L’infirmière de la Seconde Guerre mondiale qui a sauvé des enfants juifs

par Zoé
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L'infirmière de la Seconde Guerre mondiale qui a sauvé des enfants juifs

La Vie d’Irena Sendler Avant la Guerre

Irena Sendler naît sous le nom d’Irena Kryzyzanowski à Varsovie, en Pologne, le 15 février 1910. Ses parents, Janina et le Dr. Stanislaw Kryzyzanowski, l’élèvent dans la petite ville d’Otwock en dehors de la capitale. La mort subite de son père en 1917 des suites du typhus, alors qu’elle n’avait que sept ans, marqua profondément Irena. Les valeurs inculquées par son père guideront ses actions tout au long de sa vie.

Soutenue par la communauté juive après le décès de son père, Irena entre à l’université de Varsovie pour étudier la littérature polonaise. Cependant, son passage à l’université est interrompu par une suspension de trois ans. La raison ? Elle avait vandalisé sa carte de notes en protestation contre le système de bancs de ghetto discriminatoire contre les étudiants juifs. Cette première action de défiance préfigurait son engagement futur contre les injustices infligées à la population juive.

L’Arrivée des Nazis à Varsovie

En septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. Après la capture de Varsovie, la population juive de 400 000 habitants est rapidement isolée dans un ghetto d’un peu plus d’un mile carré. Moins d’un an plus tard, cette zone est complètement murée de briques et de barbelés, surveillée par des gardes armés prêts à tirer sur quiconque tenterait de s’en échapper sans autorisation. Les conditions de vie sont terribles, avec pénurie de nourriture et de fournitures, causant la mort de milliers de personnes chaque mois.

Malgré l’établissement du ghetto de Varsovie, Irena Sendler continue à chercher des moyens d’aider les Juifs. Grâce à des autorisations du département des maladies contagieuses, elle obtient l’accès au ghetto, lui permettant de fournir plus de 3 000 faux documents qui aideront les familles juives emprisonnées à l’intérieur des murs du ghetto.

Irena Rejoint Zegota

Irena Sendler est nommée directrice de Zegota, une organisation secrète chargée d’aider la population juive de Varsovie. Sous le pseudonyme de « Jolanta », elle se concentre sur le sauvetage des enfants juifs. Malgré les risques énormes encourus, elle continue sa mission avec détermination.

La stratégie pour faire sortir les enfants du ghetto est ingénieuse : tunnels secrets, ambulances, chariots de pommes de terre et même des cercueils sont utilisés pour les faire échapper sans attirer l’attention des nazis. Une fois libérés du ghetto, les enfants sont placés par Sendler et les membres de Zegota dans des familles non-juives ou cachés dans des couvents.

Arrestation, Interrogatoire et Fuite

Malgré les succès initiaux, la chance d’Irena Sendler finit par tourner. Arrêtée par les nazis le 20 octobre 1943, elle est emprisonnée à Piawiak où elle subit des interrogatoires brutaux et des tortures visant à lui extirper des informations. Malgré les fractures aux jambes et aux pieds infligées par les nazis, Sendler ne trahit jamais ses collègues de Zegota. Condamnée à mort, sa vie est sauvée grâce à un pot-de-vin versé en secret à l’exécuteur.

Après cet épisode traumatisant, Irena Sendler se cache pendant le reste de la guerre. Sa survie est cruciale car elle est la seule à connaître l’emplacement des enfants sauvés. Sa bravoure et sa résilience restent des piliers de son combat contre l’oppression nazie.

Le Projet Life In A Jar et l’Héritage d’Irena Sendler

Pendant la guerre, Irena Sendler et Zegota parviennent à sauver environ 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Après la guerre, elle s’emploie à réunir les enfants avec les membres survivants de leur famille. Malgré l’énorme responsabilité de suivre ces enfants, Irena consigne méticuleusement leurs emplacements, leurs nouveaux noms et leurs noms d’origine. Pour préserver la sécurité de ces informations, elle les cache sous terre dans des bocaux.

Bien qu’elle ne puisse ramener tous les enfants auprès de leur famille, Irena Sendler reçoit de nombreuses récompenses et marques de reconnaissance pour ses actions. Honorée par Yad Vashem en 1963 en tant que Juste parmi les Nations, puis décorée de la plus haute distinction civile de Pologne en 2003, son courage et son altruisme continuent d’inspirer. En 2008, Irena Sendler décède à Varsovie, laissant derrière elle un héritage de résistance face à l’oppression et de sauvegarde de l’humanité dans les moments les plus sombres.

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