L’homme d’État britannique Sir Winston Churchill est souvent célébré pour son rôle déterminant durant la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, il semble que la gestion de ses finances personnelles ait toujours constitué un véritable défi. Au fil des années, le Premier ministre a connu des difficultés financières récurrentes en dépensant régulièrement plus que ses moyens, comme en témoignent plusieurs études historiques.
Dans son ouvrage « No More Champagne: Churchill and His Money », l’auteur David Lough dévoile en détail les maladresses de Churchill en matière de finances. Dès les années 1930, sa dette atteignait des sommets, équivalant à plusieurs millions de dollars en valeur actuelle. À un moment donné, alors qu’il avait accumulé environ 3 millions de dollars de dettes, un héritage lui aurait permis de solder ses arriérés et de disposer encore d’un confort financier appréciable. Toutefois, fidèle à son tempérament, il a préféré conserver ses engagements financiers, délaissant ainsi toute possibilité de rééquilibrer ses comptes.
Quelques éléments marquants de son mode de vie extravagant incluent :
- Des séjours luxueux à Monte Carlo, aux Bahamas et en Méditerranée, lors desquels il se livrait à des dépenses somptuaires.
- Une prédilection pour le champagne, les célèbres boîtes de cigares et le jeu, qui alourdissaient considérablement la facture.
- Un investissement important dans des projets de grande envergure, comme la rénovation de sa résidence de Chartwell, où les dépenses ne se limitaient pas qu’aux travaux de construction, mais incluaient également l’agrandissement des pièces et la modernisation de l’équipement intérieur.
Malgré des prêts colossaux contractés afin de financer ses projets – un total de l’ordre de plusieurs millions – Churchill tenta par la suite de réduire une part de ses dépenses. Parmi ses initiatives visant à redresser ses finances, il réduisit notamment sa consommation quotidienne de champagne et limita sa consommation de cigares à quatre par jour, comme le révèle une note adressée à son épouse.
En parallèle, le célèbre orateur avait aussi d’importantes difficultés à s’acquitter de ses impôts. Avant la Première Guerre mondiale, le taux d’imposition était modeste, mais il grimpa en flèche pendant et après le conflit. Bien que ses avances en tant qu’écrivain aient constitué une source non négligeable de revenus, il les épuisait rapidement, laissant peu pour le paiement des impôts. Finalement, des montants considérables, équivalents à plusieurs centaines de milliers de livres en valeur actuelle, restaient impayés. Grâce à des astuces fiscales, notamment en se déclarant « en retraite » en tant qu’auteur, il parvenait à contourner, du moins temporairement, cette lourde charge fiscale.