Histoire
Les manuscrits de la Mer Morte, découverts il y a plus de 70 ans dans les grottes de Qumran, représentent non seulement les plus anciennes copies des textes bibliques connues, mais ils offrent également un témoignage précieux de la vie d’un groupe juif local à travers près de 900 manuscrits et plus de 15 000 fragments. Rédigés en hébreu, en araméen et en grec et datant du IIIe siècle av. J.-C., ces documents retracent la production et la conservation d’un patrimoine littéraire et culturel déjà riche à l’époque.
En effet, ces rouleaux en cuir étaient souvent conservés dans des urnes ou des jarres, une technique traditionnelle permettant de préserver avec soin les écrits. Le site de Qumran, qui fut jadis un centre commercial animé, servait de point de rencontre entre marchands et scribes. Ainsi, il est fort probable que ces documents aient été produits et stockés là même, pour ensuite être oubliés ou soigneusement dissimulés dans l’immensité des cavernicoles par le passage du temps.
- Découverte accidentelle en 1947 par un berger bédouin, attiré par l’un de ses chèvres qui s’aventurait dans une grotte contenant des jarres en terre cuite renfermant sept rouleaux en cuir.
- Ce lieu, désigné plus tard comme « Grotte 1 », est à l’origine d’une série de découvertes successives dans une dizaine d’autres grottes de la région.
- Dès 1948, les documents furent dispersés entre des institutions universitaires et religieuses ; ce qui, associé aux troubles de l’époque, compliqua leur localisation pendant plusieurs années.
Ce n’est qu’en début 1949 que la redécouverte de la Grotte 1, accompagnée de fragments supplémentaires et d’artefacts divers, permit de reconstituer un pan important de cette histoire antique. Plus tard, dans les années suivantes, les fouilles mirent également au jour des éléments surprenants tels que des outres encreuses, des boîtiers de tefillin et diverses jarres.
Des avancées récentes en archéologie continuent de dévoiler l’histoire de ce trésor caché. En mars 2021, des archéologues israéliens sont parvenus à mettre au jour de nouveaux fragments en escaladant la « Grotte de l’Horreur », ainsi nommée en raison des quarante squelettes antiques découverts lors des fouilles des années 1960. D’autres découvertes dans les environs, comme un panier vieux de plus de 10 000 ans, des restes d’un enfant âgé d’au moins 6 000 ans ainsi que des pièces et pointes de flèches datant de 132–136 après J.-C., viennent enrichir ce fascinant corpus historique.