Avant l’envoi d’Apollo 11, la NASA invita plusieurs chefs d’État mondiaux à rédiger un message destiné à accompagner la mission lunaire. Parmi les 72 messages recueillis, celui de la Reine Elizabeth II ressort par sa concision et sa précision. Tandis que certains hommages détaillés s’étendaient sur plusieurs paragraphes – comme celui du roi de Belgique ou de responsables politiques d’Amérique latine –, le message de la souveraine britannique se voulait bref et solennel.
Le texte prononcé par la Reine se résumait ainsi : « Au nom du peuple britannique, j’adresse mes sincères salutations à l’adresse de ceux qui, par leur savoir-faire et leur courage, ont permis à l’homme de fouler la Lune. Puissent ces efforts accroître les connaissances et améliorer le bien-être de l’humanité. » Elle signa « Elizabeth R », le « R » signifiant « régnante ».
Son message lacunaire s’inscrit dans un contexte plus large où le gouvernement britannique peinait à définir sa contribution dans la grande épopée de l’exploration lunaire. Certaines réserves émanaient notamment du ton de ce courrier, perçu comme un « effet de mode » auquel la Reine ne tenait guère. La réticence de son équipe et les débats internes sur la place du Royaume-Uni dans l’aventure spatiale illustrent bien la complexité des enjeux politiques et historiques entourant cet événement.
Les discussions ne se limitèrent pas au message lui-même. Des interrogations furent soulevées quant à l’opportunité de rappeler les contributions modestes – mais néanmoins significatives – du Royaume-Uni, telles que des schémas de fusées ou des éléments de combinaisons spatiales. Ce dilemme fut d’autant plus pertinent que la controverse persistait après le retour des astronautes, symbolisé par la remise d’un petit bouton de poussière lunaire accompagné d’un drapeau britannique, objet qui s’est retrouvé relégué dans un cabinet du Premier ministre.