La Guerre de Corée, survenue entre 1950 et 1953, s’est glissée dans l’ombre de l’Histoire, souvent désignée comme la « guerre oubliée ». Pourtant, ses répercussions se font encore sentir aujourd’hui, tant sur le plan politique que sur le quotidien des deux nations que forment la péninsule coréenne.
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le déclenchement du conflit du Vietnam, cette guerre a marqué un tournant historique majeur. En effet, elle fut le premier conflit durant lequel un chef de l’exécutif a engagé des troupes sans avoir sollicité au préalable l’accord du pouvoir législatif. Plusieurs dirigeants se sont ainsi inspirés de cette première décision audacieuse, qui a également ouvert la voie à des opérations de renseignement d’une envergure sans précédent.
À l’issue des combats, la péninsule est restée divisée le long du 38e parallèle, séparée par un cessez-le-feu qui, en réalité, n’a jamais mis fin au conflit. Tandis que le consensus s’établissait entre les nations impliquées, la République de Corée n’adhérait pas à l’armistice signé le 27 juillet 1953 par les États-Unis, la Corée du Nord et la Chine. Refusant une solution à deux États, le pays du Sud n’a, à ce jour, ratifié aucun traité de paix engageant définitivement la fin des hostilités.
Au fil des décennies, des tentatives de réunification ont émergé, notamment dans les années 2000, puis avec une poignée de main symbolique entre les dirigeants des deux nations en 2018. Néanmoins, ces espoirs de rapprochement se sont rapidement heurtés à la réalité de tensions persistantes. Ainsi, dès mai 2020, malgré des engagements cordiaux lors des rencontres précédentes, des échanges de coups de feu ont de nouveau éclaté à la frontière, suivi en juin par la destruction d’un bureau de liaison dans la zone démilitarisée, jadis destiné aux négociations pacifiques.
Ces événements illustrent la complexité d’un conflit dont l’armistice n’a jamais transformé l’état de guerre en paix. La situation demeure ainsi une énigme historique, mêlant espoir de réconciliation et tensions persistantes, témoignant de l’héritage indélébile de la Guerre de Corée.