Le roi Salomon, monarque d’Israël réputé pour sa sagesse, occupe une place centrale dans le récit historique et religieux de l’Ancien Testament. Son jugement, souvent cité dans les enseignements religieux juifs et chrétiens, ainsi que ses écrits poétiques, sont étudiés non seulement comme textes sacrés mais aussi comme éléments majeurs de la littérature occidentale.
Par ailleurs, il est décrit dans la Bible comme immensément riche. Bien que certains éléments bibliques soient difficiles à vérifier historiquement, les historiens s’accordent généralement à considérer Salomon comme l’un des hommes les plus fortunés de l’histoire. Cette richesse hors norme est étroitement liée à son mode de vie, notamment sa polygamie remarquable.
Selon le premier livre des Rois (11:3), Salomon aurait eu environ 700 épouses. Ce nombre dépasse largement celui des pratiques polygames observées dans les sociétés modernes où l’on compte généralement quelques épouses, rarement plus d’une dizaine. Par exemple, un homme indien contemporain est connu pour avoir eu 39 épouses, tandis qu’un autre, au Nigeria, en comptait 97. Parmi les pionniers mormons, Joseph Smith et Brigham Young étaient respectivement mariés à 30 et 55 femmes.
En outre, la Bible mentionne que Salomon possédait également 300 concubines. Le concubinage, à cette époque, correspondait à une relation permanente et sexuelle avec une femme sans les droits légaux conférés par le mariage, ce qui influait notamment sur les droits d’héritage de leurs enfants.
Plusieurs de ces unions avaient une dimension politique. L’alliance matrimoniale avec la fille du pharaon d’Égypte, par exemple, visait à sceller un pacte diplomatique. Par ailleurs, les textes bibliques insistent aussi sur l’attirance personnelle et l’affection que le roi éprouvait pour les femmes.
Toutefois, cette multitude d’épouses et de concubines eut des conséquences lourdes. Beaucoup d’entre elles n’étaient pas Israélites : elles appartenaient à des peuples voisins comme les Moabites, Ammonites, Édomites, Sidoniens et Hittites. Or, la loi divine interdisait explicitement aux Israélites de se marier avec ces nations, car cela risquait de les détourner de leur culte.
Fidèle à cette prédiction, Salomon permit à ses épouses étrangères d’adorer leurs dieux, jusqu’à ériger des temples pour eux. Cet apostasie valut, selon la Bible, la colère divine qui se manifesta par la perte du pouvoir royal après sa mort et provoqua la division du royaume d’Israël.
Néanmoins, certains spécialistes comme le critique biblique Jérôme T. Walsh estiment que ce récit pourrait davantage relever de la fable construite par des rédacteurs ultérieurs pour expliquer la chute de l’empire, plutôt que d’un compte-rendu historique exact.