Pourquoi Reste-t-il Peu de Bibles Maudites Aujourd’hui

par Zoé
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Pourquoi Reste-t-il Peu de Bibles Maudites Aujourd'hui

La Bible Maudite : Une Histoire d’Erreurs Impardonnables

Que vous soyez croyant, agnostique ou athée, il est incontestable que la Bible, considérée comme un texte sacré dans plusieurs religions du monde, renferme des leçons de vie précieuses. Le commandement « Tu ne tueras point » semble être une recommandation universelle, bien que cela puisse sembler évident d’un point de vue moral. Cependant, une version de ce texte, tristement célèbre sous le nom de « Wicked Bible » (la Bible Maudite), va à l’encontre de la morale biblique. En effet, les lecteurs y découvrent le commandement « Tu commettras l’adultère », contournant ainsi le principe de la monogamie qui prévaut dans la plupart des religions du monde. Cette commandement immoral a été imprimé dans des milliers d’exemplaires de la Bible du Roi Jacques au 17ème siècle. Sans surprise, dans le contexte religieux de l’époque, cette erreur a provoqué un scandale majeur, entraînant le rappel et la destruction massive des exemplaires incriminés. Cependant, malgré les efforts de censure, quelques exemplaires de la « Wicked Bible », comme on l’a depuis surnommée, ont subsisté jusqu’à nos jours et sont aujourd’hui des objets de collection inestimables.

Les Origines de la Bible Maudite

Les origines de la Bible Maudite remontent à l’année 1631, seulement deux décennies après la première publication de la Bible du Roi Jacques, considérée comme une traduction anglaise de référence. Cet ouvrage est le fruit du travail de Robert Barker et Martin Lucas, deux imprimeurs londoniens chargés de produire une nouvelle édition du texte sacré. Bien que la Bible de Gutenberg existe depuis deux siècles à cette époque, l’impression restait une tâche laborieuse et coûteuse par rapport à l’impression moderne, nécessitant un grand savoir-faire de la part des imprimeurs. Le commandement erroné inséré dans cette édition était en fait une faute d’impression, découverte seulement un an après le lancement de l’impression, comme le rapporte The Atlantic. À ce moment-là, environ 1 000 exemplaires de la Bible incriminée avaient déjà été imprimés, entraînant leur confiscation sous décret royal et leur destruction, jugés blasphématoires. Barker et Lucas furent traduits en justice, se sont vu retirer leurs licences d’impression et ont été condamnés à une amende de 300 livres, une somme considérable à l’époque.

Les Conséquences de l’Erreur

Malgré l’ordre de détruire tous les exemplaires de la Bible Maudite, il était connu dans les années 2010 qu’une dizaine d’exemplaires subsistaient. Ces exemplaires sont devenus des objets historiques importants, suscitant l’intérêt des universitaires et des collectionneurs privés prêts à débourser des sommes considérables sur le marché des livres rares. En 2015, plusieurs médias ont rapporté la mise aux enchères d’un exemplaire à la prestigieuse maison de vente aux enchères Bonhams, à Londres. Estimé entre 10 000 £ et 15 000 £ (15 500 $ à 23 300 $), il a finalement été adjugé pour plus du double : une somme remarquable de 31 250 £ (48 700 $). Depuis lors, d’autres exemplaires de cette édition ultra-rare ont émergé, dont un exemplaire découvert à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, apparemment apporté là dans les années 1950 par un relieur du nom de Don Hampshire. Cet exemplaire est le premier connu à avoir été découvert dans l’hémisphère sud, parmi les vingt environ qui existent aujourd’hui.

Un Deuxième Blasphème ?

Outre l’invitation à commettre l’adultère, la Bible Maudite de 1631 recèlerait selon plusieurs sources une autre erreur d’impression tout aussi choquante pour les lecteurs de l’époque. Selon The Salt Lake Tribune, cette faute d’impression aurait été trouvée dans un verset du Deutéronome 5:24, qui était censé dire : « Et vous avez dit, Voici, l’Éternel, notre Dieu, nous a montré sa gloire et sa grandeur. » Cependant, une erreur sur le dernier mot de la phrase fait que la Bible Maudite indique aux lecteurs que Dieu a montré sa « grand-fesse » au lieu de « grandeur », bien que le terme « fesse » n’aurait été interprété par les lecteurs du 17ème siècle que comme désignant un animal. Alors qu’il y a eu quelques discussions académiques sur une éventuelle deuxième erreur majeure dans la Bible Maudite, tout le monde n’est pas convaincu. Rob Ainsley de la British Library, par exemple, a écrit une lettre au London Review of Books en 2009 affirmant que cette histoire n’était rien de plus qu’une fable humoristique.

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