières. Selon lui, l’idée du « sauveur blanc » — ce médecin blanc qui va apporter son assistance aux Africains, notamment aux enfants — est profondément ancrée dans cette perception.

L’organisation traverse une transformation interne pour réinventer ses standards humanitaires, mais la question du racisme reste complexe, et le chemin à parcourir est encore long.

Bien que la proportion de dirigeants issus des pays non occidentaux ait augmenté, des inégalités salariales entre le personnel local et international persistent. Dr. Indira Govender a partagé son expérience difficile avec l’organisation lors de son intervention en Sierra Leone pendant l’épidémie d’Ebola en 2014. Elle a été confrontée à un racisme tant personnel que systémique, qui, de son point de vue, était dominé par des expatriés blancs, ignorant souvent les voix et les besoins des populations locales.

Cette déconnexion entre les deux groupes était évidente, et Govender a ressenti une exclusion motivée par des préjugés raciaux.

Parfois, l’organisation est prise dans la violence

people holding candles memorial

Le génocide rwandais de 1994, qui s’est déroulé sous les yeux de l’opinion internationale, demeure un événement tragique dont rien ne peut effacer la mémoire. Cet épisode douloureux, marqué par la violence du gouvernement hutu, a abouti à la mort de plus de 800 000 personnes, majoritairement issues de la minorité tutsie, en seulement 100 jours, sans qu’aucune intervention significative n’ait lieu.

Présente au Rwanda depuis 1982, Médecins Sans Frontières (MSF) avait établi un vaste réseau d’hôpitaux de campagne et de structures médicales dans tout le pays, tout en employant un personnel local composé de membres des deux groupes ethniques, hutu et tutsi. Malgré les dangers croissants, l’organisation n’a pas quitté le pays, continuant à offrir des soins médicaux et une protection face aux agresseurs.

Cependant, cette présence a fait de MSF une cible facile. Entre 1994 et 1997, plus de 200 membres de l’organisation ont été tués. En raison de l’emploi de personnel des deux ethnicités, MSF n’a pas été épargnée par la violence. Les hutus au pouvoir ciblaient les tutsis, et le personnel tutsi subissait le même traitement inhumain. Dans certains cas, des employés hutus étaient contraints d’assassiner leurs collègues tutsis pour sauver leur propre vie.

Lorsque l’organisation a tenté d’évacuer son personnel des zones de conflit, les autorités ont bloqué ces efforts, empêchant ainsi les tutsis de fuir, tandis que les établissements médicaux étaient détruits et que les patients étaient tués. Malgré cela, Médecins Sans Frontières a persévéré, appelant la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies et le gouvernement français, à intervenir pour mettre un terme à ce conflit.

Les conflits de Médecins Sans Frontières avec l’industrie pharmaceutique

Protestation contre Pfizer

Depuis ses débuts, Médecins Sans Frontières (MSF) a toujours affirmé que la médecine doit être accessible à tous, plutôt que d’être un produit lucratif. Cependant, la réalité des relations entre l’organisation et les grandes entreprises pharmaceutiques révèle des tensions notables. Au fil des années, MSF a été impliqué dans plusieurs conflits avec ces multinationales sur des questions de prix et de brevets.

En 2016, un incident marquant a eu lieu lorsque l’organisation a refusé un don d’un million de doses de vaccins de Pfizer. MSF a justifié cette décision en déclarant son opposition aux pratiques de brevet et de tarification excessives dans le secteur des vaccins. Alors que Pfizer semblait faire preuve de générosité, la réalité sous-jacente était beaucoup plus sombre : bien que les brevets des médicaments et vaccins puissent être partagés, l’entreprise a choisi de ne pas le faire, maintenant ainsi des coûts prohibitifs. Par exemple, le prix élevé du vaccin contre la pneumonie PCV13, commercialisé sous le nom de Prevnar 13, a limité son accès dans des régions gravement touchées, comme l’Afrique subsaharienne et le sud-est asiatique, malgré les efforts répétés de MSF.

Lors de la pandémie mondiale de COVID-19 en 2021, MSF a de nouveau interpellé les entreprises Moderna et Pfizer, soulignant que ces dernières avaient bénéficié de fonds publics pour le développement de leurs vaccins. Avec des prévisions de bénéfices de 18 milliards de dollars pour 2021, MSF a appelé à un partage global des brevets, plaidant pour que l’accès ne soit pas limité aux pays riches. L’organisation insiste sur la nécessité de garantir l’accès aux vaccins pour tous, afin que la lutte contre la pandémie ne laisse personne derrière. Cette position reflète l’engagement continu de MSF pour la justice en santé, défiant les pratiques commerciales des géants de l’industrie pharmaceutique.

Le conflit de Médecins Sans Frontières avec le gouvernement américain

Nancy Pelosi montrant ses mains

La question des coûts des médicaments aux États-Unis, pays avec les factures médicales les plus élevées au monde, met en lumière le rôle déterminant du gouvernement américain. Sous l’administration Obama, des efforts ont été déployés pour entraver l’accès des pays en développement aux versions génériques de médicaments. Selon une analyse, Médecins Sans Frontières (MSF) s’est longtemps battue pour faire évoluer cette situation, mais les résultats demeurent insatisfaisants.

Lorsque l’Inde a élaboré une version générique d’un médicament contre le VIH, le gouvernement américain a inscrit le pays sur une liste noire, tout en continuant à contraindre l’Inde à utiliser des médicaments américains coûteux. « Les lois et politiques de brevets en Inde ont favorisé une concurrence générique robuste au cours de la dernière décennie, ce qui a permis de réduire considérablement le coût des médicaments — dans le cas du VIH, de plus de 90 % », a souligné Rohit Malpani, directeur politique de MSF. « Le monde ne peut pas se permettre de voir la pharmacie de l’Inde fermée par des intérêts commerciaux américains. »

Face à la crise sanitaire mondiale de 2022, MSF a lancé plusieurs appels publics à l’administration Biden, insistant sur la nécessité de révéler les coûts des essais cliniques. Les entreprises pharmaceutiques justifient souvent leurs prix élevés par les coûts importants des essais, mais ces dernières restent secrètes pour le grand public. Rendre cette information accessible pourrait permettre de mieux comprendre et justifier les prix finaux des produits.

Un engagement accessible à tous

Équipe de Médecins Sans Frontières en Italie

Au sein de cette organisation, qui opère dans plus de 70 pays avec environ 45,000 collaborateurs, le soutien médical s’accompagne d’une logistique complexe, permettant ainsi à des non-médecins de contribuer à la mission humanitaire. Il suffît d’avoir un peu de disponibilité, car les missions durent généralement entre six et douze mois. Les spécialistes en finance, ingénieurs, logisticiens et gestionnaires de projets sont également les bienvenus, à condition de pouvoir travailler sous pression.

Pour ceux qui souhaitent rejoindre Médecins Sans Frontières, le processus de recrutement peut varier entre trois et six mois. Cela débute par le remplissage d’un formulaire en ligne et la rédaction d’une lettre de motivation. Cette étape est suivie d’un test technique, puis d’un entretien, qui décidera de l’acceptation de la candidature. En cas de réponse positive, le candidat recevra différentes formations pour mieux comprendre le fonctionnement de l’organisation.

Dès qu’un bénévole a terminé sa préparation et est associé à un poste spécifique sur le terrain, il est prêt à partir ! L’organisation recherche des personnes affichant une grande flexibilité et une aptitude à improviser. Elles doivent également être de bons esprit d’équipe, ouvertes à d’autres cultures et, surtout, savoir gérer le stress. Comme l’a confessé Aniela Markowiez, coordonnatrice adjointe des ressources humaines au Liban : « En tant que professionnels en mission avec MSF, la plupart d’entre nous comprenons les défis que nous allons rencontrer, mais je n’étais pas préparée au niveau de stress que ce travail implique. »

La sensibilisation des femmes à l’autogestion de leur santé

Protest des droits reproductifs des femmes en Pologne

Suite aux recommandations de l’OMS sur les interventions d’autogestion pour la santé sexuelle et reproductive publiées en 2019, Médecins Sans Frontières a développé divers programmes centrés sur cette thématique. L’objectif de cette initiative est d’améliorer la capacité des femmes à prendre soin de leur santé et de celle de leur famille, tout en renforçant leur autonomie sur leur corps et leur vie.

L’autogestion englobe l’examen, le diagnostic, les tests, et la médication, mais aussi l’acquisition de connaissances et la prise de décisions éclairées. Bien que l’autogestion ne doit pas substituer à un accès adéquat aux soins de santé, il est vrai que, notamment dans les zones affectées par les conflits et la pauvreté, elle représente parfois la seule option pour les femmes. Ce processus contribue également à élargir l’impact des ressources de santé pour atteindre des localités où l’infrastructure médicale est déficiente.

Médecins Sans Frontières a mis en place plusieurs programmes pour promouvoir l’autogestion. Par exemple, en 2021, des femmes au Zimbabwe ont appris à réaliser des auto-tests pour le dépistage de l’infection par le papillomavirus humain, ce qui permet à un plus grand nombre de femmes de détecter précocement les stades possibles du cancer du col de l’utérus. De plus, un programme destiné aux travailleurs du sexe a été effectué au Malawi entre 2014 et 2020, visant à réduire la prévalence du VIH et de la tuberculose chez les femmes. En raison des niveaux élevés de violence de genre auxquels les travailleuses du sexe au Malawi sont confrontées, elles souffrent d’un nombre élevé de problèmes de santé. Ce programme a inclus des tests de VIH, des méthodes de prévention de la grossesse et un accès à l’information et au soutien communautaire. En République Démocratique du Congo, des femmes ont été initiées à une méthode contraceptive injectable, leur permettant de rester protégées pendant un an, sans devoir se rendre chez un médecin.

La portée des actions de Médecins Sans Frontières à travers le monde

carte du monde des pandémies

La vastitude de l’œuvre accomplie par Médecins Sans Frontières est presque inimaginable, révélant la gravité de la situation de la santé mondiale. Présente sur différents continents, la branche des États-Unis de l’organisation a réalisé près de 10 millions de consultations médicales, admis 877 300 patients dans des établissements de santé et distribué un million de doses de vaccins contre la rougeole à l’échelle mondiale.

Comme le montre le rapport de 2020, la pandémie mondiale a entravé la plupart des avancées réalisées par Médecins Sans Frontières ces dernières années, exacerbant les conflits, la pauvreté et la situation générale des soins de santé autour du globe. Malgré cela, l’organisation a poursuivi ses efforts dans la prévention et le traitement du VIH, de la tuberculose et de l’hépatite C. Elle a su combler les lacunes dans les soins de santé en Irak et au Pakistan, tout en fournissant une assistance de base aux populations vulnérables touchées par les restrictions liées à la COVID-19 à Hong Kong.

En Afrique du Sud, en Haïti et au Yémen, Médecins Sans Frontières a géré les seuls hôpitaux dédiés à la COVID-19 dans ces régions, aidant les patients présentant des symptômes sévères. De plus, durant l’année 2020, Médecins Sans Frontières a également œuvré dans des pays qui, habituellement, ne figurent pas sur la liste des nations nécessitant une aide humanitaire. En effet, des personnes vulnérables en France, en Espagne, en Belgique, en Suisse et aux États-Unis ont eu besoin d’assistance tout au long de la pandémie, de nombreuses personnes se retrouvant sans aucun soutien.

Les Homéopathes Sans Frontières

woman receiving homeopathic medicine

Une organisation distincte, Homéopathes Sans Frontières, repose sur la conviction que le corps a la capacité de s’autoguérir grâce à des substances naturelles diluées dans l’eau. Le principe de cette organisation, fondée sur le bénévolat, est similaire à celui des Médecins Sans Frontières : partager des connaissances et des médicaments dans les pays qui en ont besoin. Homéopathes Sans Frontières est active dans divers projets à Haïti, Cuba, Honduras, Guatemala, El Salvador, Sri Lanka, entre autres, servant principalement des communautés en Amérique du Nord.

Cependant, la pratique de l’homéopathie suscite de nombreuses controverses, entraînant des critiques de différents groupes. Les principes de l’homéopathie ne s’alignent pas sur les idées et normes scientifiques contemporaines, ce qui a conduit de nombreuses études à qualifier l’homéopathie de mythe. En dépit de son utilisation répandue en Allemagne et en France, une lutte persistante contre l’homéopathie est en cours, avec la France ayant déjà retiré les médicaments homéopathiques de la liste des traitements remboursés par l’assurance maladie. Dans cette optique, dans une publication du BMJ, David M. Shaw critique les activités de Homéopathes Sans Frontières, affirmant que leur travail est à la fois nuisible et trompeur.

Parallèlement, d’autres organisations similaires existent, telles que Naturopathes Sans Frontières, Herbalistes Sans Frontières, et Aromathérapeutes Sans Frontières, élargissant ainsi le champ des approches alternatives en matière de santé.

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