Les Temples Mystérieux des Grottes d’Ellora en Inde
De nombreux sites antiques notables à travers le monde bénéficient d’une grande attention du public. Les Pyramides de Gizeh, datant d’environ 2500 av. J.-C., Stonehenge, dont la construction a commencé vers 3000 av. J.-C., ou le moins ancien Taj Mahal, achevé en 1648, en sont des exemples emblématiques. Ces lieux symbolisent les prouesses créatives, organisationnelles, religieuses et économiques de leur époque. Toutefois, ces grandes icônes ne doivent pas occulter un grand nombre de merveilles architecturales et culturelles moins connues, souvent sous-estimées.
Les Grottes d’Ellora, situées à moins d’une heure en voiture au nord-ouest d’Aurangabad, dans l’État du Maharashtra, en Inde, sont un exemple frappant. L’image ne peut rendre pleinement hommage à cette merveille. En tant que site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce complexe imposant et étourdissant est constitué de 34 monastères, temples et espaces sacrés taillés dans 2 kilomètres de falaises de basalte. L’ensemble a été sculpté directement dans la roche, plutôt que construit à partir de pierres transportées d’autres lieux, ce qui fait que tous ses ornements, colonnes décoratives, reliefs et statues de divinités forment un bloc de pierre unique et continu.
Les Grottes d’Ellora ne sont pas affiliées à une seule religion ou croyance. Elles représentent l’incroyable histoire plurielle, multiethnique et interconfessionnelle de l’Inde. L’iconographie bouddhiste, hindoue et jaïne de ce complexe rend hommage à environ 1,5 milliard de personnes vivant actuellement.
Le complexe des Grottes d’Ellora, tel qu’expliqué par des spécialistes, se compose de 12 grottes bouddhistes, 17 grottes hindoues et cinq grottes jaïnes. Bien que l’histoire précise de ce site demeure partiellement mystérieuse, il est évident qu’il a nécessité plusieurs siècles de construction, passant de roi en roi et de dynastie en dynastie. L’aristocratie a vraisemblablement « sponsorisée » cette construction continue pour en faire un lieu de pèlerinage.
On pense que la construction a débuté durant la dynastie Traikutaka (388-480 ap. J.-C.) et s’est achevée autour de 1100 ap. J.-C. sous la dynastie Chalukya, avec les grottes hindoues semblant être les plus anciennes. Cette progression est logique, car le bouddhisme et le jaïnisme ont émergé en partie en réponse à la forte hiérarchie sociale liée aux castes.
Parmi l’ensemble des grottes, le temple 16, connu sous le nom de temple Kailasa, attire particulièrement l’attention. Sa forme mégalithique impressionne par sa taille et sa majesté. Bien qu’il n’existe pas d’écrits détaillant la construction de ce temple, plusieurs récits mentionnent un certain « Krishnaraja ». Une légende ancienne associe également le temple Kailasa à une reine qui souhaitait rétablir la santé de son époux, nécessitant la construction rapide d’un temple en l’honneur du dieu Shiva.
La légende raconte qu’un ingénieur avisé lui aurait suggéré de tailler le temple à partir du sommet de la montagne, permettant ainsi une construction plus rapide. Ainsi, la manière dont le temple Kailasa a été réalisé témoigne d’une grande ingénierie.
Malheureusement, la prouesse technique du temple Kailasa et de l’ensemble des Grottes d’Ellora subit parfois les affres de théories infondées, suggérant qu’elles n’auraient pu être réalisées que par des « extraterrestres ». Ce genre de spéculation, bien que divertissant, ne doit pas minimiser le génie de nos ancêtres, qui ont façonné des merveilles telles que celles-ci.
Actuellement, les visiteurs internationaux doivent s’acquitter d’un droit d’entrée modique pour admirer les Grottes d’Ellora, représentant un symbole puissant d’unité nationale et d’histoire partagée.