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Un Territoire Dévasté par la Guerre
En France, il existe une région à Verdun, connue sous le nom de Zone Rouge. Ce site a été le théâtre de la bataille de Verdun, qui s’est déroulée du 21 février au 15 décembre 1916 — la plus longue bataille de l’histoire moderne. L’affrontement entre les troupes allemandes et françaises a commencé lorsque ces dernières ont été attaquées à Verdun, un lieu chargé de significations pour le peuple français. Si la bataille de Verdun est reconnue pour sa longévité, elle est aussi célèbre pour son extrême violence. En dix mois de combats acharnés, environ 377 200 soldats français et 337 000 allemands ont perdu la vie, certains rapports faisant état d’un total de près d’un million de victimes, sans oublier les civils qui ont également payé un lourd tribut.
Plus d’un siècle après cette bataille, la région demeure considérée comme un endroit dangereux. Totalement délaissée, elle est envahie par la végétation et reste inaccessible aux visiteurs. Après la guerre, le gouvernement français a déclaré la Zone Rouge inadaptée à tout développement, en raison de la présence d’une multitude de munitions non explosées, de grenades et d’autres armements laissés sur place. Le gouvernement a décrit cet endroit comme « complètement dévasté » avec un dommage aux infrastructures et à l’agriculture évalué à 100 %, rendant toute tentative de nettoyage impossible.
Un Champ de Bataille Inoubliable
Avant le début des hostilités, la zone qui est aujourd’hui la Zone Rouge était autrefois des terres agricoles, abritant également une garnison de milliers d’hommes. La historienne Christina Holstein, citée par National Geographic, décrit les conditions durant la bataille : « Les bombardements n’ont jamais cessé. Des millions et des millions d’obus ont été tirés. » Au début, des tranchées avaient été creusées, mais elles furent rapidement anéanties au fur et à mesure de l’intensification des combats. « Tous les arbres ont été détruits, et les hommes se réfugiaient où ils pouvaient, dans des cratères ou des trous dans le sol, » ajoute Holstein.
Tant les forces allemandes que françaises ont utilisé une artillerie lourde, rendant le paysage méconnaissable. D’après History Rocket, les armes utilisées incluaient des mitrailleuses, des grenades, et même des lance-flammes. De plus, les allemands ont employé environ 60 000 obus chimiques appelés obus Green Cross, contenant des agents chimiques affectant la respiration.
Le Destin de la Zone Rouge Aujourd’hui
Aujourd’hui, une petite équipe de « démineurs » est chargée d’enlever prudemment les armes de la Zone Rouge, mais il semble peu probable qu’elle puisse être suffisamment nettoyée pour un développement ou une habitation. Cette équipe récupère chaque année d’importantes quantités de munitions, d’éclats d’obus, de balles, et d’obus chimiques. Travailler sur ce site présente un risque majeur, car des produits chimiques ont contaminé le sol. Une analyse de sol a révélé des niveaux d’arsenic atteignant jusqu’à 17 %, et les résultats sont inquiétants, car les chiffres continuent d’augmenter avec le temps.
Les eaux de la région restent également fortement polluées par l’arsenic, avec des niveaux 300 fois plus élevés que ce que les experts jugent tolérable. Paradoxalement, ce ne sont pas tant les armes explosives qui posent des risques, mais davantage les obus de gaz encore présents. L’équipe de déminage doit se soumettre régulièrement à des examens de santé, car les poisons peuvent prendre du temps à s’accumuler dans l’organisme, et quand ils sont détectés, il peut être trop tard. L’historienne Christina Holstein estime que la Zone Rouge ne regagnera jamais son état d’origine. Elle prédit qu’il faudra 300 ans pour nettoyer entièrement le champ de bataille, ce qui semble une tâche vouée à l’échec.